Le MC Alger a marqué l’histoire du football algérien par deux évènements majeurs : sa naissance en 1921, en tant que premier club musulman en Algérie créé en pleine période coloniale, et son sacre continental de 1976 en coupe d’Afrique des clubs champions, le premier du genre pour le sport roi en Algérie depuis l’indépendance du pays.
Cette première coupe d’Afrique remportée haut la main par le MCA face aux Guinéens de Hafia Conakry, a ouvert la voie à deux autres formations, l’ES Sétif et la JS Kabylie, pour goûter, quelques années plus tard, à la joie que procure pareilles consécrations. La création du MCA remonte à 1921. Un groupe de jeunes Algériens de La Casbah (quartier historique d’Alger) entrent en contact avec leurs compatriotes de Bab El Oued (quartier populaire d’Alger) avec l’intention de fonder un club de football algérien. Le contact fut établi, en grande partie, grâce à Hamoud Aouf qui assurait la coordination entre les deux quartiers. La réunion qui donna naissance au club se tint dans une salle attenante au café "Benachere", le 7 août 1921. Comme ce jour coïncidait avec la fête du "Mouloud Ennaboui", le club fut appelé "Mouloudia Club d’Alger". Les couleurs choisies furent le vert et rouge : le vert représente le signe de l’espoir du peuple algérien et la couleur symbolique de l’Islam, alors que le rouge symbolisait l’amour de la patrie et le sacrifice pour elle.
Plus qu’un club de foot
Le Mouloudia représentait, à cette époque là, beaucoup plus qu’un simple club de football. Seul club musulman, il avait provoqué par la suite un vrai mouvement sportif musulman grâce à une popularité qui ne cessait de s’agrandir au point d’inquiéter le régime colonial. Sa première saison 1921-1922 dans la "ANAFA" (palier inférieur) avait connu des hauts et des bas. La saison suivante, le MCA fut officiellement admis dans la ligue régionale algérienne (FFF) en 4ème division. En dépit de ses belles prestations et la qualité de son jeu, le MCA ne put accéder en division supérieure, victime d’un black-out de la part de la presse française qui évitait souvent de publier les résultats et les nouvelles du club par crainte d’augmenter sa popularité. Il y avait aussi les contraintes de la loi "Bordes" qui obligeait les clubs algériens à disposer dans leur effectif, d’au moins deux joueurs "européens", manifestement pour éviter la constitution d’une équipe "identitaire" comme le... MC Alger. Il fallut attendre 14 saisons pour voir le MC Alger accéder en Division d’Honneur, après avoir totalement dominé la compétition lors de la saison 1935-1936. Durant les premières saisons en Division d’Honneur, le Mouloudia jouait toujours les premières places, mais l’accession lui échappait à chaque fois, plusieurs années de suite, lors de la dernière journée du championnat. Ceci lui a valu le surnom, par la presse française, de "L’éternel dauphin". Le bon classement du MC Alger dans cette division ainsi que sa belle prestation lui ont permis de jouer La Coupe d’Afrique du Nord, sans pour autant dépasser les 8e de finales. Le vieux club de la capitale a joué aussi quelques matches amicaux contre notamment le Lokomotiv Moscou, le Rapid de Vienne, OGC Nice. Durant la saison 1939-1940, le championnat français avait connu un retard en raison du déclenchement de la 2e guerre mondiale, ainsi que le partage de la Division d’Honneur en Algérie en 3 groupes. Le MCA avait dominé son groupe, puis a battu les leaders des groupes A et B pour se retrouver champion de "la saison de la guerre" ce qui mit ses nombreux supporters dans un état euphorique dans les ruelles d’Alger. Si ce titre (celui de 1939-1940) n’était que symbolique (tournoi amical), celui décroché au terme de la saison 1943-1944, a été fabuleux. Le MCA avait en effet remporté le titre de champion de la ligue d’Algérie, en terminant à la première place devant l’AS St Eugène.
1956 : le MCA gèle ses
activités à l’appel du FLN
Ce titre fut le dernier avant la libération nationale, il a précédé le gel des activités des clubs algériens et leur abstention à toute participation aux différentes compétitions, répondant ainsi à l’appel du FLN en 1956. Après la libération nationale (1962), le MCA ainsi que l’USM Alger s’étaient qualifiés pour disputer la finale du championnat régional, mais le ‘‘Doyen’’ l’a perdue par le score de 3-0. Un an après (1964) le Mouloudia n’a su faire mieux que décrocher une place parmi les clubs qui joueront le 1er championnat national en 1964/1965. Durant cette saison le ministre de la Jeunesse et des Sports fait reléguer le club en D2 où il demeura trois saisons, suite aux incidents qui ont émaillé un match face au MC Oran. Son retour en nationale-une, avec une nouvelle génération de joueurs comme Betrouni, Kaoua, Bachi et autre Tahir, s’effectue en force surtout les trois premières saisons où il termina 4e en 68/69, 2e en 69/70 et 3e en 70/71. Il a aussi gagné la coupe d’Algérie et un trophée arabe.
