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Le Midi quatorze heures
Les "Verts" veulent passer au vert
23 Juin 2010

Du rouge face à la Slovénie, à l’orange face à l’Angleterre. Sur le chemin des 8es, les «Verts» rencontrent un obstacle nommé Etats-Unis avec l’ambition de passer au vert. Le vert du Paradis, la couleur de l’espoir pour ces millions d’Algériens se réveillant, au détour d’un nul flatteur, mais sans but face à des monstres sacrés du football mondial avec la gueule de bois des belles victoires fêtées tardivement. Face à un favori en puissance dans la course à la succession du champion en titre, l’Italie. Le vert qui fait voir rouge aux sujets de Sa Majesté. Au stratège Capello, contrarié dans ses plans par une sélection vexée par l’arrogance de Rooney et de ses frères. Un nul blanc au goût de victoire. Un petit point, en or, qui ouvre les portes du miracle. D’une présence historique au second tour. Qui fait rêver dans nos chaumières. Debout. Algérie-Etats-Unis. Un duel inédit. Une première. Enjeu, énorme, le droit de continuer à vivre dans un tournoi où il y a de la place pour tout le monde dans un groupe ouvert sur toutes les probabilités. Un scénario invraisemblable à l’arrivée de la journée inaugurale rapprochant, déjà, la bande à Saâdane d’Alger. D’un retour pénible. Retour en vie. Retour en grâce. A l’approche du feu vert, les «Verts» reprennent des couleurs en remettant le vert à la mode, habillent une rue prête à exploser ce soir aux alentours de 17h. En ne ratant pas la dernière marche, le bon couloir, le dernier virage à l’amorce des feux tricolores. Une sélection algérienne qui sait ce qui l’attend. Ce qu’on attend d’elle. Un succès pour valider son ticket. Ne pas devoir s’en remettre aux calculettes. A un calcul de probabilités aussi froides que ces pronostics de bookmakers désarçonnés par un nivellement par le bas qui fait de ce premier tour du Mondial africain un des plus faibles des dernières éditions. Une victoire, la première depuis longtemps, toutes compétitions confondues. Inscrire un but (voire deux pour assurer et rassurer), ce qui relève de la gageure pour une formation qui ne marque plus. Au compteur bloqué à zéro depuis le match de rêve accouché face à une grande Côte d’Ivoire renvoyée, au bout d’un long et prenant suspense, à ses vieux démons sur trois réalisations de toute beauté. Une attaque en panne, au bilan plus que médiocre. Qui n’avance pas. N’a plus connu le goût des buts adverses (ou si, sur un penalty pas évident transformé par Ziani, face aux Emirats-Unis, un signe du destin, puisqu’on retrouve presque les mêmes initiales) depuis on ne sait plus quand. Mis à part donc le dernier match de préparation (loin d’être une référence), au décompte cela fera quand même, et les chiffres sont têtus, un 9-0 (après la Slovénie) à l’origine de bien des interrogations, un peu trop. Des comptes nous offrant un onze algérien pas très sûr derrière avec la bagatelle de 12 (bien lire douze, après la Slovénie) buts encaissés en seulement cinq sorties et, carrément, muet devant avec des attaquants absents. A l’origine de bien des soucis puisque incapable de marquer la moindre réalisation en, tenez-vous bien, 540 minutes, soit six longues heures de jeu. A tourner indéfiniment en rond. En totale confiance (on l’espère en tout cas) après la belle prestation face à l’Angleterre, l’équipe d’Algérie a bien des raisons de croire en ses chances. S’imposer contre les Etats-Unis, sans faire de fixation sur l’autre rencontre. Entretenir le rêve. Nous faire rêver jusqu’au bout. Pour revisiter l’histoire avec une possible revanche contre l’Allemagne, 28 ans après l’exploit ahurissant de la génération dorée menée par les Belloumi, Madjer, Assad and Co. Retour à la vérité du terrain. Qui veut qu’en deux sorties de Mondial sud-africain, Matmour et ses camarades, aphones, tardent à faire parler la poudre. Cruel dilemme avant cette sélection américaine si solide, équilibrée dans ses trois compartiments de jeu, difficile à prendre en défaut. Presque sans défauts. Saâdane et ses joueurs ont-ils eu tout le temps de faire le tour de la question et parler de ce qui ne va pas au triple plans physique, tactique et technique avant de s’attaquer à cette muraille et passer au vert ? Pour beaucoup, les plus optimistes en tout cas, on peut concéder au groupe sa bonne tenue de route contre l’Angleterre de Capello (elle n’était pas très bonne certes, mais pas mauvaise non plus) en démontrant une présence physique et tactique appréciable en dépit d’un contexte pas toujours favorable. L’Angleterre est déjà loin. A nous l’Amérique. Une toute autre paire de manches. Enfin un succès, au bon moment, à la couleur verte? Incha Allah.

Par : Abdelaziz Azizi

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