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L’Algérie réclame justice pour les essais nucléaires français
12 Fevrier 2025

Le président de la Fondation du 8-Mai-1945, Abdelhamid Salakdji, a appelé la France à prendre la pleine responsabilité des conséquences des explosions nucléaires qu’elle a réalisées dans le sud de l’Algérie, durant la période coloniale.

Dans une déclaration faite à l’APS, Salakdji, qui lutte activement depuis de nombreuses années pour la reconnaissance par la France de ses crimes en Algérie, a d’abord rappelé le contexte historique des premières explosions atomiques menées sur le sol algérien. Selon lui, après l’humiliation subie par la France face à l’Allemagne, qui avait envahi Paris le 14 juin 1940, le pays a décidé de se doter de l’arme nucléaire pour rivaliser avec les puissances mondiales de l’époque, telles que les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni.

Sous la présidence du général De Gaulle, la France choisit alors l’Algérie, territoire qu’elle occupait et exploitait sans vergogne, pour effectuer ses premiers essais nucléaires, sans se soucier des conséquences sur les populations locales. Ces dernières, privées de leurs terres et considérées comme des "sous-citoyens", ne représentaient, selon Salakdji, aucun intérêt pour les autorités françaises qui ignoraient leurs souffrances.

Le président de la Fondation du 8-Mai- 1945 a également rappelé les événements tragiques de Mai 1945, lorsque l’armée française avait massacré des dizaines de milliers d’Algériens pour avoir simplement exprimé leur désir de liberté. Selon lui, les populations algériennes étaient vues comme des "sous-citoyens" et leurs vies ne comptaient pas, ni lors des massacres de 1945 ni lors des quatre explosions nucléaires menées à Reggane entre 1960 et 1961.

Ces explosions étaient nommées
"Gerboise bleue" (13 février 1960),
"Gerboise blanche" (1er avril 1960),
"Gerboise rouge" (27 décembre 1960) et Gerboise verte" (25 avril 1961).

Salakdji a aussi souligné la symbolique négative de la France en choisissant le nom d’un petit rongeur du Sahara algérien, le gerboise, pour désigner ces essais nucléaires, ce qui témoigne, selon lui, de l’attitude perfide de l’occupant français.

Il a rappelé que la Fondation du 8-Mai-1945, une organisation algérienne, oeuvre pour défendre les droits des victimes algériennes de la colonisation, qu’elles soient issues de la résistance ou des massacres de 1945. Salakdji a affirmé que son association soutient la position du président Abdelmadjid Tebboune, qui a récemment appelé la France à prendre des mesures de décontamination des sites où les essais nucléaires ont été effectués.

Le président Tebboune avait d’ailleurs affirmé dans une interview à un quotidien français que la décontamination des sites d’essais nucléaires est essentielle sur les plans humain, moral, politique et militaire. Il a souligné que ce processus devrait être mené en collaboration avec la France, qui doit préciser les zones où ces essais ont eu lieu et où les matériaux sont enterrés. Pour Salakdji, il ne sera possible d’envisager des relations saines et constructives avec la France qu’à condition que cette dernière assume ses responsabilités en matière de décontamination.

Il a conclu que l’Algérie a payé un lourd tribut pour récupérer sa souveraineté et que, désormais, elle refuse de payer le prix de l’oubli. Il est à noter qu’il y a 65 ans, le 13 février 1960, la France procédait à son premier essai nucléaire dans la région de Reggane, dans le sud algérien. Ce test, suivi par d’autres explosions, a eu des répercussions dramatiques sur la santé humaine et l’environnement.

Par : HAMROUCHE MOUNIR

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