Arsenal sera favori face à Villarreal. En demi-finale, qui se jouera au lendemain du 22e anniversaire de Fabregas, les Gunners retrouveraient un Manchester United déclinant en cette fin de saison ou un Porto au pedigree moins impressionnant.
Le Français Robert Pirès va affronter aujourd’hui en quarts de finale de la Ligue des champions, son club de cœur, Arsenal, avec lequel il avait éliminé son club d’aujourd’hui, Villarreal, en demi-finale de l’édition 2005-2006 de la C1.
Mais une chose est sûre, Pirès, 35 ans, qui a porté pendant six saisons le maillot des "Gunners" -autant que celui de Metz, son premier club dans l’élite- sera à 100% un joueur de Villarreal mardi soir au stade El Madrigal. Après une saison morose qui a suivi son arrivée de Marseille en 2000, Pirès, recruté pour succéder à un favori des supporteurs (Marc Overmars) et aligné à gauche, est devenu une des idoles d’Highbury, un des symboles des "Invincibles" de 2004. Le Français ne cache pas son ambition en Ligue des champions: "Villarreal est l’une des meilleures équipes d’Espagne mais aussi d’Europe, sans aucun doute. Le match retour contre Panathinaïkos (victoire 2-1 en Grèce) est un match référence pour nous; on a montré qu’on savait voyager". "Je veux gagner un titre avec Villarreal (...) je ne suis pas venu ici en vacances et je crois que je l’ai prouvé à tous ceux qui pensaient que je venais à Villarreal pour passer le temps". Le club anglais d’Arsenal, qui a connu une saison en dents de scie, quant à lui, est en forme ascendante, et le retour de son milieu et créateur, Cesc Fabregas, autorise l’ambition en Ligue des champions avant le quart de finale aller contre Villarreal aujourd’hui en Espagne. Après de longues absences pour blessures, ils ont été les artisans du succès sur Manchester City (2-0) en championnat d’Angleterre. Meilleur homme du match, l’Espagnol a offert les deux buts au Togolais. La forme affichée par son capitaine ne peut mieux tomber pour les Gunners qui vont disputer huit matches en moins d’un mois, dont ceux contre Villarreal et une demi-finale de Coupe d’Angleterre qui sent la poudre contre Chelsea. "Cette équipe a retrouvé une certaine légèreté. Nous jouons sans frein à main, chacun s’amuse. L’équipe est de plus en plus forte. Nous ne sommes plus l’équipe du début de saison", se félicite Wenger. "Je crois aux miracles", affirme Fabregas. Il peut en être l’artisan. Dans l’autre quart de finale, la sérénité, la magnanimité et l’humour élégant de Sir Alex Ferguson s’évaporent à mesure que son équipe de Manchester United, qui reçoit Porto aujourd’hui, perd sa maîtrise. Quand Rafael Benitez l’attaquait, bille en tête, début janvier et que son équipe était étincelante, Ferguson, 67 ans, avait beau jeu de "refuser la polémique" et de demander à son homologue "perturbé" de Liverpool de reprendre ses esprits. Aujourd’hui, c’est à l’Espagnol de se montrer suave, relevant la "pression" qui pèserait sur les champions d’Angleterre et d’Europe. Après leur victoire renversante sur Aston Villa, dimanche (3-2), les Red Devils restent leaders du championnat d’Angleterre et comptent parmi les favoris en Ligue des Champions. Mais leur aura d’invincibilité s’est écroulée, leur défense est désormais perméable avec des Nemanja Vidic, Edwin Van der Sar et autres Patrice Evra en perte de vitesse.
Il est temps de passer à un bouc émissaire traditionnel, la Premiere League anglaise, accusée d’avoir établi un calendrier "fou, complètement fou", en prévoyant le match contre Aston Villa deux jours avant la réception de Porto. Peu importe si l’Ecossais a rejeté une proposition de jouer samedi midi...
Quant aux Portugais, ils sont prévenus: Ferguson n’a pas apprécié qu’ils "volent" Manchester en venant se qualifier en 2004 à Old Trafford. Depuis un an, l’inimitable atrabilaire s’emploie à se bâtir une image de vieux sage, faisant même la paix avec son vieil ennemi d’Arsenal, Arsène Wenger. Tout cela vole en éclats et même une qualification pour les demi-finales n’empêchera pas "Fergie" d’aller contre son naturel. Il suffira de l’interroger en conférence de presse sur les rumeurs persistantes de départ de Cristiano Ronaldo au Real Madrid, cette "mafia" à qui Ferguson ne vendrait "même pas un virus".
R. S.