Parmi les choses dignes d’être mentionnées avant d’évoquer la révélation et la prophétie, il y a un évènement important dans la vie de Mohammed (SAW) : lorsqu’il atteignit l’âge de dix ans –ou un peu plus-, son oncle paternel Abou Taleb l’amena avec lui au cours de l’un de ses voyages commerciaux en Grande Syrie (Cham).
Arrivés à Bosra, ville sur la route de la Grande Syrie, ils sârrêtent à un monastère où ils se font remarquer par un moine nommé Bahira de son vrai nom Jirjice qui les honora et leur offrit une bonne hospitalité. Le moine reconnaît en l’enfant le futur prophète grâce à différents signes consignés par la tradition ecclésiastique, dont le sceau de la prophétie qu’il portait dans son dos. Il dit en tenant la main de l’enfant: «celui-ci est le maître de l’Univers, celui-ci sera envoyé par Allah comme miséricorde pour l’Univers».
Ensuite, il recommanda alors fortement à Abou Taleb de rebrousser chemin et de garder son neveu loin des yeux des chrétiens et des juifs d’Orient. L’oncle obtempère et rebroussa chemin.
Le Prophète (SAW) a grandit à la Mecque jusqu’à l’âge de quarante ans se distinguant par des qualités qui ont ébloui ceux qui étaient autour de lui. Il était très intelligent, très affable, d’une bonne moralité, sincère, avait de très bonnes mœurs et un physique parfait. Il était d’une générosité impeccable, ambitieux, d’une réflexion et d’une méditation profonde. Il aimait la solitude et évitait les futilités et la paresse, bannissait les idoles. Il avait un cœur serein, une âme éminente et lorsque le début de sa prophétie s’approchait, Allah lui a fait aimer la solitude. Il s’isolait dans la grotte Hira pendant plusieurs nuits consécutives pour réfléchir, méditer et se dévouer à l’adoration de son Seigneur.
Ensuite, les signes successifs de la prophétie se mirent à lui apparaître; les plus importants étaient les songes véridiques. Ainsi, il ne voyait rien en songe sans que cela se réalise avec une clarté éblouissante comparable à la clarté de l’aurore. Cette situation dura six mois. Au cours de l’une de ses nuits de retraites dans la grotte Hira et précisément celle du vingt septième jour du mois de ramadan - selon l’avis le plus vraisemblable- alors qu’il était âgé de quarante ans le Prophète (SAW) reçut la première révélation du Noble Coran .
Ecoutons Aïcha l’épouse du Prophète (SAW) nous raconter l’histoire de cet événement à savoir la première révélation : «Les premières manifestations de la révélation chez Mohammed (SAW) furent les songes véridiques : Il ne faisait aucun rêve sans en voir la réalisation. Ensuite, on lui fit aimer la solitude. A cet égard, muni de provisions, il s’isolait dans la grotte de Hira, fuyant l’adoration des idoles et se consacrant à Allah, avant de regagner les siens. Il revenait chez Khadija, s’approvisionnait et repartait, ainsi de suite jusqu’au moment où la vérité apparut dans la grotte. Alors, l’ange se présenta à lui et dit : « Lis ! » « Je ne sais pas lire » dit le Prophète (SAW).
L’ange le saisit et le pressa jusqu’au point de le mener à l’étouffement. Ensuite, il le lâcha et reprit : « Lis ! » Le prophète (SAW) répéta: "Je ne sais pas lire" L’ange le pressa contre lui une deuxième fois au point de le mener à l’étouffement, après quoi il le lâcha et dit : « Lis ! » "Je ne sais pas lire" insista le Prophète (SAW). L’ange le saisit une troisième fois et le serra encore plus fort puis le lâcha et dit :
"Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas"» [sourate Al Alaq, versets 1-5].
Le Messager d’Allah (SAW) revint tout tremblant chez Khadija bint Khouwaylid disant : « Enveloppez-moi ! Enveloppez-moi ! ». On l’enveloppa jusqu’au moment où se dissipa sa frayeur. Alors il raconta à Khadija ce qu’il venait de vivre, en ajoutant : « J’ai crains pour ma vie ». Khadija le rassura en disant : « J’en jure par Allah! Jamais Allah ne t’infligera d’affronts; car tu es uni avec tes proches, tu soutiens les faibles, tu donnes à ceux qui n’ont rien, tu héberges les hôtes et tu secours les victimes de malheurs. »
Elle l’emmena chez son cousin Waraqah ibn Nawfal ibn Asad ibn Abdil-Ozza. Celui-ci était chrétien depuis l’époque antéislamique. Sachant écrire l’hébreu, il écrivait aisément l’évangile dans cette langue. C’était aussi un grand sage qui avait perdu la vue.
