Seize ans après leur première venue à Stuttgart, les Championnats du monde tentent de donner au cyclisme un nouvel habillage, de mercredi à dimanche, dans un pays traumatisé par le dopage.
Les compétitions de l’Union cycliste internationale (UCI), un temps menacées à cause de la surenchère des politiques pour les subventions, se concluent par la course-symbole, réservée au peloton professionnel, sur un parcours annoncé légèrement plus dur que celui de l’année passée. Le jeu traditionnel des pronostics dépend des décisions de la justice sportive. C’est au Tribunal arbitral du sport (TAS) que revient la décision sur la participation de l’Espagnol Alejandro Valverde, cité de façon transparente dans l’affaire Puerto.
Le cas Valverde, triple médaillé d’argent dans les Championnats du monde, illustre les contradictions de la lutte antidopage empêtrée dans des problèmes juridiques.
Bettini en vitrine
La multiplication des contrôles, la possibilité de procéder prochainement à la détection de l’hormone de croissance, laissent espérer des courses plus authentiques. Surtout pour l’élite, qui attend un champion représentatif en conclusion des 267,4 kilomètres (14 tours du circuit). Le parcours de la course arc-en-ciel (19,1 km) franchit deux petites côtes (Herdweg, Birkenkopf) et se termine par un faux-plat montant. Il laisse toutes ses chances au tenant du titre, le champion olympique Paolo Bettini.
L’Italie présente également Danilo Di Luca, Davide Rebellin et Filippo Pozzato. Autant d’atouts qui renforcent la confiance de la "Squadra" au moment d’affronter les aléas d’une course très particulière, la seule de l’année qui se court par sélections nationales regroupant des coureurs habituellement rivaux. Face à l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne présentent les meilleures armes. En plus de Valverde, les Espagnols comptent sur Oscar Freire qui, en cas de succès, serait le premier coureur à inscrire son nom à quatre reprises au palmarès. Quant à l’Allemagne, elle s’appuie notamment sur Erik Zabel.
L’exemple de Longo
Les autres pays, affaiblis par les absences dues aux blessures ou au profil du parcours, jouent l’effet de surprise.
Avant l’apothéose attendue dimanche, cinq autres titres seront décernés. Jeudi, le Suisse Fabian Cancellara part favori pour renouveler son bail dans le contre-la-montre élite. Dès mercredi, les dames se disputent la médaille d’or du "chrono", décrochée à deux reprises par Karin Thürig. Deuxième l’année passée, la Suissesse veut récupérer son bien malgré ses 35 ans.
A elle de s’inspirer de l’exemple de la Française Jeannie Longo, encore titrée en 2001 à près de 43 ans et toujours en course.