Les dernières instructions du président de la République portent à renouer le dialogue avec tous les partenaires sociaux. Ceux de l’éducation nationale attendent un signal fort de la tutelle.
Les déclarations du ministre de l’éducation nationale, Abdelhakim Belabbed, lors de sa visite d’inspection dans le centre des examens et concours portent essentiellement sur "la gestion des examens nationaux qui doivent se dérouler dans de bonnes conditions". Mais en parallèle il n’a pas caché que "le ministère de l’éducation ne veut exclure aucun partenaire dans le déroulement de ces examens" avant de préciser que "le dialogue avec les différents syndicats se poursuivra". Le ministre n’a pas révélé un calendrier précis sur la relance de ce dialogue après des semaines de rupture. Avec la dernière grève nationale du Cnapeste qui a été d’un total suivi, les syndicats campent toujours sur leur position initiale. Ils veulent en finir avec les dossiers qui trainent depuis des années. La révision du statut particulier, les salaires des enseignants contractuels, l’augmentation du point indiciaire en le portant à 100 DA
et la question du pouvoir d’achat de cette catégorie socio-professionnelle sont autant de questions qui n’ont pas encore trouvé d’écho. Avec l’approche de la fin de l’année scolaire et le déroulement des examens nationaux, la crainte du ministère s’est justifiée par une opération de boycott des enseignants des activités administratives (évaluation pédagogique, correction des épreuves…). Bref, la ruée syndicale vers des débrayages cycliques (2 jours par mois) n’a pas cessé. Selon une source du même syndicat "il est attendu de resserrer davantage les liens pour porter haut et fort nos revendications". Pour les autres syndicats, ces derniers s’inscrivent dans la même lignée, mais ils souhaitent pour la plupart "un dialogue sérieux et porteur durant ce mois de mai". Du côté de la tutelle, on espère également que le chantier doit se réaliser dans le cadre "la stratégie inscrite par le gouvernement et appuyée par le président de la République". Abdelmadjid Tebboune ne veut pas être embarrassé par ce dossier qui risque de prendre de l’ampleur s’il n’est pas réglé à temps en donnant des instructions fermes pour "ouvrir la voie de dialogue avec l’ensemble des partenaires sociaux sans exclusion". Le mot d’ordre est clair et il est attendu probablement dans les jours qui suivent une réponse décisive de la part du département de Belabed sur la relance du dialogue qui reste l’unique moyen de désamorcer la bombe.