Khadija s’adressa à lui en ces termes : « Cousin, écoute ce que va te dire ton neveu ». Waraqah demanda à Mohammed (SAW) ce qu’il avait vu. Celui-ci lui décrit ce qu’il s’était passé. Waraqah reprit : « Ça c’est l’ange Gabriel qui est apparu autrefois à Moussa. Ah ! Plût à Allah que je fusse jeune en ce moment! Ah! Que je voudrais être encore vivant à l’époque où tes concitoyens te banniront !» «Ils me chasseront donc?», s’écria le Prophète (SAW). «Oui, reprit Waraqa. Jamais un homme n’a apporté ce que tu apportes sans être persécuté! Si je vis encore ce jour là, je t’aiderai de toutes mes forces». Après cela, Waraqa ne tarda pas à mourir et la Révélation fut interrompue pendant un certain temps.
Après cette interruption, les révélations reprennent et s’étaleront dans le temps sur les vingt dernières années de Mohammad (SAW), dont les dix dernières se dérouleront à Médine. En effet, le Coran n’apparaîtra pas soudain d’un bloc, construit et définitif. Mais il se révèlera aux hommes par fragments, au gré des circonstances, apportant tel éclaircissement ou telle voie à suivre lorsque le besoin d’être guidé se fera sentir. Le Coran est le miracle du Prophète (SAW). Il est prodigieux dans son éloquence, sa rhétorique, son harmonie, son style et dans son contenu.
Le Prophète (SAW) a passé les premières années de sa mission, c’est-à-dire treize ans à la Mecque où ses habitants l’ont persécuté et l’ont banni. Puis Il a émigré vers Médine la Lumineuse où il créa l’Etat islamique et où les législations islamiques se complétèrent et son cadre s’élargit hors de la péninsule arabique jusqu’à ce qu’Allah décréta sa mort en l’an dix de l’hégire.
Les prophéties bibliques sur la venue de Mohammed, le Prophète de l’islam (SAW)
Pour ceux qui croient à la Bible, les prophéties bibliques sur la venue du Prophète Mohammed constituent des preuves que l’islam est une religion véridique.
Dans Deutéronome 18, Moïse rapporte que Dieu lui a dit: "Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Si un homme n’écoute pas mes paroles que ce prophète aura prononcées en mon nom, alors c’est moi-même qui en demanderai compte à cet homme" (Deutéronome 18: 18-19).
De ces versets nous pouvons conclure que le prophète dont il est question dans cette prophétie doit avoir les trois caractéristiques suivantes :
1) Il sera comme Moïse.
2) Il sera issu des frères des Israélites, c’est-à-dire les Ismaélites.
3) Dieu mettra Ses paroles dans la bouche de ce prophète et ce dernier dira tout ce que Dieu lui commandera.
Étudions ces trois caractéristiques de plus près:
1) Un prophète comme Moïse :
Il n’y eut guère deux prophètes qui se ressemblèrent autant que Moïse et Mohammed (SAW). Ils reçurent tous deux une loi et un code de vie détaillés. Ils affrontèrent tous deux leurs ennemis et obtinrent la victoire de façon miraculeuse. Ils furent tous deux acceptés comme prophètes et hommes d’Etat. Ils émigrèrent tous deux suite à une conspiration pour les assassiner. Si nous faisions des analogies entre Moïse et Jésus, elles ne pourraient inclure celles mentionnées ci-dessus, pas plus que d’autres similarités cruciales telles que la naissance, la vie familiale et la mort de Moïse et de Mohammed, qui ne s’appliquent pas à Jésus. De plus, Jésus était considéré par ses disciples comme le Fils de Dieu et non comme un simple prophète de Dieu, comme l’étaient Moïse et Mohammed, et tel que les musulmans considèrent qu’il était. Donc, cette prophétie s’applique au Prophète Mohammed (SAW) et non pas à Jésus, car Mohammed ressemblait plus à Moïse qu’à Jésus.
