Entre Nissan et Mitsubishi, ce ne sera plus jamais comme avant. Autrefois partenaires, les voilà à présent unis pour le meilleur et pour le pire à la faveur d’un accord permettant à Nissan d’apparaître comme l’actionnaire majoritaire de Mitsubishi.
Une bonne affaire pour un Carlos Ghosn qui a su profiter d’une conjoncture difficile subie par la marque japonaise prise dans un scandale de manipulation des consommations de ses modèles. Certes, mais quid de Renault dans ce nouvel équilibre?? D’abord, la bonne nouvelle. Avec l’arrivée de Mitsubishi, ce sont un million de voitures qui s’ajoutent à la masse de véhicules produits par un groupe à présent à quatre blasons.
De fait, Nissan, Renault, Avtovaz et maintenant Mitsubishi sont un ensemble qui prétend à la quatrième place mondiale avec un potentiel de 10 millions de voitures par an. Le tout derrière General Motors, Toyota et Volkswagen. Renault fait donc partie des grands et sera ainsi en mesure de répondre aux prochains défis technologiques grâce à une capacité d’investissement et financière certaine. Reste qu’au sein du groupe, appelé Renault-Nissan, c’est bien ce dernier qui pèse le plus lourd. 5,4 millions de Nissan ont été vendus en 2015, contre 2,8 pour Renault.
Et bien que détenteur de 43,4 % du capital de Nissan, le losange n’a pas eu son mot à dire sur l’acquisition de 34 % du capital de Mitsubishi. En Bourse, les capitalisations des deux marques japonaises représentent un total de 40 milliards d’euros, contre 24 milliards pour le français.
L’équilibre au sein du groupe dirigé par Carlos Ghosn est donc changé et d’aucuns pensent que sous la bonne affaire Mitsubishi se cache un nouvel épisode de la guerre opposant Carlos Ghosn à son actionnaire l’État français. Un conflit qui s’est déclaré lorsque l’État a décidé de monter de 15 % à 19,7 % sa participation au capital du groupe en avril 2015, en s’octroyant des droits de vote doubles. Avec l’arrivée de Mitsubishi, les centres de décision pourraient basculer du côté du Japon.