Aux jeux Olympiques d’hiver, le ski de fond et le biathlon ont la palme des soupçons mais les instances antidopage, échaudées par les dernières affaires, se tiennent prêtes à l’apparition éventuelle de nouvelles substances à Vancouver. Salt Lake City furent en 2002 les Jeux de l’Aranesp, l’EPO (l’érythropoïétine, prisée pour ses effets sur l’endurance) de deuxième génération, qui fut détectée pour la première fois dans les échantillons de trois médaillés d’or de ski de fond. Les JO de Turin en 2006 furent ceux des transfusions sanguines avec la découverte dans un chalet de l’équipe autrichienne de ski de fond et biathlon de poches de sang et de seringues. A Vancouver, les sports d’endurance seront encore sous haute surveillance. D’autant que l’année 2009 vit tomber pour dopage une quintuple médaillée d’or, la patineuse de vitesse allemande Claudia Pechstein, la première à être sanctionnée à partir des variations anormales de ses paramètres sanguins, mais aussi plusieurs champions russes. Les Mondiaux de biathlon, l’an dernier en Corée du Sud, furent secoués par l’annonce de contrôles positifs à l’EPO biosimilaire de trois Russes, médaillés d’or du relais lors de compétitions précédentes. "Les EPO biosimilaires sont des copies de l’EPO de première génération, fabriqués en Russie, en Chine ou dans des pays de l’Est, les droits étant désormais tombés dans le domaine public", explique Neil Robinson, du Laboratoire antidopage de Lausanne où ont été faites les analyses. "Leur structure en sucre est légèrement différente. Pour elles, il a fallu réadapter les critères de positivité". Au printemps, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a modifié ses normes, permettant ainsi juridiquement aux laboratoires de déclarer positifs des échantillons suspects.