Si Mohand Ou M’Hand Ath Hammadouche est né vers 1845 et est mort en 1906 (d’après Boulifa). Si la date de sa mort semble établie, celle de sa naissance est approximative. En effet, l’Etat Civil en Kabylie n’a pas eu d’existence officielle avant 1891. Il naquit donc dans l’ancien village de Chéraïouia où son père Mehand Améziane Ou Hammadouche, originaire de Aguemoun, s’était réfugié pour échapper à une vendetta. En 1871, lors de l’insurrection, la famille s’est engagée aux côtés de Cheikh El Mokrani contre la colonisation de la Kabylie. Le père, Mehand Améziane fut exécuté à Fort-National, l’oncle Arezki déporté en Nouvelle-Calédonie et leurs biens confisqués au profit de l’Etat. La famille ruinée et anéantie se dispersa, la mère se retira dans la nouvelle Chéraïouia avec son jeune fils Méziane et là commença la vie de vagabond de Si Mohand, errant de ville en ville. Son frère aîné Akli s’enfuit à Tunis avec l’essentiel des ressources de la famille. Si Mohand passa quelque 30 ans d’errance entre la Kabylie et la région de Bône (Annaba) où de nombreux Kabyles travaillaient comme ouvriers agricoles ou comme mineurs. Un autre de ses oncles, Hend N’Aït Saïd , était d’ailleurs installé dans les faubourgs de Bône. Si Mohand mourrut en 1906 à l’hôpital des Soeurs Blanches de Michelet et fut enterré au sanctuaire de Sidi Saïd Ou Taleb.
Cheikh Mohand Ou Lhocine
Cheikh Mohand Ou Lhocine Mort le 8 octobre 1901, à un âge de 65 ans environ. cheikh Mohand Ou Lhocine a marqué la société kabyle par sa sagesse, ses actions, ses prophéties. Tout un héritage culturel contenu dans ses dits, exprimé dans une langue poétique où sont bousculés rythme et rime, un verbe créateur, des expressions subtiles capables de résister aux pertes de mémoires d’une population à tradition orale dont les hérauts disparaissent, généralement, après quelques générations. Le culte des saints est une tradition millénaire en Afrique du Nord (Tamazgha). Des légendes restent, vivaces mais déformées au cours du temps par l’imagination des conteurs ou des bardes, où le merveilleux est sublimé. Qu’en est-il pour cheikh Mohand Ou Lhocine ? Dans une société avide de liberté, consciente de l’omnipotence divine, et traditionnellement attachée, dans chaque village ou tribu (aarc) à divers intercesseurs, hommes ou génies, auprès de la divinité, cheikh Mohand Ou Lhocine s’est imposé comme révélateur de valeurs morales à l’échelle de toute la Kabylie.