Décidément, les temps sont durs pour le Maroc qui subit depuis quelque temps déboires sur déboires.

Les nouvelles des États-Unis sont, en effet, loin d’être réjouissantes pour le Maroc. Ainsi, après que l’Africom (le commandement militaire Us pour l’Afrique) ait décidé, sur injonction du Congrès, de ne plus faire de manoeuvres militaires au Maroc, voilà que le Sénat américain vient s’assener un nouveau coup au royaume et ses prétentions coloniales sur le territoire du Sahara occidental. En effet le Comité des crédits du Sénat américain a pris de nouvelles décisions qui sont loin d’être favorables au Maroc. Ainsi dans "l’exposé" des motifs du projet de loi de finances le comité traite séparément de la question du Sahara occidental sans jamais évoquer le Royaume du Maroc.

Selon Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, le comité des crédits du Parlement américain rejoint "ainsi la jurisprudence du tribunal de justice de l’Union européenne qui a statué sur le caractère séparé et distinct » du territoire du Sahara ccidental. Le deuxième angle est que le comité des crédits du Sénat américain a "demandé instamment au secrétaire d’État de promouvoir la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de reporting sur la question des droits de l’Homme au sein de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental", ajoute Amar Belani dans une déclaration de presse. Ne s’arrêtant pas à ce point le comité du Sénat a recommandé qu’aucun des fonds affectés ou mis à disposition par la loi de finances 2023 ou les lois précédentes ne peut être utilisé pour soutenir la construction ou le fonctionnement d’un consulat américain au Sahara occidental." Autant dire que c’est une véritable gifle au royaume du Maroc et ses politiques expansionnistes. Rabat n’a cessé de s’enorgueillir du soutien américain à sa politique expansionniste et coloniale au Sahara occidental et ce, depuis que l’ancien président américain Donald Trump a pris position en faveur des thèses marocaines reconnaissant, notamment, sa souveraineté sur ce territoire. Pour l’Algérie, en tout cas, cela constitue un échec de la diplomatie marocaine. Pour Amar Belani, ce comité a balayé "d’un revers de main les prétention expansionnistes du royaume du Maroc."

C’est incontestablement une nouvelle victoire symbolique pour les Sahraouis qui luttent pour leur autodétermination alors que le Maroc veut absolument les priver de ce droit reconnu par toutes résolutions de l’ONU. Cet échec de Rabat vient s’ajouter à un autre camouflet survenu il y a juste quelques semaines lorsque l’Africom a décidé, sur injonction du congrès américain, de ne plus faire de manoeuvres militaires au Maroc. L’Africom est en quête d’un autre pays africain pour la tenue de ces manouvres militaires. "Nous sommes en train de le faire car le Congrès nous à demander de déplacer ces exercices ou une grande partie des exercices vers d’autres lieux du continent" a indiqué le commandant de l’Africom. Le Maroc perd ainsi un grand privilège puisque ces manoeuvres, appelées Africain Lion, se déroulaient depuis 18 ans sur son territoire.