Salomon Kalou, co-meilleur buteur en L1 en cette année civile 2013, sera l’un des atouts essentiels de Lille, revenu dans le haut de tableau après deux victoires de rang à Sochaux (2-0) et contre Evian (3-0), samedi à Lyon pour la 8e journée de Ligue 1.
Un attaquant est souvent jugé sur ses statistiques et celles que présente l’international ivoirien avant les matches du week-end a de quoi le faire sourire : avec 14 buts, il a marqué autant que Zlatan Ibrahimovic en Ligue 1 depuis le début de l’année 2013.
"C’est sympa vu le nombre et la qualité des attaquants qui évoluent en Ligue 1, relève-t-il. Être à ce niveau, ça me donne encore plus de confiance. Je dois continuer comme ça." Satisfait, il a même diffusé ce chiffre sur ses comptes Twitter et Instagram :
"Ça fait plaisir d’être devant Ibrahimovic ! (il est bien à égalité, ndlr) C’est un attaquant de grande classe, me frotter à ce genre de joueurs, ça me donne envie de me surpasser, de donner le meilleur de moi-même." Inefficace à ses débuts sous le maillot lillois, Kalou, qui avait peu joué à Chelsea, a mis plus de six mois à s’adapter à la Ligue 1 et au 4-3-3 de Rudi Garcia. C’est finalement à Lyon, où les Nordistes se déplacent ce week-end, que le déclic a eu lieu en février dernier.
Titularisé à la pointe de l’attaque lilloise en l’absence de Nolan Roux, suspendu, l’Ivoirien s’était montré performant et inspiré. Il a terminé la saison 2012/2013 avec 14 buts inscrits, dont 11 en moins de quatre mois. Durant l’été, les dirigeants lillois, contraints de réduire la voilure et d’alléger la masse salariale, ont tenté de se séparer de leur attaquant, qui n’était pas contre un départ, vers l’Angleterre de préférence. "Salomon est resté et j’en suis ravi car il s’investit pleinement", avait déclaré son entraîneur René Girard début septembre.
Complémentaire avec Roux
Titularisé à six reprises, l’international ivoirien, qui devrait disputer le mois prochain avec sa sélection le barrage de qualification au Mondial-2014 contre le Sénégal, n’avait transformé qu’un penalty, face à Saint-Etienne (1-0, 3e journée) avant d’inscrire, mardi contre Evian/Thonon, le deuxième but de son équipe d’une sublime talonnade à la "Madjer". "Je suis content de ce but mais l’essentiel reste la victoire de l’équipe, explique-t-il.
C’est bon pour la confiance du groupe." Depuis deux matches, Girard peut aligner le duo Roux-Kalou en attaque. Une formule qui fait les beaux jours du Losc, qui vient d’inscrire cinq buts en deux rencontres alors qu’il n’avait jusque-là marqué que trois fois lors des cinq premiers matches de la saison. "Il est vrai que la paire Roux-Kalou s’est montrée efficace sur ces deux dernières sorties. Salomon est peut-être moins dans la profondeur que son partenaire mais il sait garder le ballon. Son expérience s’avère précieuse. Quant à Nolan, il effectue des déplacements intéressants dans le dos de la défense adverse.
Ce duo est assez complémentaire et son rendement intéressant", analyse Girard. Et Kalou de confirmer: "No’ nous apporte beaucoup, notamment de la profondeur. Il se déplace beaucoup, ça me permet de toucher beaucoup le ballon. On a déjà joué ensemble auparavant et c’est vrai que ça se passe bien." Ce n’est pas Girard qui s’en plaindra : "On est mieux sur le plan de l’efficacité, même s’il y a certaines choses encore à parfaire. Mais marquer des buts donne la banane aux attaquants, ça se voit tous les jours à l’entraînement."
Monaco, du béton à prise rapide
Auteur à lui seul de l’intégralité des 13 buts de Monaco depuis le début de la saison, le binôme Falcao-Rivière, redoutable d’efficacité mercredi face à Bastia (3-0), incarne l’impressionnante capacité d’adaptation d’un groupe dont la rapide réussite suscite déjà le respect.
La star colombienne Radamel Falcao, avec 7 réalisations en autant de rencontres, est parti sur un rythme encore plus élevé que celui qui était le sien la saison dernière à l’Atletico Madrid où il avait inscrit 28 buts en 34 rencontres de Liga (contre 24 buts pour 34 matches la saison précédente).
Emmanuel Rivière, lui, en est à six buts en six matches: peu auraient prédit une telle entame de championnat pour un joueur, encore sur le banc dimanche face au Paris SG et qui ne semblait pas promis à jouer beaucoup compte tenu du recrutement haut de gamme du club de la Principauté. Leur association, rendue possible par une nouvelle organisation en 4-4-2, pourrait donner des idées à Claudio Ranieri, même si ce schéma n’est peut-être pas applicable face à tous les adversaires. "Peut-être qu’on est dépendant de Falcao et Rivière. Mais je suis satisfait s’ils marquent", a commenté après la rencontre l’entraîneur italien. "Rivière a marqué.
C’est un nouveau joueur. L’an dernier, ce n’était pas bon. Cette saison, oui. Quand les joueurs sont bons, tous les systèmes sont bons. On peut jouer en 4-4-2 comme en 4-2-3-1", a ajouté Ranieri. Une satisfaction partagée par Falcao : "C’est sûr qu’en tant qu’attaquant, je suis toujours content quand je marque et ce fut encore le cas lors de la victoire contre Bastia". "Pour nous, c’était important de gagner, grâce à cette victoire, on reste en tête", a ajouté l’international colombien.
"Ils jouent la première place"
Une situation qui pourrait perdurer, selon les adversaires de Monaco. "A Paris, ils ont fait un résultat. Ils ont confirmé en gagnant contre Bastia qu’ils jouent la première place", a estimé jeudi Elie Baup, l’entraîneur de Marseille, qui a concédé sa seule défaite cette saison en championnat contre l’équipe monégasque (2-1 au Vélodrome lors de la 4e journée).
"Il y a chez eux beaucoup de joueurs d’expérience mais aussi des jeunes de qualité. Si on regarde la moyenne d’âge de Monaco et la nôtre mardi soir, elle était de 25 ans et 9 mois pour Monaco et 24 ans et neuf mois pour nous. C’est donc à la fois, comme nous, une équipe en devenir mais qui s’appuie sur des cadres", a souligné le technicien marseillais, qui a en commun avec Rivière d’avoir effectué des passages à Saint-Etienne et Toulouse.
Confirmation du milieu de terrain marseillais Alayxis Romao, pour qui les Monégasques "font un sacré début de championnat. S’ils continuent sur cette lancée, ils peuvent être un prétendant au titre". Pour l’ancien Lorientais, qui s’était montré à son avantage au Vélodrome face aux Moutinho et consorts, la capacité d’adaptation des joueurs monégasques n’est pas la moindre de leurs qualités : "Oui je suis surpris, car quand il y a pas mal de changements dans une équipe, l’adaptation peut être difficile. Mais la leur a été très rapide."