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Edition du 21 Juin 2020



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Loi de finances complémentaire 2020
L’économie algérienne face à la Covid-19
21 Juin 2020

Le texte de loi de finances complémentaire pour l’année 2020, adopté à l’unanimité, d’abord par l’Assemblée populaire nationale le 31 mai dernier ensuite par le Conseil de la Nation mardi 3 juin, propose un nouveau cadrage macro-économique et budgétaire.

Le nouveau cadrage est étudié de manière à être adapté au contexte national et international caractérisé par une crise sanitaire sans précédent et une baisse drastique des prix du baril de pétrole. Pour rappel, la LFC 2020 a pour but de traiter les effets de la crise économique et de la pandémie actuelle du nouveau coronavirus, tout en soutenant le pouvoir d’achat des citoyens notamment grâce au maintien des transferts sociaux et à l’augmentation du salaire national minimum garanti. S’ajoute à cela la modification et l’ajout de certains dispositifs fiscaux : exonération de l’IRG pour les salaires inférieurs à 30.000 DA ; application de l’ISF à toute fortune dépassant le seuil minimum fixé à 10 milliards de centimes ; exonérations fiscales (IRG, TAP, IBS) à l’adresse des startups…

Augmentation des prix des carburants

Dans le cadre de la loi de finances complémentaire, le gouvernement a approuvé l’augmentation des taxes sur les produits pétroliers, qu’ils soient nationaux ou importés, avec pour motif la limitation de la surconsommation. Ainsi, les prix d’unnlitre d’essence normal, d’essence super et de sans plomb passent respectivement aux prix de 41,94 DA, 44,97 DA et 44 DA, soit une augmentation de 3 dinars/litre. Le gasoil, lui, a connu une augmentation de 5 dinars/litre. Il est désormais vendu au prix de 28,06 dinars/litre.

Quel impact sur les Algériens ?

Cette hausse des prix des carburants a suscité pas mal de craintes et de questionnements légitimes, notamment concernant la reprise des transports en Algérie, et par là même l’inévitable hausse des tarifs. Les chauffeurs de taxi dans la wilaya d’Alger ont organisé plusieurs rassemblements de protestation devant le siège de leur syndicat contestant, entre autres, les mesures drastiques de la reprise de leur activité, mais revendiquant également une augmentation de leurs tarifs, pour faire face à l’augmentation des prix des carburants. Les dispositionsimposées par la pandémie ajoutée à l’augmentation des prix génèrent de lourdes charges financières supplémentaire qu’ils avouent ne pas pouvoir supporter, notamment après quatre mois de gel de leur activité. Lundi dernier, des transporteursnont organisé une opération escargot sur la pénétrante de Béjaïa et sur l’autoroute Est-Ouest prèsnde Bouira pour protester contre la hausse des prix des carburants.

S’exprimant sur le sujet, qui commence à faire polémique parmi les transporteurs jeudi 18 juin, Farouk Chiali, des Travaux publics et des Transports, a estimé que la dernière augmentation ayant touché les prix des carburants n’a qu’"une incidence infime sur les coûts des transports, ce qui ne justifie pas, selon lui, une hausse des tarifs des transports", mais reste à en convaincre les principaux concernés. Le nouveau secrétaire général du RND, Tayeb Zitouni, s’est également exprimé en attaquant, mardi dernier, ceux qui critiquent la hausse des prix des carburants, estimant que des mesures en faveur du pouvoir d’achat ont été prises. Ces gens qui normalement doivent défendre les droits des travailleurs et du peuple, et les couches paupérisées, pourquoi ils ne parlent pas du pouvoir d’achat qui a augmenté ?" s’est interrogé M. Zitouni au cours d’une conférence de presse.

Les Petites bourses à rude épreuve

Abdoune Benallouaoua, docteur en économie, spécialiste en pauvreté, a mis en garde, dans un entretien accordé à un quotidien national, affirmant que "si le gouvernement ne contrôle pas et n’encadre pas les prix, ces derniers peuvent en quelques mois effacer les effets des mesures en faveur des salaires. La prudence est ainsi de mise quant aux effets positifs de ces mesures sur le pouvoir d’achat". Il faut dire que le taux d’inflation annuel en Algérie a atteint 1,8 % durant le mois d’avril dernier, soit le même taux enregistré durant les deux mois de février et mars 2020. D’après la direction générale des Douanes, la facture d’importation des produits alimentaires en Algérie a atteint 1,93 milliard de dollars au 1er trimestre 2020 contre 1,92 milliard à la même période de 2019, enregistrant une relative stabilité (+0,6 %) après avoir reculé de 3,5 % durant les deux premiers mois de l’année en cours.


La variation mensuelle des prix à la consommation, qui est l’évolution de l’indice du prix du mois d’avril 2020 par rapport à celui du mois de mars dernier, a connu une hausse de 0,3 %, a indiqué l’Office national des statistiques vendredi 12 juin. Pour exemple, le prix de la viande de poulet, qui a connu une augmentation de 0,7 %, avait dépassé les 410 DA/kg dans certaines régions. À ce propos, Djenaoui Chekour Lamia, P.- dg de la Société avicole, a déclaré à la presse, lors de son intervention à l’occasion du destockage de quantités de viande blanche congelée au niveau des stocks de la Société avicole à Chéraga, que le "marché national sera approvisionné en quantités considérables de ces viandes afin de stabiliser les prix et préserver le pouvoir d’achat des citoyens". Ces opérations permettront, ajoute-t-elle, "aux différents intervenants dans la chaîne de production et de distribution de procéder à la vente directe au consommateur au prix de 250 DA/kg".

Une commission de moralisation de l’acte commercial

Il est important de rappeler que le 22 mai 2020, Kamel Rezig, ministre du Commerce, a annoncé l’installation de la "commission de moralisation de l’acte commercial" afin de redresser la production et surtout protéger le consommateur et promouvoir le commerce national. Le but de cette commission étant de réhabiliter l’activité commerciale et d’en finir avec les pratiques négatives dans les marchés à l’instar de la spéculation et la fraude dans les prix. Elle "comprend tous les secteurs concernés, et est constituée de 8 sous-comités qui seront installés pour moraliser l’acte commercial après le mois du Ramadhan", at- il expliqué, précisant que "les ministères concernés seront conviés à désigner leurs représentants ainsi que des représentants de la Sûreté nationale, des associations de protection du consommateur et des unions des commerçants".

Le ministre a précisé que la "Commission de moralisation devait recevoir les rapports des 48 wilayas sur les pratiques tant positives que négatives dans l’organisation des marchés durant le mois de Ramadhan et qui feront l’objet d’un rapport national pour dessiner une image claire sur le déroulement de l’activité commerciale durant ce mois sacré". La "Commission présentera les résultats de ses travaux avant le 15 septembre prochain", a fait savoir M. Rezig, précisant que le "ministère du Commerce adoptera, après l’accord des autorités supérieures du pays, les conclusions de cette commission en vue de revoir certains textes de loi et les dispositifs réglementant l’activité commerciale".

Par : OUAIL MEHIGUENI

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