Depuis quelques temps déjà, la principale préoccupation des deputés de l’Assemblée populaire nationale (APN) tourne autour de l’indemnité de fin de mandat. KAMAL HAMED
l était d’usage, en effet, que la chambre basse du Parlement accorde à chaque député en fin de mandat, une indemnité équivalente à une année de salaire. Autant dire, qu’il s’agit ainsi d’une somme rondelette, puisque cela tourne autour de plus de 300 millions de centimes. Selon des sources parlementaires, les deputés font, depuis quelques semaines déjà, un terrible forcing pour pouvoir bénéficier de cette indemnité et avoir ainsi, à l’instar de leurs prédécesseurs, accès au même privilège. Instaurée depuis pratiquement l’installation de l’Assemblée pluraliste, soit en 1997, cette tradition s’est perpetuée depuis cette date dans une certaine relative discrétion, puisque c’est loin de toute médiatisation que les députés s’accordaient cette faveur qui venait s’ajouter à d’autres avantages. Il faut dire que cette affaire est au devant de l’actualité parlementaire, malgré le fait que, normalement, le mandat de cette Assemblée ne se termine qu’en 2022, puisque les dernières élections législatives ont eu lieu au printemps 2017. Normalement donc, l’actuelle législature ne s’achèvera qu’au printemps 2022. Or, les circonstances politiques et le contexte qui les accompagne, sont en train de decider auatrement. Il est admis qu’avec la révolution populaire, un autre agenda politique a été entamé depuis les Elections présidentielles du 12 décembre 2019.
Un agenda politique qui ne s’accomoderait pas avec le maintien de l’actuelle Assemblée populaire nationale. Et d’ailleurs, le president de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’a clairement affirmé à maintes reprises. Il a en effet fait part de sa volonté de dissoudre l’APN et les Assemblées élues, pour pouvoir organiser des élections législatives et locales anticipées. Avec le Hirak, cette Assemblée, déjà fortement discréditée, a franchi plusieurs paliers dans le discrédit. Tous les acteurs politiques, ou presque, considèrent que cette Assemblée ne jouit désormais d’aucune légitimité. En atteste les circonstances même de son "élection". Il est un secret de polichinelle, que de dire que les élections législatives de 2017 se sont déroulés dans un contexte politique particulier, qui a favorisé la corruption et l’achat des sièges. Cela a été tout particulièrement le cas au sein des formations politiques affiliés a la collation du pouvoir, plus connu sous l’appellation de l’Allaince presidetielle. En d’autres termes, cette pratique a grande échelles de la corruption a surtout caractérisé les partis, comme le FLN et le RND, les deux partis qui dominent la composante de l’actuelle APN. Un des ténors du vieux parti, le sulfureux deputé d’annaba,
Baha Edine Tliba, a fait une révélation selon laquelle les fils de l’ancien secrétaire général du parti du FLN, lui aurait exigé 7 milliards de centimes, pour qu’il soit placé en tête de iste. En vérité, Tliba a dit tout haut, ce que tous les Algériens savaient déjà : il faut payer pour avoir un siège à l’Assemblée. D’où le discrédit qui s’est abattu sur cette Assemblée. C’est pourquoi entendre les députés faire des pieds et des mains pour pouvoir bénéficier d’une indemnité de fin de mandat constitue en soi, un véritable scandale. Ce forcing confirme une fois encore, que les députés n’ont aucune conscience politqiue, et qu’ils sont exclusivement mus par des considérations étriqués. En somme, seul compte leur propre intérêt.