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Rugby (coupe du monde)
Jonah Lomu, star planétaire, ou le refus de la déchéance
3 Septembre 2007

C’est l’histoire d’un géant aux jambes de gazelle, une étoile filante devenue en quelques mois la seule et unique star  planétaire du rugby : l’ombre de Jonah Lomu, 32 ans, ailier mythique des All Blacks terrassé par la maladie, planera encore au dessus du Mondial-2007.

Lomu, dans la mémoire collective, c’est l’assassin de l’Anglais Mike Catt,  qu’il piétine en demi-finale du Mondial-1995 pour s’ouvrir le chemin de l’en-but. Il marquera quatre essais ce jour-là. C’est aussi le fantôme qui hantera les nuits de l’arrière français Xavier Garbajosa, terrorisé par la masse qui lui arrive dessus en demi-finale du Mondial-1999, et qui ne peut faire mieux que de s’écarter pour le laisser passer. Plus jeune All Black de l’histoire à 19 ans et 45 jours contre la France en  1994, il devient aussitôt un phénomène sur les terrains (63 sélections) et dans la presse, contribuant à populariser le rugby partout dans le monde et à y attirer les millions de dollars des parraineurs et des télévisions.
Pourquoi lui ? Parce que Lomu est l’impossible mariage du monstre et du  sprinteur. C’est Gargantua sur des jambes de panthère. Un mastodonte dans un supersonique: 1,96 m , 118 kg , le 100 mètres en moins de 11 secondes. Mais ce physique qui lui a tout donné va aussi le priver de tout.
Rubrique people
Il voit sa carrière interrompue en 2002 par le syndrome néphrétique, une maladie génétique rare contractée en 1996, susceptible de l’asseoir à jamais dans une chaise roulante. Placé sous dialyse presque chaque jour, il reçoit une offre de rein de centaines de Néo-Zélandais. Mais il refuse tout passe-droit vis-à-vis des autres malades et ne subit  une transplantation qu’en juillet 2004. Ecarté des terrains jusqu’en décembre 2005, il intègre la rubrique "people" des journaux. Son retour, que certains estiment motivé par l’argent, témoigne à tout le moins d’une renommée inchangée. Engagé durant quatre mois, jusqu’en avril 2006,  avec l’équipe galloise de Cardiff, il double par sa présence l’affluence de l’Arms Park. "Il a encore cette aura, il inspire encore la peur", relevait alors le  sprinteur britannique Darren Campbell, membre du relais 4x100 m britannique médaillé d’or aux J.O. d’Athènes en 2004, avec lequel Lomu s’est entraîné. Mais le géant ne perd ni humilité ni lucidité.
   
Survivance du mythe
"J’aime tellement ce jeu", soupire-t-il en décembre 2005. "J’ai vraiment  apprécié d’être à nouveau sur le terrain. Je veux continuer comme ça, à procéder par palier. Je veux grandir avec cette équipe, lui apporter tout ce  que je peux." Il repart ensuite en Nouvelle-Zélande pour disputer le Championnat national  des provinces (NPC) avec North Harbour. Mais il n’est titularisé qu’une seule fois en  2006 sans jamais s’illustrer. Et il sait son déclin définitif lorsqu’il échoue à trouver un contrat avec une franchise engagée dans le Super 14. Aujourd’hui, son histoire se conjugue au passé. Mais les derniers avatars de sa vie publique témoignent de son incapacité à  renoncer. En octobre 2006, il discutait avec le club australien de rugby à XIII  des Gold Coast Titans. Deux mois après, il n’excluait pas de rejoindre les Cardiff Blues.
Il a fait sa dernière apparition en mars, pour le tournoi à VII de HongKong, où il s’était révélé en 1994 en aidant les All Blacks à conquérir le premier de trois titres consécutifs. Son avenir en crampons ? "Les clubs ne signent plus d’accords jusqu’à la  Coupe du monde. J’ai des projets mais on verra bien quelles équipes cherchent des joueurs", avait-il indiqué. 


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