Après une victoire bien méritée sur le WA Tlemcen, la JSMB obtient, pour la première fois dans son histoire, la fameuse Coupe d’Algérie. Quelques minutes après la fin du match, la ville de Yemma Gouraya est noire de monde. Des vieux, des femmes, des jeunes et des moins jeunes étaient dans la rue pour exprimer leur joie. Devant la maison de la culture Taous Amrouche, sise au centre de la ville, des centaines de jeunes Béjaouis dansaient et scandaient sans cesse: « Nous sommes les meilleurs », « C’est la fête à Yemma Gouraya », « Assa azakka JSMB tella tella », (Aujourd’hui comme demain, la JSMB demeurera), « Bgayet zahia lyoum », (Béjaïa est en fête), « Imazighen », «  La Kabylie est fière de ces deux équipes : la JSK et la JSMB  », sont entre autres, les phrases que scandaient ces férus du football. Devant le TRB (théâtre régional de Béjaïa), beaucoup de personnes manifestent leur joie à leur manière. Un peu par- tout dans la capitale des Hamadites, l’ambiance est la même. Dans les ruelles et les boulevards, les cortèges de voitures sont interminables. Les klaxons donnent un charme particulier à l’évènement. Du haut des balcons, des femmes lancent des youyous. Tout le monde est content, même ceux qui ne s’intéressent pas au sport-roi. La balle ronde a pu redonner le bonheur à cette ville qui a sombré dans la tristesse des années durant. Vers 22 heures, on a fait un tour, en voiture, dans la vallée de la Soummam. Nou avons eu du mal à nous déplacer convenablement. La circulation automobile était très perturbée à cause de tous ces gens qui donnait libre cours à leur joie. Il y a même eu de petits accidents du côté de Lodha Touchanine. A El-Kseur, Amizour, Sidi-Aïch, et Takrietz c’est la fête. Les gens ont décidé de marquer cette journée inoubliable. Nous rentrons dans la ville de Béjaïa à une heure tardive de la nuit. Les jeunes étaient infatigables et voulaient perdurer la fête. La JSMB a vu le jour le 17 mai 1936. Et depuis, un long chemin est parcouru. Ce club sportif a connu des hauts et des bas dans un parcours très mouvementé.
Des décennies après, la Coupe d’Algérie est entre les mains de ses fils. Bougie accueillera à bras ouvert ces «héros» qui viennent d’écrire une page glorieuse dans l’histoire de la région. L’honneur revient d’abord aux joueurs qui étaient à la hauteur du défi, aux entraîneurs, aux dirigeants du club et surtout aux supporters qui n’ont jamais cessé de porter cette équipe vers l’exploit, vers le triomphe. Béjaïa qui a tant souffert, ces dernières années, en goûtant à l’amertume des évènements douloureux du printemps noir 2001, veut renouer avec des jours meilleurs. Nous n’avons pas vu de fête aussi grandiose depuis des lustres. Peut-être que cette victoire n’est qu’un début de ce qui sera plus beau et plus serein. Yemma Gouraya est heureuse. Le football lui a redonné le bonheur.