Midi libre publie l’histoire du championnat d’Europe des nations à quelques jours du début de la compétition prévue du 7 au 29 juin 2008 en Suisse et en Autriche. Voici la cinquième partie
Des repères tactiques
Chaque Championnat d’Europe de l’UEFA fournit son lot de repères tactiques. L’UEFA EURO 2008 devrait donc nous apporter un aperçu frais et fascinant du football d’aujourd’hui.
Défense
Lors des premiers EURO dans les années 1960, l’ancienne formation en 2-3-5 avec deux arrières, deux latéraux, un milieu axial, deux ailiers, deux avants-centres et un attaquant de pointe, a laissé sa place à une stratégie de plus en plus sophistiquée qui illustrait parfois une nouvelle philosophie défensive. Plutôt que de s’occuper à inscrire des buts, les équipes préféraient ne pas en encaisser. De nouveaux systèmes tels que les 4-3-3 (souvent sans ailier), 4-4-2 ou 4-2-4 étaient de plus en plus appréciés dans un football plus rapide dans les gestes et les pensées.
Evolution des postes
Les postes individuels ont également évolué. Les Italiens, champions 1968, comptaient parmi leurs rangs des défenseurs solides et des attaquants rapides mais également un arrière latéral au potentiel offensif important en la personne de Giacinto Facchetti qui a complètement redessiné ce poste. Les meneurs de jeu sont également apparus, tel que le brillant Günter Netzer, membre de l’équipe d’Allemagne de l’Ouest, magnifique championne 1972. Si le meneur de jeu était capable de régulièrement marquer des buts, dans le jeu ou sur coup franc, alors l’équipe marchait fort. En 1984, le Français Michel Platini terminait meilleur buteur de la compétition avec neuf buts en cinq rencontres à domicile.
Système de récupérateur
Dans les années 1970, le poste de "libero" était né. A ce poste se trouvait un "libero" purement défensif qui évoluait juste derrière sa défense pour récupérer les ballons des adversaires. L’élégant Allemand Franz Beckenbauer, capitaine de l’Allemagne de l’Ouest 1972, donnait une certaine ampleur à ce poste en utilisant ses qualités et sa vision pour véritablement amorcer les attaques de son équipe.
Groupe d’étude
Au fil des ans, le football est devenu une véritable bataille tactique, les défenses s’avérant de plus en plus difficile à contourner. D’ailleurs, un groupe d’étude technique de l’UEFA, composé d’entraîneurs et d’experts techniques, surveille ces développements depuis quelques EURO pour identifier les tendances tactiques dominantes tous les quatre ans.
Aspirer l’adversaire
A l’EURO ’96 en Angleterre, les équipes ont eu tendance à développer des blocs défensifs solides, pratiquement infranchissables, et l’on a été témoin de la "surcharge" du milieu de terrain dans une formation en 3-5-2, et de la pénurie d’ailiers qu’il a fallu compenser par des joueurs latéraux travailleurs ou des arrières latéraux usant et abusant de débordements. Les contre-attaques, souvent amorcées par des attaquants rapides, et des coups de génie individuels étaient nécessaires pour déstabiliser les blocs défensifs solides. Un milieu de terrain défensif, nommé "aspirateur", permettait également de mettre un terme aux contre-attaques. Puis les gardiens ont dû devenir de véritables joueurs de ballon suite aux changements de la règle de la passe au gardien.
Formation en diamant
Aux Pays-Bas et en Belgique en 2000, tout le monde ne parlait plus que du milieu en diamant : un milieu défensif, deux milieux "normaux" et un joueur axial en soutien aux attaquants. Les attaquants solitaires ont également laissé leur trace. Un écran de deux milieux défensifs protégeaient l’arrière-garde des dangers potentiels et les footballeurs ont dû devenir des joueurs complets, matures tactiquement, polyvalents, adaptables, flexibles et intelligents, ainsi qu’excellents physiquement.
Succès grec
En phase finale 2004, les qualités techniques et la vitesse étaient des éléments prérequis puisque le football avait gagné en rapidité. Le bloc défensif collectif et regroupé tenait bon ce qui obligeait les adversaires à utiliser les flancs et à lancer des contre-attaques fulgurantes pour déjouer les tactiques adverses. Des mouvements offensifs bien construits, lents et la circulation de ballon s’avéraient quelque peu inefficaces face à de tels systèmes mais les équipes avaient davantage besoin d’ailiers pour contourner les défenses amassées. Les coups de pieds arrêtés ont également débouché sur de nombreux buts au Portugal. Une discipline tactique, une organisation et un esprit d’équipe exceptionnels ont permis à la Grèce de devenir championne inattendue. Le football n’arrête jamais d’évoluer. A quoi s’attendre en Autriche et en Suisse ? L’UEFA EURO 2008™ fournira certainement son lot d’éléments tactiques aux experts et supporteurs.
