L’Algérie n’a jamais cessé de réclamer à la France de traiter ses déchets et de décontaminer les sites de ses essais qui empoisonnent encore les régions du Sud.
Encore une fois, ce dossier des essais nucléaires français menés en Algérie dans les années 60 que la France évite à chaque fois, refait surface, à l’occasion de l’adoption par le Conseil de la nation d’un texte de loi relatif à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets.
La ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, a affirmé après son adoption que la France devait «assumer pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques dans l’élimination de ces déchets radioactifs et reconnaître l’énorme préjudice qu’il a causé à notre pays et aux populations d’Adrar, de Reggane, d’In Ekker et d’autres régions».
Et qu’il faudra «inclure ces revendications de manière claire et explicite dans la législation environnementale nationale afin de garantir les droits des générations actuelles et futures à un environnement sain et durable». A noter que cette question s’est invitée à plusieurs reprises au Parlement et a été évoquée intensément par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, les présidents des deux chambres parlementaires, en l’occurrence Brahim Boughali pour l’Assemblée populaire nationale (APN) et Salah Goudjil au nom du Sénat, ainsi que par des représentants de l’Exécutif.
L’Algérie ne cesse de réclamer le traitement de ce dossier sensible, à ce que la France reconnaisse sa responsabilité dans ces déchets et qu’elle dévoile les cartes précises des emplacements des déchets nucléaires, et ce, depuis longtemps. Un appel qui sera réitéré encore une fois à l’occasion d’un colloque qui se tiendra prochainement dans la ville d’Adrar et qui sera dédié aux essais nucléaires français dans le sud du pays, et ce, à l’initiative de la deuxième chambre du Parlement via la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle. Sous le thème «Essais contre l’humanité et l’environnement», cette manifestation devait intervenir le 13 février, coïncidant avec le 65e anniversaire de la première explosion atomique française à Reggane.
A cet effet, un comité préparatoire de cet important événement a été installé. Il multiplie les réunions avec le président de l’Hémicycle, mettant l’accent sur l’état de préparation des structures d’accueil et les moyens logistiques nécessaires et pour que les activités de cette manifestation se déroulent dans les meilleures conditions. Faut-il rappeler que le premier essai nucléaire de la France dans le sud de l’Algérie a eu lieu le 13 février 1960, près de Reggane, à 1800 km au sud d’Alger, en plein désert, sur un point zéro situé à Hamoudia. L’armée française l’a surnommé Gerboise bleue, du nom du rat du désert que l’on trouve en Afrique.