1970, naissance
d’une grande équipe
Une grande équipe s’était formée sans doute avec des joueurs de talent qui ont fait "le grand MCA des années 70", l’équipe qui entre dans la légende en amassant plusieurs trophées nationaux et continentaux. Le premier de ces trophées fut le championnat national, le premier du club (saison 71/72). Le second titre du même genre fut remporté en 74/75, mais les Algérois durant cette même année ont aussi décroché une place africaine pour 1976. Lors de cette année là, MCA défraya la chronique en remportant un triplé qui jusqu’à aujourd’hui reste inégalé en Algérie (Championnat - Coupe - Coupe d’Afrique). Le Doyen gagne son 3e championnat, sa 3e coupe, et la première coupe d’Afrique pour l’Algérie. Viendra alors la saison 1977-78, le MCA change d’appellation en MPA (Mouloudia des Pétroliers d’Alger) et gagne le 4e titre de champion d’Algérie. Le Mouloudia frappe encore durant la saison 78/79 en remportant son 5e titre de champion, mais aussi le 5e dans les années 70, et sa 3e coupe en 76. Cette année a marqué la fin de la belle époque. Il a fallu attendre jusqu’en 1999 pour redécouvrir la saveur du succès avec une équipe composée de plusieurs bons joueurs tels que Saifi, Benali, Rahmouni, Dob... A signaler aussi pendant les années 80-90, la coupe remportée par le club (1983) et la relégation en D2 (1984/85) et juste après, l’accession (1985/86). Et pendant 10 ans l’équipe jouait sans ambition et se contentait du maintien en D.1 avant que ne soit décroché le titre de la saison 1998/1999. Mais deux saisons après (2001-2002), la formation phare de la capitale n’échappe pas au purgatoire. Toutefois, elle va y passer un seul exercice, avant de retrouver l’élite. Durant les années 2003-2004 et 2004-2005, le MCA réalise de bons résultats mais ne parvient toujours pas à remporter un nouveau titre. Le club ne renoue avec le succès que durant la saison 2005-2006 ou plus précisément le 15 juin
2006, où sous la houlette du Corse François Bracci, il s’impose en finale de Coupe d’Algérie face à l’éternel rival, l’USMA. L’année suivante 2006/2007, le MCA remporte un autre titre face à la JSK en finale de la Supercoupe d’Algérie (mettant en opposition le champion sortant et le vainqueur de la coupe). Malgré ce succès, François Bracci est évincé peu de temps après par le président Mohamed Messaoudi et il cède sa place à l’Italien Enrico Fabbro, alors qu’un directoire est installé à la tête du club dirigé par Omar Ketrandji durant la saison 2006/2007. Finalement, le nouveau coach parvint, malgré une saison très décevante où l’équipe termina 11e, à rééditer l’exploit de la saison précédente en remportant à nouveau la Coupe d’Algérie 2007, encore une fois face au rival de toujours, l’USMA. Le match se termina sur le score de 1-0 grâce à un magnifique bolide de Fodil Hadjadj. Cette victoire a permis au MCA de confirmer sa suprématie devant l’USMA (le Mouloudia ayant remporté 4 finales face à son grand rival) et par la même occasion, démontrer encore une fois qu’il reste imbattable en finale. La preuve vient encore d’être donnée ce jour du premier Novembre 2007 où le MCA devient "super champion" pour la seconde saison de suite en battant en finale de la supercoupe d’Algérie, l’ES Sétif sur le score sans appel de 4 buts à 0. Les Vert et Rouge vont à nouveau sombrer, l’espace de trois saisons, avant de revenir au devant de la scène en reportant, à la surprise générale, le titre de champion de la saison 2009-2010, de surcroît avec un effectif rajeuni. Mais le club ne parvint pas préserver cette dynamique, en retombant dans ses travers dès la saison suivante, où il attendra l’ultime journée du championnat pour éviter la relégation. Le même scénario ou presque se reproduira lors de l’exercice suivant, sauf que l’équipe terminera le championnat au milieu du classement.