Le conte, l’un des genres les plus prisés de la littérature, surtout des moins jeunes, revient sur la scène culturelle algérienne depuis déjà quelques années. Nous avons remarqué l’intérêt du public pour ce genre durant les différents festivals nationaux. D’ailleurs, plusieurs artistes y consacrent toute leur carrière, à l’instar du conteur Hamlili Mohammed-Amine.
Parmi les travaux que ce conteur a initiés la création des groupes sur le réseau «facebook». Ce groupe de conte sans frontières rassemble les «facebookeurs» et chaque membre apporte son grain de savoir autour de ce genre. Une façon de sauvegarder le conte et de créer une banque de données.
Hamlili Mohammed-Amine crée également des spectacles dont les représentations sont données un peu partout sur le territoire national. Les spécificités de ses spectacles et qu’ils sont adaptés à tous les âges. «L’enfant n’est pas un simple spectateur : il représente un personnage à part entière dans l’univers du spectacle. Raconter une histoire c’est installer l’enchantement, décupler l’imaginaire de l’enfant, l’initier au voyage…», annonce le conteur.
En effet, son spectacle mêle le conte à l’univers de l’enfant et peut l’amener à produire, raisonner, enchaîner les idées pour se construire. En cela, les approches liées à l’art oral peuvent constituer un véritable moyen de communication, apportant avant tout bien-être et plaisir à l’enfant. Le conte oral, le plus utilisé en Algérie, est aussi souvent appelé conte populaire par les ethnologues et historiens en raison de l’aspect traditionnel et communautaire qui a longtemps régi la création et la circulation de ces histoires et de l’importance qu’il a revêtu dans l’émergence des nationalismes au XIXe siècle (référence à la notion de «peuple»). Ce type de récit fait partie de la famille de la littérature orale. Celle-ci englobe aussi l’épopée, la saga, le mythe, la devinette, le cas, la légende, le proverbe, la comptine, le mémorat, la fable, la légende urbaine, etc. Le conte est un genre narratif, contrairement à la devinette, au proverbe ou à la comptine. Il est aussi délibérément fictif, contrairement à la légende, la saga et le mémorat qui se présentent comme véridiques. Contrairement au mythe, le conte de tradition orale a pour cadre narratif principal le monde des hommes, même si celui-ci, notamment dans le cas du conte merveilleux, est souvent en contact avec l’autre monde des morts, des esprits, du petit peuple ou des dieux.
Hamlili Mohammed-Amine est né en 1988 à Tlemcen. Ancien étudiant de l’Institut supérieur de métier d’art de spectacle et de l’audiovisuel, il a eu plusieurs formations de conteur au Théâtre national avec Saïd Ram. Il a également participé à diverses manifestations, dont la conservation et sauvegarde du patrimoine oral, en tant que conteur au Festival international de théâtre (Alger 2010) et (Béjaïa 2011), conteur au Festival de théâtre professionnelle (Alger 2010-2011), conteur au Festival lire en fête (Guelma-Mostaganem) et avec plusieurs spectacles pour les associations et les festivités de contes.