Défait à Marseille (2-1) lors du clasico, dimanche, le Paris SG est engagé dans une spirale infernale et marque singulièrement le pas au plus mauvais moment, aiguisant les craintes d’une saison blanche alors que l’unité du vestiaire semble de plus en plus fragile.
Le PSG a longtemps tenté de courir plusieurs lièvres à la fois mais le reflux est manifeste depuis le début de l’année et chaque semaine qui passe voit les Parisiens s’éloigner un peu plus de leurs hautes ambitions.
Le PSG n’avait pas décemment les moyens humains pour batailler sur quatre tableaux et la Coupe de la Ligue puis l’Europa League ont logiquement fini par disparaître du paysage parisien. A force de se démultiplier sur plusieurs fronts, le club de la capitale y a laissé des plumes et commence à le payer cher en championnat où cinq points le séparent désormais du podium et de cette 3e place synonyme de barrages pour la rémunératrice Ligue des champions.
Les récentes crispations de certains joueurs autour du cas Nene, qui ont obligé l’entraîneur Antoine Kombouaré puis le président Robin Leproux à un recadrage en règle la semaine dernière, témoignent également d’une tension jusque-là contenue au sein du groupe. A quoi s’ajoute le changement subit de hiérarchie des gardiens, qui pourrait faire un frustré de plus (Edel) dans l’équipe et exacerber encore certaines inimitiés.
Une équipe au bord de la crise de nerfs, des individualités sans ressort à l’image de Nene, sans but en L1 depuis le 18 décembre, ou de Hoarau toujours aussi maladroit: les signaux envoyés par les Parisiens ont de quoi laisser perplexes.
Juste avant la trêve hivernale, certains joueurs avaient évoqué publiquement leurs rêves de sacre en L1. Aujourd’hui, la hantise a succédé aux fantasmes et il s’agit surtout de sauver ce qui peut encore l’être. La Coupe de France, dont Paris disputera les demi-finales, le 20 avril à Angers (L2), est ainsi devenue, comme chaque saison, la bouée de sauvetage et l’ultime moyen de clore sur une note positive un exercice qui s’annonçait bien plus prometteur et excitant.
Incertitudes
"Nous faisons une très mauvaise opération sur le plan comptable, mais nous sortons de 11 matches en 5 semaines, a déclaré Antoine Kombouaré. La coupure arrive au bon moment, elle va nous permettre de souffler et de travailler fort pour garder la 5e place et aller chercher la Coupe de France. Il reste 10 journées. Et si on finit 5e, ce sera déjà bien."
Le discours de Robin Leproux est aussi devenu plus modeste à l’issue du clasico. "Il faut conserver cette Coupe de France et rester au moins dans les cinq premiers, a-t-il affirmé. L’objectif de la 2e ou 3e place n’a jamais été annoncé. Cela n’aurait pas été cohérent avec l’effectif limité que nous avons. On a toujours dit qu’on voulait progresser et jouer dans les cinq premiers." Pour Robin Leproux, cette saison n’est qu’une étape avant une montée en puissance progressive. Le président du PSG a ainsi annoncé, samedi dans Le Parisien, qu’il souhaitait l’arrivée de quatre internationaux en 2011-12.
Mais comment attirer ces joueurs sans la manne financière de la C1? Comment enrôler des têtes d’affiche avec pour seul bonus l’Europa League, sorte de Ligue 2 à l’échelle européenne? C’est le cercle vicieux dans lequel est enfermé le PSG qui n’a plus l’ivresse de la Ligue des champions depuis la saison 2004-05. Les incertitudes concernant une modification de l’actionnariat du club, avec en creux la question du maintien ou non de Kombouaré, ne rendent pas non plus l’avenir parisien très lisible et posent la question cruciale des moyens dont disposera le club la saison prochaine. Coincé entre les réalités sportives et économiques, le PSG n’en a sûrement pas fini avec les secousses d’ici la fin de la saison. Une vieille habitude maison.
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