Comme on s’y attendait, et comme les supporters, autant dire toute la ville et la wilaya, l’avaient promis, la grande fête a régné à Béjaia, dès le penalty libérateur réussi. Le concert de klaxons n’a pas tardé à fuser. La maison de la culture a eu l’idée de sortir un grand écran sur lequel les fans ont suivi le match en retenant leur souffle. La ville, parée des couleurs de la JSMB, à poussé un grand cri de joie et de soulagement. 72 ans après sa création, le club-phare décrochait enfin un trophée national. Dans tous les quartiers, des cortèges de voitures, de fourgons et même de camions ont convergé vers le centre- ville, tentant de rejoindre la place Medjahed d’où le reporter de l’ENTV, juché sur le balcon du TRB, commentait l’historique nouvelle. Les voitures étaient bondées et abondamment décorées, on a même vu un groupe de jeunes habitants, debout sur le toit d’un fourgon en marche, manipuler des fumigènes. Il est vrai que le fourgon avançait au pas, mais le risque d’un accident était bien palpable, rendu nul par l’enthousiasme et la joie. Il y a même les Mobistes, les supporters de l’autre club de la ville, le MOB, qui tenaient à être de la fête, rangeant le temps d’une liesse rivalité et chauvinisme: "Aujourd’hui, c’est Béjaia qui compte, rien d’autre». Des familles entières sont sorties avec leurs enfants pour baigner dans le bonheur général. Au carrefour, la circulation est vite saturée et on piétine sur place, des villes et villages avoisinants viennent grossir le flux de véhicules.Toute place, tout endroit un peu vaste devient le lieu de regroupement des piétons qui ne savent plus où donner de la tête. Sur les hauteurs de la ville, les cités sont illuminées et les balcons peuplés de curieux, des youyous fusent çà et là. L’ambiance sera maintenue jusque tard dans la nuit, même si le lendemain est jour de travail et qu’il faut songer à se lever tôt.