Après quelques magnifiques premières projections, présentées lors des deux premières journées, le festival poursuit sa belle aventure avec trois courts métrages projetés samedi dernier à la cinémathèque "Ouarsenis".
Il s’agit de El Moutatarif du réalisateur mauritanien Sidi Mohamed Chekir, Rochi El Ma firak, de la cinéaste libanaise, Racha Et-Takin, et enfin Moussawir hor (un photographe libre) du réalisateur Mohamed Hamdane El Mechahouari de Palestine et "El Mamar" (passage) de l’Algérien Anis Djaâd. Ces jeunes cinéastes entrevoient l’audace à briser des tabous et autres questions non abordés, par le passé, dans les sociétés arabes. Pour la premier projection, El Moutatarif (l’extrémiste), relate l’histoire d’un adolescent, Slimane, qui, placé par son père dans une école religieuse traditionnelle "El Mahadhra", loin de sa ville, fut violé et décida, sous le choc, d’adhérer à un groupe terroriste.
A travers ce film, le réalisateur traite, le phénomène de l’extrémisme religieux dans la société mauritanienne, prenant comme exemple les "Mahadhir" en Mauritanie qui ont pour rôle d’enseigner les préceptes de l’islam, mais qui ont dévié et basculé vers l’extrémisme. "Je tente, à travers cette oeuvre artistique, projetée pour la première fois au festival d’Oran, de faire passer un message : celui de revoir ces écoles religieuses, occupées par des groupes extrémistes qui ont altéré la pensée soufie modérée en Mauritanie", a déclaré le cinéaste lors de la séance débats.
La cinéaste libanaise, Racha Et-Takin, a, de son côté, fait son entrée dans la compétition des courts métrages avec le film Rochi El Ma firak, inspiré d’une histoire réelle de Samar, une mère sourde, confrontée à un drame suite au rapt, au viol puis au meurtre de son fils. La réalisatrice libanaise, qui a écrit le scénario du film, a déclaré, lors de la séance débats, que le cinéaste moderne doit parler de faits sociaux sensibles comme le kidnapping et le viol d’enfants, qui demeure un sujet tabou pour beaucoup de familles préférant taire ce genre de faits et prendre son mal en patience.
A son tour, le réalisateur Mohamed Hamdane El Mechahouari de Palestine aborde dans Moussawir hor (un photographe libre, la situation de journalistes free-lance palestiniens sans protection corporelle ou juridique, exposés à des dangers lors de l’exercice de leur profession. Le film puise sa trame dans l’histoire du journaliste-photographe Achraf Abou Amra qui relate un quotidien professionnel périlleux.
Et pour clôturer le programme de projection des courts métrages de cette journée. L’oeuvre cinématographique de l’Algérien Anis Djaad, clôture, le programme de projection des courts métrages de cette journée. El Mamar (passage), relate les péripéties d’un vieux veuf travaillant comme gardien aux passages à niveau depuis plus de trente ans jusqu’au jour où il se fait licencier… Pour rappel, la compétition des courts métrages met en lice 14 oeuvres de 11 pays, encadrés par un jury présidé par le réalisateur de la Télévision algérienne, Mohamed Hazourli.