Le parfum tire ses origines de l’Egypte, il y a 3.500 ans. D’abord cantonné au rôle sacré d’offrande aux dieux, il devient très logiquement un élément fondamental de l’embaumement. Peu à peu, il fait son entrée dans le monde profane, paré des vertus qui lui viennent de son utilisation sacrée : purification, thérapeutique, apaisement, envoûtement, séduction. La première véritable eau de toilette, le Kyphi, composée de résine de térébinthe, de souchet, de raisins secs, de joncs odorants, de miel, de myrrhe, de safran et de cannelle, est ainsi appréciée et réputée pour ses vertus apaisantes.
Les égyptiens s’ornent de petits cônes d’essence balsamique qui, en fondant, parfument le visage. Les égyptiens maîtrisent déjà deux techniques d’enfleurage pour recueillir le parfum l’une, faisant macérer les plantes odorantes dans de l’huile avant de recueillir le liquide en essorant les plantes dans un linge, l’autre par trempage des pétales de fleurs dans de la graisse. D’abord conservé dans des récipients de terre cuite, les égyptiens optent pour des flacons en albâtre, en onyx ou en porphyre.
Les grecs, héritiers des égyptiens, utilisent le parfum pour rendre hommage aux guerriers morts. Il est également présent dans la vie quotidienne, comme source d’agrément (lors des banquets, dans le bain) et comme thérapie pour soigner la peau, préserver de l’ébriété, soigner les muscles des athlètes. Les techniques d’enfleurage, héritées des égyptiens, sont améliorées par l’ajout d’épices, de gommes, de baumes et d’huiles parfumées issues de la macération des fleurs, dans des vases spéciaux en bronze remplis d’huile ou de graisse liquide. Les grecs améliorent également le contenant grâce à la technique du verre soufflé, développée en Syrie vers 50 av JC.
Au Moyen-âge :
L’art du parfum progresse grâce aux arabes, ce qui leur vaut de devenir, pour plusieurs siècles, les maîtres incontestés de la parfumerie. Ils inventent, en effet, la technique de la distillation, introduisent la culture des plantes à grande échelle et trouvent de nouvelles substances odorantes, comme le musc.
La Renaissance :
Elle constitue une époque transitoire dans l’histoire du parfum. Catherine de Médicis lance vraiment la mode du parfum à Paris. Des progrès techniques importants sont faits dans le domaine de la chimie permettant d’améliorer la distillation et la qualité des essences. La ville de Grasse assoit sa renommée sur les gants de cuir parfumés, alors très en vogue, et développe une industrie qui lui offre le titre de " Capitale mondiale du parfum ", quelle conserve encore de nos jours.
Dès le XIIe siècle :
Grasse noue des liens commerciaux avec Gênes et l’Espagne. Avec l’invention de l’imprimerie de nombreux ouvrages techniques livrent des recettes d’eaux odoriférantes, à base florales ou animales, pour le corps, la maison mais aussi des parfums secs destinés aux pommes de senteurs, aux gants et aux ceintures.
A la fin du XVIIe siècle, la tendance est aux senteurs naturelles et champêtres : eau de mille fleurs, Eau divine… mais surtout eau de Cologne très réputée pour ses vertus thérapeutiques. Un siècle plus tard Napoléon Bonaparte utilise chaque jour une bouteille en frictions. Parallèlement la mise au point du cristal de plomb permet la création de flacons en cristal enserrés dans des montures en or, en bois ou en cuir.
Au XVIIIe siècle
la France domine le monde du parfum avec Grasse et Paris où les plus grands parfumeurs des cours d’Europe, tel Jean-François Houbigant, se sont installés. La distillation et l’enfleurage à froid sont inventés. La cour de Louis XV est qualifiée de "cour parfumée". Il est de bon ton de changer de parfum tous les jours et d’avoir gants et vêtements parfumés. Les femmes raffolent des poudres, pendentifs, boîtes bergamotes "orangettes" obtenues à Grasse avec l’écorce de bergamote. Vers la fin du siècle, Marie-Antoinette relance la mode des senteurs champêtres, fraîches et naturelles.