Le rôle de la famille, étant la première cellule sociale dans laquelle l’enfant assimile les notions principales qui le préparent à la vie en communauté, tels la sociabilité, le civisme, la communication, les valeurs morales.
Pour évoluer sereinement, les enfants ont besoin de la supervision de leurs parents qui assurent le rôle de tuteur, de protecteur et de guide dans la vie. Dans une famille où la bonne éducation des enfants est le premier objectif que désirent atteindre les parents, les problèmes d’ordre éducatif ne se posent pas puisque ces derniers investissent tous leurs efforts dans le but d’aider leurs enfants à s’intégrer à la société. Toute défaillance au niveau de ce rôle parental initial est susceptible d’engendrer des conséquences préjudiciables et à l’individu et à la sphère sociale. Il faut dire que les parents ne remplissent pas tous leur rôle de la même manière puisque certains, trop protecteurs, se verront couver démesurément leur gosses jusqu’au point d’en faire d’eux de vrais handicapés sociaux. D’autres, trop démissionnaires, laisseront leur progéniture livrée à elle-même, ce qui est loin de leur être salutaire. Reste les parents qui se placent au juste milieu. Donc, par trop protecteurs ni excessivement absents, ils initient leurs gosses à la vie en les armant de ce qui est essentiel (valeurs, traditions, repères sociaux, mœurs, qualités humaines) et leur accordent, par la suite, l’opportunité de mener leur propre expérience dans la vie en toute autonomie.
Cependant, nous allons à travers cet article nous pencher sur le second type de parents, ceux qui sont généralement absent du foyer et qui, se souciant peu du devenir de leurs enfants, n’accordent pratiquement pas d’importance à l’aspect éducatif et relationnel au sein de la famille.
L’exemple de Amine, un jeune garçon âgé d’à peine 14 ans, est l’illustration réelle des suites fâcheuses que peut causer l’abandon des parents dans leur rôle primaire que sont l’éducation et la protection de leurs bambins. La petite famille d’Amine, qui habite un quartier populaire au centre ville d’Alger, vaque quotidiennement à ses occupations interminables. La maman, cadre dans une grande société privée, se réveille tôt pour se préparer à une journée épuisante de responsabilités au cours de laquelle elle doit encore faire preuve de compétence et de sérieux. Le père, avocat, se rend tôt dans la matinée dans son bureau et le frère aîné part à la faculté de médecine où il est en quatrième année. Amine qui, depuis quelque temps, fréquente des personnes douteuses du quartier a commencé à faire l’école buissonnière. Eh oui, il sèche les cours pour aller se promener avec ses copains. Ses parents ne se doutent de rien. D’ailleurs, ils n’ont même pas le temps de s’apercevoir du changement de comportement de leur fils qui ne rentre que tard dans la soirée parfois saoûl, ou sous l’effet de psychotropes. Amine a commencé sa descente en enfer très jeune. La démission de ses parents et leur négligence totale l’a conduit droit vers la délinquance juvénile. Actuellement, pris en charge dans un centre pour toxicomanes, Amine a commencé à prendre conscience de son mal. Son état s’améliore grâce à la prise en charge psychologique. Cependant, prendre son mal en charge sans s’occuper du fonctionnement de sa famille dont le comportement individualiste et la démission totale est la vraie cause d’un tel état de fait serait vraiment inutile.
Les parents d’Amine, pour leur part, n’ont pas hésité à verbaliser leur sentiment de culpabilité. "Nous nous savons responsables d’un tel drame. Notre fils a frôlé la prison, mais par miracle, nous avons pu le sauver. Aujourd’hui, il est aux prises avec une terrible maladie qu’est la toxicomanie, mais nous plaçons notre entière confiance en nos spécialistes. Nous sommes conscients de notre erreur, mais malheureusement, les regrets ne sont point utiles. Nous avons été égoïstes en croyant que le travail est plus important que la famille. Le quotidien nous a vraiment absorbés et nous avons oublié notre tâche initiale, celle des parents. Nos voisins nous avaient fait part du comportement délinquant de notre fils et de ses mauvaises fréquentations, mais nous avons fait la sourde oreille. Notre erreur est énorme et condamnable, mais nous essayerons de nous racheter à l’avenir. Aussi, nous disons aux parents de faire plus attention à leur enfants et ne pas passer leur temps à amasser l’argent pour avoir l’assurrance financière. Que les parents sachent qu’il existe une assurance bien plus importante, celle de l’équilibre de son enfant et son bien-être.", témoignent les parents d’Amine.
La situation typique de ces parents démontre réellement jusqu’à quel point la démission des parents de leur foyer risque d’être dommageable pour leurs enfants. Si Amine a eu la chance, dans des conditions particulières, de ne pas se trouver cloîtré dans un centre de rééducation et de réinsertion sociale, il a quand même sombré dans la toxicomanie, un mal duquel il se soigne heureusement à présent.
D’autres enfants, livrés à eux-mêmes à l’insu des regards de leurs parents souvent absents par leur autorité et leur supervision, sombrent dans la délinquance juvénile, la drogue, le crime, l’alcoolisme et les comportements à grand risque. Qui est coupable du devenir de ces enfants ? Ils sont les victimes de leurs parents et de toute une société individualiste, matérialiste et négligente. Les enfants sont des plantes que les adultes doivent arroser et entretenir pour qu’ils fleurissent. Ils les façonnent à leur manière. Donc s’ils sont sur une image et non pas sur une autre, c’est certainement l’œuvre de leurs parents qui doivent comprendre que ces enfants n’ont pas juste besoin d’un équilibre financier, mais aussi d’une stabilité affective et d’une présence parentale à leurs côtés.
Par : D. soltani