Kenya
5 Or, 5 Argent,
4 Bronze (15e toutes nations confondues)
Avec 14 médailles, le meilleur total olympique de son histoire, le pays des Hauts plateaux est le grand gagnant africain de ces Jeux. Il devance même au classement des nations sa grande rivale, l’Ethiopie, ce qui n’était plus arrivé depuis les J.O. de Barcelone en 1992. Cette première place s’explique ainsi : outre son royaume du demi-fond, le Kenya empiète largement sur le carré des Ethiopiens, les courses de fond, alors que ces derniers, qui raflent tout sur 5.000 et 10.000 mètres, n’existent quasiment pas sur les distances inférieures. A l’image de Samuel Wanjiru, premier Kényan sacré champion olympique du marathon, les talents nationaux sont plus variés : Brimin Kipruto a remporté le 3 000 mètres steeple, chasse gardée nationale certes, Pamela Jelimo et Wilfred Bungei (photo) ont fait régner leur loi sur 800 mètres, Nancy Jebet Langat s’est imposée sur 1 500 mètres alors que Catherine Ndereba a pris la médaille d’argent du marathon, tout comme Eunice Jepkorir sur le premier 3 000 mètres steeple féminin olympique… Quatorze athlètes ont remporté quatorze médailles : autre preuve irréfutable de la taille du réservoir kényan.
Ethiopie
4 Or, 1 Argent,
1 bronze (18e)
Un roi, une reine, un éternel dauphin et un bronze pour finir. Tel est le bilan éthiopien, avec une confirmation : Kenenisa Bekele et Tirunesh Dibaba, auteurs tous les deux d’un fantastique doublé 10.000-5.000 mètres, sont des athlètes d’exception, et une interrogation : qui suivra ? Hormis Sileshi Sihine, le futur époux de Dibaba, qui est à Bekele ce que Poulidor était à Anquetil dans le Tour de France, seul Tsegay Kebede, 3e du marathon, a réussi à se hisser sur un podium. Avec huit médailles à Sydney, sept à Athènes, et donc six à Pékin, l’Ethiopie poursuit sa lente érosion et cède la première place continentale au Kenya. Pour le moins préoccupant. Le système collectiviste, à l’opposé de l’ultra-individualisme kényan, a-t-il atteint ses limites ?
Zimbabwe
1 Or, 3 Argent (38e)
Un succès nommé Kirsty Coventry. La nageuse offre à elle seule 4 médailles à son pays : l’or sur 200m dos (dont elle a établi un nouveau record du monde), l’argent sur 400 mètres 4 nages, 100 mètres dos et 200 mètres 4 nages. C’est mieux qu’à Athènes où elle était « seulement » montée sur les trois marches du podium. Mais que deviendra le bilan olympique du pays d’Afrique australe sans elle ? A Londres, Coventry aura 29 ans, un âge déjà très avancé en natation…
Cameroun
1 Or (52e)
En conservant son titre olympique au triple saut, Françoise Mbango est définitivement devenue la plus grande sportive camerounaise de l’histoire.
A 32 ans, après avoir donné naissance à un garçon en 2006, elle a su retrouver son meilleur niveau pour faire triompher de nouveau sa technique féline et son mental exceptionnel. Record olympique en prime (15m39) !
Les Lionceaux, en revanche, n’ont pas réussi leur pari.
Eliminés en ? de finale par le Brésil, ils ne succèderont pas à leurs grands frères de Sydney, champions olympiques.
Tunisie
1 Or (52e)
Le titre africain que l’on n’attendait pas, celui d’Oussama Mellouli sur 1500 mètres nage libre, au nez et à la barbe des favoris.
Suspendu 18 mois fin 2006 pour avoir consommé des amphétamines (pour mieux préparer ses examens universitaires, assure-t-il), le Tunisien âgé de 24 ans est revenu juste à temps pour offrir à son pays natal (il étudie et s’entraîne aux Etats-Unis) sa seule médaille à Pékin. Du plus beau métal.