La nouvelle loi relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives, adoptée en 2013, constitue un jalon essentiel dans le processus de réforme sportive et consacre la formation en tant que composante capitale de la politique nationale du sport.
Les activités physiques et sportives sont un élément fondamental de l’éducation, de la culture et de la vie sociale et constituent un facteur important d’équilibre, de santé et d’épanouissement de chacun. Leur développement est d’intérêt général et leur pratique constitue un droit pour chacun quel que soit son sexe, son âge, sa capacité ou sa condition sociale.
Cette loi 13-05 du 23 juillet 2013, adoptée le 19 juin dernier par les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) et publiée dans le Journal Officiel N°39, met notamment l’accent sur la valorisation de la formation des jeunes talents sportifs (6 à 18 ans), laquelle sera dorénavant "organisée, ordonnée et hiérarchisée".
Cette phase primordiale dans la carrière de chaque athlète s’articulera désormais sur quatre paliers à savoir la préparation de base, la spécialisation, le perfectionnement ainsi que la maîtrise et la qualification.
Le sport de haut niveau, source d’enrichissement et de progrès humain, a également eu "sa part" d’articles dans cette loi, l’athlète de cette trempe jouant un rôle social, culturel et national de première importance.
C’est ainsi que le sportif de haut niveau bénéficiera notamment, en vertu de ladite loi, de mesures particulières relatives à sa préparation technique, sa rémunération, ses études, sa formation, sa participation aux examens et concours de l’administration publique et sa pleine intégration professionnelle pendant et après sa carrière sportive. En ce sens, une commission nationale du sport d’élite, de haut niveau et de détection des talents sportifs vient d’être installée avec, à sa tête, l’ancienne star du football national et mondial, Rabah Madjer.
Au rayon des sports collectifs, cette législation, qui compte 235 articles, définit les statuts des clubs sportifs amateurs de manière à mettre fin aux dysfonctionnements dans les structures sportives associatives, ainsi que les obligations, les droits et les responsabilités mutuelles entre les pouvoirs publics et les Fédérations sportives nationales.
Dopage et violence, deux fléaux à endiguer
Pour le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, ce nouveau document constitue un "cadre de référence pour la mise en oeuvre de la stratégie de développement des activités sportives", s’engageant à ce que son secteur "ne ménage aucun effort pour promouvoir le sport en Algérie".
Le premier responsable du secteur de la jeunesse et des sports avait souhaité, lors de l’adoption de la loi par l’APN, voir "ces amendements contribuer à l’amélioration du niveau de la pratique sportive en Algérie".
Outre son pouvoir de conférer une place particulière à la formation et à la découverte de jeunes talents en milieu sportif, la loi sur le sport permettra la création d’une agence nationale antidopage ainsi que la prévention et la lutte contre les actes de violence dans les structures sportives à travers la mise en place d’un dispositif global et cohérent déterminant les objectifs et les obligations des acteurs concernés.
Ce volet revêt une importance vitale au regard de l’ampleur de ces fléaux dans le monde entier. Cette loi contribuera à réduire l’impact de ces deux phénomènes à travers les sanctions disciplinaires et pénales prévues à l’encontre des auteurs de ces infractions qui portent atteinte à l’image du sport et du pays.
C’est dans ce sens que le ministère de la Jeunesse et des Sports vient de lancer un avis d’appel d’offres national et international restreint pour l’acquisition, l’installation et la mise en service d’équipements d’un laboratoire de contrôle antidopage à Alger.
Quant à la violence, présente depuis longtemps dans les infrastructures sportives algériennes, la nouvelle loi sur le sport prévoit, entre autres, l’institution d’un fichier national des personnes interdites d’accès aux infrastructures sportives qui sera tenu et mis à jour régulièrement par l’administration compétente. Le mouvement sportif et les observateurs espèrent maintenant que les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif coopèrent et coordonnent leurs actions pour que cette loi puisse donner des résultats probants.