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Questions réponses
18 Août 2010

l Comment se traduit le respect d’autrui en Islam ?
La piété ne se limite pas seulement à la multiplication ou à l’amélioration de nos actes d’adoration (la salat, le jeûne, l’aumône, la récitation du Coran …), elle doit aussi se manifester dans les rapports que nous entretenons avec ceux qui nous entourent.
En effet, une part très importante de l’enseignement révélé porte sur l’éthique à considérer dans les relations sociales, al mou’’achar’at. Il est ainsi intéressant de noter par exemple que, alors que l’enseignement détaillé de la méthode d’accomplissement d’une obligation aussi fondamentale que la salat n’a été présenté dans aucun verset du Coran et a été exclusivement confié au Prophète Mohammad (Salla Allahou laihi wa Sallam), plusieurs versets coraniques de Sourate An-Noûr ont été révélés pour énoncer des règlements très précis concernant al isti’dh’an, c’est-à-dire la demande de permission avant d’entrer chez autrui…
Malheureusement, il faut reconnaître que cette part de l’enseignement religieux est souvent méconnue et fortement minimisée, lorsqu’elle n’est pas carrément délaissée. Ce qui est d’autant plus dramatique que, dans l’environnement multiconfessionnel dans lequel nous vivons et où, pour beaucoup d’entre nous, nous sommes déjà coupables de ne pas vraiment agir pour faire connaître et promouvoir l’Islam, notre mauvaise conduite peut avoir pour conséquence de provoquer chez ceux qui ne partagent pas notre foi de l’antipathie pour les musulmans et même une certaine aversion envers l’Islam…
C’est justement pour cette raison que nous avons choisi aujourd’hui de vous rappeler un Hadith en rapport avec les règles al mou’’achar’at et qui rappelle trois devoirs très importants que nous avons envers autrui.
Abdoullah Ibn Oumar (Radhia Allahou nhou) rapporte que le Messager d’Allah (Salla Allahou laihi wa Sallam) gravit un jour son minbar et il tint d’une voix élevée les propos suivants :
"Ô assemblée de ceux qui ont exprimé leur soumission verbalement et dont la [réalité ou la perfection de la] foi n’est pas encore parvenue au cœur, ne causez pas du tort aux musulmans, ne les humiliez pas [en leur reprochant des fautes passées] et ne restez pas à l’affût de leurs défauts, car celui qui reste à l’affût des défauts de son frère musulman, Allah restera à l’affût des siens. Et celui dont Allah est à l’affût de ses défaut, Il le déshonorera, même s’il se cache au cœur de sa maison."
Dans ce hadith, le Prophète Mohammed (Salla Allahou laihi wa Sallam) met en garde sa communauté contre trois actes très graves.


l Et pour l’interdiction de rester à l’affût de leurs défauts ?
Yahya Ibn Mou’’adh Ar-Razi (Rahimahou Allah) avait l’habitude de dire :
"Que ton attitude envers le croyant consiste en trois choses : Si tu ne peux lui être utile, ne lui cause pas de tort. Si tu ne peux le rendre heureux, ne le rend pas triste. Si tu ne peux dire du bien de lui, ne dis pas du mal de lui."
Un jour, Ibnou Oumar (Radhia Allahou nhou) regarda Al-Ka’ba et dit :
Il est bien connu que l’un des points que le Prophète (Salla allahou laihi wa Sallam) rappela avec insistance à ses Compagnons (Radhia Allahou aânhoum) lors d’un des plus importants sermons qu’il prononça durant toute sa mission prophétique concernait le respect d’autrui.
Alors qu’il (Salla allahou laihi wa Sallam) se trouvait à Makkah en train d’accomplir le Pèlerinage en l’an 10 de l’Hégire, il (Salla allahou laihi wa Sallam) s’adressa à ses Compagnons (Radhia Allahou aânhoum) et leur dit entre autres: "Vos personnes, vos biens et votre honneur sont sacrés entre vous comme est sacré ce jour-ci (il s’agissait du Sacrifice - jour de l’Aïd Al Adh’a), dans cette ville-ci durant mois-ci." (Hadith authentique figurant dans la plupart des recueils de hadiths)
C’est cette inviolabilité du musulman que Ibnou Oumar (Radhia Allahou nhou) rappelait lorsque, en regardant Al-Ka’ba, il disait :
" Tu es majestueuse et ton inviolabilité est considérable. Et (pourtant) le musulman est plus inviolable que toi auprès d’Allah."
Et c’est en vertu de cette même inviolabilité de la personne humaine qu’il est strictement interdit de nuire à autrui (sauf dans les cas exceptionnels où, pour une raison justifiée, nos références l’autorisent), comme le faisait si pertinemment remarquer Foudhayl Ibnou ’Iy’adh (Rahimahou Allah) : "Il ne t’es pas permis de nuire à un chien ou même un porc, sans raison. Comment (pourrait-il) en être autrement envers la plus noble des créatures (al ins’an - l’être humain) ?" (Siyar A’lam An- Noubal’a – Volume 8 / Page 427)
Faire du mal à un frère ou à une sœur est un péché majeur d’une gravité telle que sa transgression peut faire perdre au musulman le mérite de ses actes de dévotions ’ib’ad’at… C’est ce qu’indique clairement le Hadith rapporté par Abou Houraïra (Radhia Allahou nhou) qui relate qu’un homme questionna un jour le Prophète Mohammed (Salla allahou laihi wa Sallam) en ces termes :
"(Que penser d’une telle qui est réputée pour son grand nombre de sal’at, de jeûnes et de dons (surérogatoires), mais elle cause du tort à ses voisins par ses propos…."
Le Prophète (Salla allahou laihi wa Sallam) répondit :
"Elle est dans le Feu !" [Étant donné qu’elle s’efforce, d’un côté, d’accomplir ce qu’il est permis d’abandonner, tandis que, de l’autre côté, elle ne se gêne pas à faire ce qu’il est obligatoire de délaisser…] (…) (Sahîh Ibn Hibb’an)


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