Un revirement inattendu sur un dossier plus que épineux. Le gouvernement français a apporté son soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole.
C’est une décision qui risque d’avoir d’importantes conséquences sur l’avenir de la politique étrangère française avec plusieurs pays du monde (au Maghreb, en Afrique, en Asie et aussi eux de l’Amérique latine). En actant son soutien au plan marocain pour le Sahara occidental, la France, sous la coupe de son président Emmanuel Macron ne pouvait l’ignorer. En effet, la décision avait immédiatement été brusquée du côté d’Alger. En effet, Alger a aussitôt annoncé le « retrait avec effet immédiat » de son ambassadeur en France, et annoncé d’autres mesures.
Le chef de la diplomatie algérienne a dénoncé une décision qui « défend la légitimité de l’ordre colonial » et « ne sert pas le règlement pacifique de la question du Sahara occidental ». Mais même du côté de la diplomatie internationale, cette décision subit des réactions acerbes et catégoriques à l’adresse de la France par plusieurs pays de quatre continents et du monde. En effet, pas plus qu’avant hier, lors d’une conférence de solidarité, organisée par l’association et le quotidien el Moudjahid en coordination avec l’ambassade de République arabe sahraouie et l’Institut national des études stratégiques globales (INESG), nombreux sont les ambassadeurs, diplomates africains et d’Amérique latine à avoir appelé au « droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la décolonisation de la dernière colonie en Afrique ». Fidèles aux résolutions onusiennes, selon lesquelles le Sahara occidental est inscrit, des décennies durant, les pays africains et ceux de l’Amérique latine étaient dans leur majorité étonnés par la dernière position de la France. Surtout que la question du Sahara occidental comme l’ont signalé les pays participants dans cette conférence « relève de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique », ont-ils précisé.
C’est le cas de la doyenne du groupe des ambassadeurs africains à Alger, Pandulena Kaino Shingenge, ambassadeur de la République de la Namibie, qui a exprimé la position de son pays en rappelant que « nous condamnons et rejetons la position du gouvernement français, car la cause du Sahara occidental est une question de décolonisation de la dernière colonie en Afrique ». Un diplomate sud-africain à Alger, Bernard Legodo Koporo, a expliqué que « c’est inacceptable ! La France aurait dû se garder de faire de telles déclarations, car il s’agit là d’une ingérence dans les affaires internes d’un autre pays », a-t-il rappelé. L’ambassadeur de la République de Cuba à Alger, Hector Igarza s’est aligné sur la même position des pays africains qui soutiennent depuis longtemps le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Dans ce sens, Hector Igarza a souligné que « la France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, avait voté en 1992 en faveur de la résolution connaissant.