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Edition du 5 Mai 2022



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Crise ukrainienne
Le gaz algérien dans le viseur de l’Allemagne
5 Mai 2022

Le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine a eu un impact direct sur l’économie mondiale, particulièrement en ce qui concerne les prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires acheminés à partir de ces deux pays.

En effet, la crise russo-ukrainienne menace en premier lieu la stabilité de la livraison du gaz russe pour l’Europe. D’ailleurs, les pays de l’Union européenne (UE) redoutent la fermeture des robinets par le Kremlin qui menace de suspendre les contrats et tentent de trouver d’autres alternatives pour assurer la livraison du gaz et faire face à une éventuelle crise des hydrocarbures en Europe. Étant un important exportateur de gaz naturel et grâce à sa position géographique stratégique, l’Algérie présente, pour de nombreux pays européens, une excellente alternative pour renforcer la livraison du gaz. En avril dernier, la troisième puissance européenne, en l’occurrence l’Italie, a signé plusieurs accords avec l’Algérie, dont celui portant sur l’approvisionnement en gaz qui vise à renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie à travers l’exportation de plus de trente milliards de mètres cubes par an. D’après les informations rapportées par le média arabophone Echourouk Online, l’Allemagne, première puissance du continent européen, a décidé d’emprunter la même démarche en portant son attention sur le gaz algérien à compter de l’année 2024, selon une déclaration faite à ce sujet par le vice-chancelier allemand Robert Habeck, Ministre de l’Économie et du Climat, s’exprimant sur le conflit russo-ukrainien et la dépendance au gaz russe.

L’Allemagne tente de réduire sa dépendance au gaz russe Lors d’une rencontre avec les industriels allemands, le vice-chancelier Robert Habeck est revenu sur l’approvisionnement en gaz, qui présente la deuxième source d’énergie la plus importante en Allemagne, et dont plus de la moitié est importée de Russie, et a évoqué une éventuelle crise économique mondiale sans précédent à cause de l’inflation des prix des hydrocarbures. D’ailleurs, Berlin prévoit de se passer complètement de la Russie dans le domaine énergétique d’ici la fin de l’année et s’est déclarée favorable à un embargo européen sur le pétrole et le gaz russe. Cependant, le gouvernement russe subit une double pression, d’une part celle des États-Unis en faveur de la suspension de l’importation du gaz russe, et d’une autre part, celle des industriels qui s’y opposent jusqu’à la détermination d’une nouvelle source d’approvisionnement. Face à ce contexte, l’Algérie se trouve en tête de liste des futurs partenaires de l’Allemagne dans le domaine des énergies avec le Qatar et les États-Unis. En effet, le gaz algérien présente différents avantages, entre autres, la proximité de l’Algérie avec le continent européen qui permet de faciliter l’acheminement du gaz par gazoducs réduisant ainsi le coût du transport par rapport à celui du gaz liquéfié qui ne s’achemine qu’à l’aide de pétroliers géants. Ainsi, la conclusion de nouveaux contrats dans le domaine de l’énergie est attendue entre l’Algérie et l’Allemagne concernant l’approvisionnement en gaz. Toutefois, il convient de souligner que l’importation du gaz algérien par l’Allemagne ne sera effective qu’en 2024 en raison du manque des infrastructures destinées au stockage du gaz.

Dans ce même contexte, il convient de rappeler que depuis mars dernier, les relations entre l’Algérie et l’Espagne sont marquées par de vives tensions à cause du changement de position annoncé par Madrid concernant le dossier du Sahara occidental. Vives tensions entre Alger et Madrid Cette crise diplomatique a eu des répercussions directes sur le dossier relatif au transfert du gaz naturel algérien vers l’Espagne. En effet, l’Algérie avait décidé de revoir les prix du gaz algérien livré à l’Espagne et avait sévèrement mis en garde Madrid, menaçant d’une éventuelle rupture des contrats. Une décision qui intervient suite à un courrier émanant du Ministère espagnol de l’Énergie concernant la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du gazoduc Maghreb-Europe (GME).

Par : RAHIMA RAHMOUNI

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