L’Italie la plus vieille,
Derdiyok le plus jeune
La liste définitive des engagés pour l’UEFA EURO 2008 permet de dégager quelques intéressants records et moyennes.
La jeunesse de Kuhn
368 joueurs sont inscrits dans la compétition austro-suisse et l’équipe qui a le plus d’expérience est l’Italie de Roberto Donadoni (29,57 ans de moyenne d’âge). La Russie est la plus jeune 26,26 ans. La Suisse de Jakob Kuhn est deuxième de ce classement et possède le plus jeune joueur, Eren Derdiyok, seul à moins de 20 ans. Le benjamin du tournoi est une spécialité suisse puisqu’il y a quatre ans Johann Vonlanthen était déjà dans cette position.
Joyeux anniversaires
La moyenne d’âge des joueurs est 27,60 ans. Pour 42 jours, au détriment du gardien de l’Allemagne Jens Lehmann, l’Autrichien Ivica Vastic est le joueur le plus âgé, 38 ans. Derdiyok fêtera son 20e anniversaire le 12 juin, il ne sera pas le seul à souffler des bougies durant la compétition. 25 autres joueurs sont dans ce cas mais aucun n’a vu le jour un 29 juin, jour de la finale.
La Bundesliga en force
La Bundesliga allemande est le championnat le mieux représenté avec 56 joueurs. La Premier League, alors que l’Angleterre est absente de cette phase finale, est en deuxième position devant les championnats espagnol, italien et russe.
Clubs
Les clubs qui envoient le plus de joueurs sont le FC Bayern München et le Galatasaray AS (9) devant le Werder Bremen, le Real Madrid CF et le FC Barcelona (8). L’Olympique Lyonnais (7) et le Panathinaikos FC (6) sont aussi dans le peloton de tête. Ces statistiques et beaucoup d’autres seront à retrouver dans une rubrique dédiée très bientôt.
Les officiels
12 arbitres, 24 assistants, 8 quatrièmes officiels
La commission de l’arbitrage de l’UEFA a désigné les 12 arbitres et 24 arbitres assistants (ainsi que 8 quatrièmes officiels) qui auront la charge des 31 rencontres disputées du 7 au 29 juin 2008. Les trios d’arbitres par nation ont travaillé ensemble régulièrement dans des matches européens de clubs ces dernières années, notamment en UEFA Champions League. L’UEFA a choisi des trios d’arbitres à cause de l’expérience et de la compréhension que trois arbitres ayant l’habitude d’officier ensemble peuvent avoir.
"Les meilleurs arbitres"
"Il n’est jamais aisé de choisir la liste finale des arbitres qui officieront dans un tournoi aussi prestigieux que le Championnat d’Europe de football de l’UEFA", déclarait Angel María Villar Llona, le responsable de la commission d’arbitrage de l’UEFA. "Cependant, ces officiels sont actuellement les meilleurs en Europe, et ils méritent leur chance. L’idée de nommer des trios arbitraux a vu le jour à l’UEFA EURO 2004, car cela leur permet de travailler en collaboration étroite dans leurs compétitions nationales comme au niveau européen pendant de plus grandes périodes avant le tournoi", ajoutait-il. "Nous leur souhaitons bonne chance dans leur fonction à l’UEFA EURO 2008."
Système de communication
L’UEFA a également déclaré que les systèmes de communication par oreillette entre les arbitres, utilisés dans les grands matches européens, seront également autorisés à l’UEFA EURO 2008. Ce système "devrait faciliter une communication rapide et efficace", déclare l’UEFA.
En cas de blessure
Pendant la phase finale de l’EURO, en cas de blessure de l’arbitre, il sera remplacé par le quatrième officiel du match. En cas de blessure d’un arbitre assistant, il sera remplacé par un cinquième officiel provenant de la liste des arbitres assistants qui ne participent à aucun match ce jour-là. "Les arbitres continueront à officier lors des matches de compétitions européennes de clubs, mais ils ne seront pas nommés pour les matches amicaux disputés par les 16 équipes qualifiées pour le tournoi final", précise l’UEFA. Les équipes arbitrales seront encadrées par une équipe composée notamment d’un kinésithérapeute, d’un médecin et d’un préparateur physique.