C’est une première pour l’équipe de France: Afrique du Sud 2010 constitue sa quatrième phase finale de Coupe du Monde de la FIFA consécutive. Jamais dans leur histoire les Bleus n’avaient fait preuve d’une telle régularité. Considérée comme une sélection de bon niveau grâce ses performances dans l’épreuve reine depuis 1930 et quelques joueurs de légende, la France a définitivement changé de statut à la fin des années 90 pour rejoindre le cercle fermé des "grandes équipes", qui entament les compétitions sans autre objectif que de les gagner.
La génération des Zinédine Zidane, Laurent Blanc, Didier Deschamps et autres Fabien Barthez a su passer l’obstacle qui avait empêché la précédente de toucher au Graal. Michel Platini, Alain Giresse et autres Luis Fernandez ou Jean Tigana s’étaient arrêtés en demi-finale en 1982 et 1986, leurs successeurs ont atteint la dernière marche et soulevé le trophée suprême en 1998. Malgré une perte de vitesse entre 2002 et 2006, la sélection tricolore est passée tout près d’une deuxième étoile en 2006, mais les tirs au but et l’Italie en ont décidé autrement.
Orpheline de Zidane depuis ce soir de juillet 2006, la France compte pourtant toujours parmi les grands noms du football mondial, grâce à l’éclosion perpétuelle de talents qui font les beaux jours des plus grands clubs. Franck Ribéry, Karim Benzema ou Yoann Gourcuff n’en sont que quelques exemples.
En route vers l’Afrique du Sud
Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. C’est ce qu’ont dû se dire joueurs et supporters français au soir de la qualification, obtenue dans les dernières minutes de la prolongation du barrage retour contre la République d’Irlande (0:1, 1:1 a.p.). S’ils en sont arrivés à cette conclusion dramatique, c’est que les Bleus ont peiné durant tout leur parcours dans le Groupe 7 des qualifications européennes.
Devancés par la Serbie, accrochés par la Roumanie, gênés par la Lituanie, les Tricolores ont traîné comme une boulet la défaite subie en ouverture en Autriche (1:3). C’est dos au mur que les joueurs de Raymond Domenech se sont repris en main, arrachant un nul en Serbie alors qu’ils étaient réduits à dix et menés au score (1:1), puis en s’imposant facilement contre les Îles Féroé (5:0) et l’Autriche (3:1). Ceux qui voient le verre à moitié vide retiendront la difficulté à obtenir ce billet, ceux qui le voient à moitié plein se souviendront que la qualification n’avait également tenu qu’à un fil en 2006. Avant d’atteindre la finale…
Le sélectionneur
Un paradoxe à lui tout seul. Ainsi peut être considéré Raymond Domenech auprès du public français depuis sa prise de fonction en 2004. Loué pour ses qualités de communication à son arrivée, ce sont ses erreurs dans ce domaine qu’on lui reproche au lendemain d’un UEFA EURO 2008 catastrophique.
Malgré un palmarès vierge, il possèdera pourtant rapidement la plus grande longévité de l’histoire de la sélection, avec une finale de Coupe du Monde comme point d’orgue d’une carrière qui l’a vu régulièrement monter en grade. Après Mulhouse et Lyon, il entre dans l’encadrement des sélections tricolores, commençant par les U-20, enchaînant avec les Espoirs, pour finir avec les A.
De sa carrière de joueur, un défenseur rugeux, on retiendra deux titres de champion de France avec Strasbourg (1979) et Bordeaux (1984), deux Coupes de France avec Lyon (1973) et le Paris Saint-Germain (1982), ainsi que huit sélections dans les années 70.
Les joueurs vedettes
Entre 2006 et 2008, Zinédine Zidane, Fabien Barthez, Claude Makelélé et Lilian Thuram ont fait leurs adieux au football ou à la sélection. Du coup, de nouveaux cadres se sont révélés. Patrick Vieira, enchaînant blessures et méformes, c’est Thierry Henry, seul rescapé de l’épopée 98, qui a hérité du brassard. William Gallas est le patron de la défense, tandis que Jérémy Toulalan et Lassana Diarra sont indispensables au milieu. L’éclosion de Yoann Gourcuff, le talent de Franck Ribéry et la deuxième jeunesse de Nicolas Anelka multiplient les solutions offensives pour Domenech, qui peut par ailleurs compter sur Karim Benzema, André-Pierre Gignac, Florent Malouda et autres Loïc Rémy.
Passé en Coupe du Monde de la FIFA
12 participations, deux finales, dont une remportée. La France fait figure d’habituée de la plus prestigieuse des compétitions. Avant sa période dorée commencée en 1998, la France avait déjà atteint la troisième marche du podium en 1958 et 1986, et la quatrième place en 1982.
Palmarès
- 1 Coupe du Monde de la FIFA (1998)
- 2 Coupes des Confédérations de la FIFA (2001, 2003)
- 2 UEFA EURO (1984, 2000)
Entendu...
"L’objectif était de se qualifier. On savait que ce ne serait pas facile. Mais je n’ai jamais eu de doute. Cela fait deux ans qu’on souffre mais tout le monde y croyait et a eu raison d’y croire. On a arraché le droit de participer à quelque chose d’exceptionnel, une Coupe du Monde en Afrique du Sud" - Raymond Domenech, sélectionneur