La presse italienne regrettait vendredi le verdict de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) dans le cas d’espionnage de l’écurie McLaren-Mercedes sur sa rivale Ferrari, et parlait notamment d’un «jugement à la Ponce Pilate». Ainsi, malgré l’ampleur des sanctions prises à l’encontre de McLaren-Mercedes, privée de tous les points (166) accumulés et à venir dans le Championnat du monde Constructeurs de F1 et condamné à 100 millions de dollars d’amende (environ 70 millions d’euros), le quotidien sportif La Gazzetta dello Sport parlait d’une "sanction dure mais pas si dure que ça". "Alonso et Hamilton restent en tête du championnat du monde des pilotes, qui a le plus de prise sur le public... En fin de compte, le conflit entre Ferrari et McLaren se terminera à égalité", prévoit le quotidien qui parle d’«une décision à la Ponce Pilate» du Conseil mondial de la FIA. Le Corriere della Sera, plus gros tirage de la presse italienne, dans un éditorial sous le titre "double hypocrisie", n’était pas plus d’accord avec l’instance internationale: "Hier a été une journée noire pour le sport et pour ceux qui croient que l’éthique est encore une valeur en Formule 1". "La décision du Conseil Mondial est pire que ce que l’on pouvait imaginer, reprend Le Corriere della Sera. En tentant de sauver l’image et le mondial des pilotes, la McLaren paye mais seulement comme équipe (...)". "Justice n’a pas été faite", estime le journal qui accuse le Conseil Mondial de "ne pas être allé au fond de l’affaire". Enfin, La Repubblica, sous le titre "Le dernier chapitre n’est pas encore écrit", craint que l’affaire ne s’arrête pas là et ne continue à empoisonner la F1. "Un conflit suivi d’une sanction c’est bien, mais continuer à se regarder en chiens de faïence pour tous les prochains Grands Prix ne profitera à personne", conclut le quotidien.