Ambitieux mais… désappointés. Les athlètes de Souk Oufella, dans la daïra de Chemini, éprouvent de véritables déboires dans la pratique de leur sport favori, le karaté do. Ainsi, les karatékas sans appui financier, encore moins une subvention, assument, à eux seuls, les dépenses liées aux déplacements (transport, hébergement, restauration…). L’association sportive Afud n’Souk Oufella, créée en 2000, n’a bénéficié que d’une seule subvention allouée en 2006 par l’APC, dans le cadre du comité communal des sports (CCS). Une aide, quoique prometteuse, qui reste, aux yeux des athlètes, insuffisante. Au problème des moyens financiers s’ajoute le manque patent en matière d’équipement. Pis, les karatékas effectuent leurs entraînements dans une voûte où l’inconfort règne en maître. « Nos athlètes pratiquent leur sport favori dans de rudes conditions climatiques. C’est le froid glacial en hiver et la chaleur étouffante en été» , regrette le président de l’association, M. Smaïli Farid. Les athlètes tout comme leur entraîneur, Boudriès Sofiane, dont le qualificatif persévérant n’est pas usurpé, travaillent d’arrache-pied pour faire subsister cet art martial, très répandu dans la Vale de la Soummam, mais mal considéré par rapport aux autres sports. « Le karaté do ne figure pas dans la nomenclature des jeux Olympiques », leur a-t-on répliqué à la DJS (Direction de la jeunesse et des sports) en guise de suite à leurs nombreuses demandes de subvention. D’emblée, l’entraîneur n’est payé que grâce aux cotisations mensuelles des athlètes (minimes, benjamins et cadets). Sofiane admet que ces maigres cotisations estimées à 200 dinars par mois ne subviennent même pas aux frais de ses déplacements. « Je préfère me contenter d’un salaire dérisoire que d’abandonner ces athlètes dont certains ont brillé sur le podium des compétitions nationales », s’est-il plaint. L’entraîneur de l’équipe ajoute qu’il se fait assister « bénévolement » par son autre collègue, Rachef Adel, en formant, les deux, un duo assidu et performant. Les enfants athlètes en sont d’ailleurs reconnaissants. La section de Souk Oufella compte à son actif quatre titres nationaux, en sus d’autres arborés par Ayache Zikioue et Smaïli Ouaghlis, deux athlètes performants et saillants sélectionnés par l’équipe nationale de karaté do pour le championnat national qui se déroulera à Alger prochainement. Plusieurs championnats de wilaya et régionale (17 titres) toutes catégories. « Les deux karatékas ont fait preuve d’une dextérité et d’un talent lors des compétitions avec équipes algéroises de grand standing », avoue satisfait M. Boudriès. « Même avec peu de moyens, nos athlètes ont fait preuve de grande volonté qui les a portés jouer dans la cour des grands. L’APC nous aide autant qu’elle peut. Celle-ci a mis à notre disposition quelques équipements », indique M. Smaïli qui fait savoir, par ailleurs, que l’APC vient d’allouer une subvention au profit de la section.
Par : Hassan M.