À l’instar des autres régions de Tamazgha, l’Algérie célébrera demain Yennayer, le nouvel an berbère, dans la joie et la convivialité à travers l’ensemble des régions du pays.
Les festivités seront grandioses à la mesure de l‘évènement et ce en dépit de la pandémie de coronavirus. En effet, comme à l‘accoutumée, les Algériens manifesteront à coup sûr, de mille et une manières, leur attachement à cette date hautement symbolique en ressuscitant les traditions de leurs aïeux. Pour rappel, dans un passé récent, Yennayer se fêtait en famille autour d‘un couscous garni de poulet, communément appelé ″Imensi n‘ Yennayer″. Aujourd‘hui, les choses semblent prendre une autre ampleur. Même les autorités sont, encore une fois, de la partie, en se réconciliant avec leur Histoire, et ce, en célébrant le Nouvel An amazigh, à travers l‘ensemble du territoire national, avec l‘implication de plusieurs secteurs ministériels. Pour ce, plusieurs manifestations culturelles sont au menu. Plusieurs rites et symboles caractérisent cette célébration, selon les connotations régionales. Cependant, audelà des différences régionales, l‘objectif des rituels est toujours le même : le présage d‘une nouvelle année féconde. A noter que les activités marquantes ont déjà commencé, avant le jour - J -, autant sur le plan officiel que celui officieux.
Dans les rues et les places commerciales, les magasins sont approvisionnés, depuis le début du mois de janvier, en toutes sortes de produits, friandises et douceurs. En dépit de la cherté des produits mis en vente à cette occasion, les Algériens restent, dans leur ensemble, attachés à cette fête. Ces produits, d‘habitude facultatifs, deviennent indispensables pour les ménagères pour la préparation de cette fête, tradition oblige. Les festivités prennent une autre connotation dans le contexte politique actuel. À l‘exception des célébrations dans le contexte intime, les différentes institutions ont concocté un riche programme, comportant des conférences, expositions sur des thèmes aussi variés que la photo, poterie, tapisserie, bijoux, livres sur l‘Histoire amazighe, gastronomie, produits du terroir, projections de films, représentations théâtrales, ateliers d‘apprentissage de tamazight ainsi que des conférences thématiques sur la culture amazighe font partie de ces festivités pour marquer la double dimension culturelle et historique de Yennayer.
Ces célébrations prennent la forme de journées culturelles, où les Algériens affichent leur culture traditionnelle de manière globale et réaffirment leur propre identité. Pour cette année, c‘est à la capitale de l‘Ahaggar, Tamanrasset, que revient l‘honneur de la célébration officielle du Nouvel An amazigh. quant aux rituels, les familles algériennes vont célébrer comme à l‘accoutumée Yennayer dans toute sa splendeur, en organisant des festivités et diverses activités où les villageois sont invités à prendre part au fameux couscous en contemplant les activités concoctées par les organisateurs de la fête. Dans les foyers la célébration va certainement créer, comme toujours, une ambiance conviviale exceptionnelle. Le couscous reste le maître de cérémonie pour cette grande fête.
La viande de poulet semble convenir dans tous les plats familiaux. La tradition veut également que les confiseries doivent garnir la table. Au grand bonheur des enfants ! Le rituel de Yennayer est aussi accompagné de la première coupe de cheveux pour les enfants en leur préservant quelques mèches sur le front. quant aux gardes du temple, en l‘occurrence les vieilles, elles prient pour que l‘année soit prolifique en produits alimentaires et que la famille ne se retrouve pas dans le besoin, Dieu sait si on en a besoin. Pour cela, avant la prière d‘El Fedjr, les vieilles poussent des youyous discrets sur les - Ikoufène - et les jarres d‘huile. Assegas amegaz !