Face à une Angleterre bien meilleure qu’au premier tour mais toujours sans génie, la Mannschaft a fait étalage d’un jeu collectif splendide pour atteindre avec brio les quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010.
Le Free State Stadium de Mangaung/Bloemfontein a sans doute assisté au plus beau match de ce début de compétition. C’est la première fois depuis le 17 août 2005 (1:4 en amical face au Danemark) que l’Angleterre concède plus de trois buts dans un match. Alors que beaucoup s’attendaient à une rencontre fermée, Mesut Oezil se mettait en évidence dès la cinquième minute. Merveilleusement bien lancé en profondeur par Thomas Mueller, le numéro 10 allemand résistait au retour d’un défenseur avant de frapper du droit à ras de terre. David James refermait bien les jambes (5’). Même si l’Angleterre monopolisait le cuir (56% sur l’ensemble de la première mi-temps), le vice-champion d’Europe en titre, lui, éclaboussait la partie par son jeu léché à une touche de balle.
Une Mannschaft éblouissante
Sur un dégagement de Manuel Neuer, Miroslav Klose se trouvait lancé vers le but anglais. Résistant à la charge de Matt Upson, le buteur concluait sa longue course par un tacle juste devant James (1:0, 20’).
Une poignée de minutes plus tard, un splendide enchaînement entre Mueller et Sami Khedira envoyait Klose vers le 2:0. James se couchait à merveille (31’). Cette action marquait le début de sept minutes de pure folie.
Mueller donnait sur le côté droit à Oezil qui décalait Klose. Sa balle piquée trouvait Mueller lancé en direction du but de James. Et contre toute attente, le meneur de jeu lobait le dernier défenseur, pour donner à Lukas Podolski sur le côté gauche de la surface. La frappe du Meilleur Jeune Joueur d’Allemagne 2006 passait entre les jambes du portier anglais (2:0, 32’). Les hommes de Fabio Capello avaient de quoi être K.O. Mais l’on sait bien qu’un Anglais n’est jamais aussi bon que lorsqu’il se trouve au pied du mur.
Lampard et la barre
Alors Jamie Carragher débordait avec rage sur le côté droit et centrait aux six mètres pour Frank Lampard. Le Blue reprenait bien mais Neuer laissait traîner son gant droit avant que Lahm ne sauve presque sur sa ligne (35’).
On avait à peine le temps de se remettre du superbe dribble de Klose entre deux défenseurs anglais - action bien sauvée par James (36’) - que Steven Gerrard trouvait la tête de Upson dans la surface. Largement au-dessus de la mêlée, le défenseur central ramenait les siens dans la partie (2:1, 37’). Les fans des Three Lions restaient bouche bée dans la minute suivante en voyant le lob de Lampard terminer sa course sur la barre transversale de Neuer, avant de rebondir au sol (38’).
Les 15 minutes de pause n’étaient pas de trop pour souffler un peu… D’autant que l’on reprenait sur les chapeaux de roue, avec un coup franc de Lampard - encore lui - sur la barre (52’). Contrainte de se livrer, l’Angleterre s’exposait aux contres adverses en même temps qu’elle prouvait toute son incapacité à créer du jeu.
16 quarts en 18 participations
Mueller en profitait donc pour offrir à Schweinsteiger une chevauchée de près de 90 mètres dans l’arrière-garde britannique. Poli, Schweini remerciait son coéquipier du Bayern en lui rendant le cuir juste à l’entrée de la surface. Le numéro 13 allemand n’avait plus qu’à allumer James pour donner au score une allure définitive (3:1, 67’).
Le tableau d’affichage allait finalement prendre des airs de déroute quand Arne Friedrich lançait Oezil pour un contre mené à pleine vitesse et conclu par un Mueller toujours dans les bons coups (4:1, 70’). Tout un symbole, seul Gerrard parvenait en fin de match à mettre Neuer à contribution (81’). Mais si le jeu offensif allemand est une nouveauté, sa solidité défensive est une habitude. Ainsi, les hommes de Joachim Löw envoyaient l’Allemagne vers le 16ème quart de finale de son histoire (en 18 participations).