Entre l’Algérie et la France, la volonté est forte des deux côtés pour tourner la page des relations conflictuelles et transcender la grave crise de l’année dernière.

Ce désir s’est en effet exprimé par les échanges de messages assez encourageants entre les Présidents des deux pays et où transparaît clairement et nettement la volonté d’aller de l’avant. Mais plus que ces messages, c’est la prochaine visite du Président français, Emmanuel Macron, en Algérie , qui traduit le mieux cette nouvelle ère et cette tendance vers l’apaisement. Annoncée par des sources médiatiques, sans qu’elle soit encore confirmée de façon officielle, "cette visite est attendue," dit-on, vers la fin du mois en cours, soit juste dans quelques jours seulement.

Selon certaines sources ce sera le 25 août prochain. Quoi qu’il en soit, cette étape sera certainement cruciale dans les relations bilatérales entre les deux pays. Elle permettra en effet d’abord de confirmer cette disponibilité, affichée des deux côtés, de tourner irrémédiablement la page de la grave crise qu’a connue la relation entre les deux capitales l’année dernière. Une crise inédite provoquée par le Président français lui-même lorsqu’il s’en est pris à l’Algérie par des propos pour le moins choquants et peu amènes.

En vilipendant ouvertement le système algérien et en s’interrogeant sur l’existence de la nation algérienne, Macron a provoqué l’ire du gouvernement algérien qui a, en guise de réaction, rappelé l’ambassadeur d’Algérie en France pour "consultations." Alger a aussi fermé son espace aérien aux avions militaires français. L’ambassadeur d’Algérie est resté plusieurs mois à Alger avant de rejoindre son poste à la faveur d’une certaine détente.

C’est dire que la crise était très sérieuse. Mais les deux parties semblent avoir tiré les leçons et ont décidé, d’un commun accord, de passer à autre chose. Et cet autre chose sera bien évidemment au centre des discussions qu’aura Macron avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lorsqu’ il se rendra à Alger dans les prochains jours. Malgré cette volonté commune, il n’est pas dit que la tâche sera facile tant de très lourds dossiers restent encore en suspens entre les deux partenaires.

Il y a d’abord et avant tout le dossier épineux de l’histoire et la mémoire. Malgré quelques gestes de bonne volonté de la France cela reste, pour l’Algérie, nettement insuffisant. Car les quelques gestes symboliques sont encore loin des attentes des Algériens qui voudraient voir la France passer à la vitesse supérieure et reconnaître franchement les crimes commis durant la période coloniale contre le peuple algérien.

D’autres dossiers, comme celui de la libre circulation des personnes, empoisonnent encore les relations entre les deux pays. Paris a réduit drastiquement le nombre de visas octroyés aux algériens désirant se rendre en France. Cela a considérablement déplu aux autorités algériennes ce d’autant que la France a utilisé ce levier comme un moyen de chantage pour pousser l’Algérie a accepté d’accueillir les Algériens expulsés du sol français.

Il reste bien-sûr le volet économique qui est d’une importance capitale et sur lequel Paris a longtemps tergiversé au point d’être considérablement doubler par d’autres pays, à l’exemple de l’Italie. Un pays avec lequel l’Algérie est en train de nouer un partenariat stratégique. Les Français, très frileux jusque-là, doivent faire preuve de plus d’entrain s’agissant notamment de la question de l’investissement en Algérie.