Par ailleurs, on remarque que dans l’Évangile selon Jean, les juifs attendaient la réalisation de trois prophéties distinctes. La première était la venue du Christ. La deuxième était la venue d’Élie. Et la troisième était la venue du Prophète. C’est ce que nous comprenons lorsque nous considérons les trois questions qui furent posées à Jean le Baptiste: Voici quel fut le témoignage de Jean, quand les juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander: "Qui es-tu ?". Il confessa, il ne nia pas: "Je ne suis pas le Christ. " Quoi donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie?". Il dit: "Je ne le suis pas.". "Es-tu le Prophète ?" Il répondit: "Non" (Jean, 1: 19-21). Si nous consultons une Bible qui contient des renvois en bas de pages, nous trouverons, dans les notes au sujet du mot "le Prophète", dans Jean 1:21, que ce mot fait référence à la prophétie de Deutéronome 18:15 et 18:18.2 Nous en concluons donc que Jésus-Christ n’est pas le prophète dont il est fait mention dans Deutéronome 18:18.
2) Issu des frères des Israélites :
Abraham eut deux fils, Ismaël et Isaac (Genèse 21). Ismaël devint l’aïeul du peuple arabe, et Isaac devint l’aïeul du peuple juif. Le prophète dont il est fait mention n’était pas censé venir des juifs, mais de leurs frères, c’est-à-dire les Ismaélites. Mohammed (SAW), qui est un descendant d’Ismaël, est vraiment ce prophète.
De plus, dans Isaïe 42:1-13 on parle du serviteur de Dieu, Son "élu" qui apporte la loi aux nations. "Il ne vacille ni n’est découragé, jusqu’à ce que le droit (la loi) soit établi sur terre, car les îles attendent ses instructions" (Isaïe, 42-4). Le verset 11 associe celui qui est attendu aux descendants de Qédar. Qui est Qédar ? Selon Genèse 25:13, Qédar était le second fils d’Ismaël, l’ancêtre du prophète Mohammed.
3) Dieu mettra Ses paroles dans la bouche de ce Prophète :
Les paroles de Dieu (le Coran) furent vraiment mises dans la bouche de Mohammed (SAW). Dieu a envoyé l’Ange Gabriel à Mohammed pour lui enseigner Ses paroles exactes (le Coran), et Gabriel a demandé à Mohammed de les dicter telles qu’il les entendait à son peuple. Les paroles n’étaient donc pas les siennes. Elles n’étaient pas l’expression de ses propres pensées, mais furent mises dans sa bouche par l’Ange Gabriel. Du vivant de Mohammed, et sous sa supervision, ces paroles furent mémorisées et inscrites par ses compagnons.
De plus, cette prophétie que l’on retrouve dans le Deutéronome mentionne le fait que ce prophète (SAW) prononcera les paroles de Dieu en Son nom. Si nous regardons dans le Coran, nous verrons que tous ses chapitres, sauf le chapitre 9, sont précédés ou commencent avec la formule "Au nom de Dieu, le tout miséricordieux, le très miséricordieux".
Un autre signe (en plus de la prophétie dans le Deutéronome) est qu’Isaïe associe le messager relié à Qédar avec un cantique nouveau (une écriture dans un langage nouveau) qui sera chanté à Dieu (Isaïe, 42:10-11). Cela est mentionné de façon plus claire dans la prophétie d’Isaïe: "... et en langue étrangère qu’il va parler à ce peuple" (Isaïe, 28:11). Un autre point connexe est que le Coran fut révélé en plusieurs sections sur une période de vingt-trois ans. Il est intéressant de comparer cela avec Isaïe 28 qui parle de la même chose: "... quand il dit: "ordre sur ordre, ordre sur ordre, règle sur règle, règle sur règle, un peu par-ci, un peu par-là." (Isaïe, 28:10).
Remarquez que Dieu a dit, dans la prophétie du Deutéronome 18: "Si un homme n’écoute pas mes paroles que ce prophète aura prononcées en mon nom, alors c’est moi-même qui en demanderai compte à cet homme" (Deutéronome 18:19). Cela signifie que quiconque croit à la Bible doit nécessairement croire ce que ce prophète dit, et ce prophète est le prophète Mohammed (SAW).