M. Anthony TOUFFET, Régional Manager Citroën a bien voulu répondre à nos questions en marge du lancement du monospace C3 Picasso en Algérie. La prochaine sortie de la Citroën DS a fait croire que la marque aux chevrons s’achemine vers une montée en gamme qui la distinguerait de Peugeot. Notre interlocuteur à un autre avis.

Comment se porte Citroën en Algérie après son passage sous la bannière de GBH ?
M.Touffet : Citroën se porte correctement. La part de marché de GBH a atteint à fin juin 2%. Aujourd’hui nous avons évolué de plus de 110% dans nos résultats par rapport à 2008, ce qui fait qu’a fin juillet on a dépassé le volume 2008. La part de marché est là, nous espérons encore progresser. Avec le lancement de C3 Picasso nous pensons atteindre une part de marché proche de 2,5% d’ici la fin de l’année

Il est clair que le gouvernement algérien adopte une attitude agressive envers les constructeurs automobile présents en Algérie en multipliant les taxes sur les véhicules neufs. Comment voyez-vous le développement de Citroën dans cette conjoncture ?
Tous ces événements ne nous facilitent pas la tâche. Ce qui est valable pour l’un des constructeurs et valable pour les autres, globalement on a tous les mêmes contraintes. Le plus important est d’avancer plus vite que les autres afin de récupérer des parts de marché.

Pouvez-vous nous confirmer la commercialisation des derniers concepts cars de la marque, notamment Citroën GT et C-Cactus ? Quels sont les visées de la marque à travers cette décision ?
Je ne peux pas vous dire plus que ce qui a été donné par la presse sur le concept car GT. Simplement, il rencontre un tel succès auprès de la population qui l’a découvert et d’un certain nombre de célébrités qui peuvent investir de grandes sommes d’argent dans ce genre de voitures. Ceci a poussé à réfléchir à une démarche de faisabilité et d’industrialisation du projet. Tout ce que je peux vous communiquer actuellement, c’est que nous étudions la possibilité de produire 6 exemplaires de la GT à 1.5 M€ .Une décision définitive sera prise fin 2009.
Concernant le C-cactus, la version définitive ne ressemblera pas forcement au concept car présenté. Je pense que l’idée de garder un véhicule très écolo en matière d’environnement, très simple en matière de conception et malgré tout innovant restent les idées majeures de ce projet, je n’en sais pas plus pour le moment.

Citroën semble devenir progressivement la marque haut de gamme du groupe PSA. Croyez vous que ce constat est vrai ?
Non je ne pense pas, PSA est un groupe avec deux marques généralistes et deux politiques commerciales. Les deux marques sont présentes dans de nombreux marchés automobile depuis très longtemps, simplement, dans notre démarche de changement d’image, nous avons vraiment envie de conquérir un maximum de clients et c’est pour cela aussi que la ligne DS va arriver. Le but est d’offrir à une clientèle plus spécifique une ligne de produit distinctive dont le premier modèle sera DS3. De là à dire que la marque veut se distinguer de son cousin Peugeot, je ne le crois pas, l’idée c’est de faire dans notre gamme deux lignes de produits différentes qui peuvent toucher toutes les catégories de personnes et de clients.

Citroën vient de lancer C3 Picasso en Algérie, comment voyez-vous le développement de ce nouveau modèle ?
C’est un marché sur lequel peu de constructeurs sont présents, c’est un marché qui n’a pas un gros potentiel en volume, donc je pense qu’on est surtout dans l’idée d’arriver avec ce concept qui jouit d’un grand succès en Europe où on a enregistré près de 36 000 commandes à fin juin, et on a envie de montrer également que ce qui marche en Europe peut marcher en Algérie. C’est un nouveau concept assez innovant, même si le marché n’existe pas encore on compte le créer. Le marché algérien est aussi un marché de niche, on va essayer de vendre notre produit de la meilleure manière possible.

Comment Citroën perçoit le marché Algérien par rapport aux marchés nord africains ?
Je pense que le constructeur a un grand espoir dans la marque Citroën en Algérie, parce que tout simplement notre volumétrie était faible. Nous vendions entre 3000 à 3500 véhicules par an, dans un marché stable aux alentours de 200 000 à 250 000 véhicules par an, on peut donc espérer atteindre 4 à 5% dans les deux à trois ans qui viennent en termes de part de marché soit entre 10 et 15000 véhicules. L’Algérie est un pays important et qui compte pour la marque Citroën comme tout le Maghreb. Je dirais que c’est un marché qui se développe par rapport à l’Europe touchée par la crise économique mondiale.