Afrique du Sud, Argentine, France et Angleterre seront donc les demi-finalistes de la Coupe du monde de rugby 2007, désignés ce week-end à l’issue de matches d’une rare intensité dramatique qui ont vu l’élimination des géants du Sud, Nouvelle-Zélande et Australie.
Samedi, la France défiera l’Angleterre, championne du monde en titre, dans un duel de vieux ennemis pour la suprématie sur "l’hémisphère nord".
Dimanche, c’est l’Argentine qui tentera de prolonger son rêve face aux rudes certitudes d’une Afrique du Sud sûre de sa puissance. Personne n’attendait les Pumas à pareille fête, et eux-mêmes ne devaient guère imaginer qu’ils disputeraient un jour aux Springboks la place de finaliste de "l’hémisphère sud".
Surprises, exploits, émotion: pour trois au moins des matches des quarts de finale, tous les ingrédients qui nourrissent la légende d’une grande compétition ont été réunis ce week-end.
Dimanche, l’Afrique du Sud a failli payer très cher son arrogance face aux modestes Fidjiens. Suffisants, partis trop vite en tête, les Springboks se sont laissés remonter, et étaient encore en danger à moins de vingt minutes de la fin du match. Leur puissance a finalement parlé (37-20), mais leurs erreurs de concentration peuvent donner à rêver à des Argentins portés par la foi en leur destin.
L’Argentine s’est imposée de façon moins enlevée face à des Ecossais rugueux, courageux, luttant jusqu’à la dernière seconde, mais dénués d’imagination. Les Pumas ont fait le métier, dominé les phases de conquête et joué au pied comme il savent le faire. Ils ont gagné 19-13 et se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire pour le dernier carré d’une Coupe du monde. Samedi, ce sont la France et l’Angleterre qui avaient gagné leurs billets pour la demi-finale. En créant deux énormes surprises au terme de matches héroïques, où les analyses sur la tactique, le jeu au pied, la mêlée ou la touche ont laissé la place aux autres mots du rugby: coeur, tripes, rage, solidarité, défi. Face à ces volontés européennes, les grands favoris du mondial, ogres du rugby Néo-Zélandais et Australiens venus de l’hémisphère sud, ont cédé. Les Wallabies enfoncés par une mêlée anglaise destructrice. Les All Blacks sidérés par la furia défensive d’un XV de France qui n’a pas voulu mourir à Cardiff.