Le nouveau roi du sprint Usain Bolt et la tsarine de la perche Yelena Isinbayeva sont les principaux responsables et bénéficiaires (à 50.000 dollars de bonus par record) de cette profusion de performances. Le Jamaïcain a battu trois records du monde en individuel (9.72
puis 9.69 sur 100 m; 19.30 sur 200 m) et un quatrième avec le relais 4x100 m
(37.10). La Russe a amélioré à trois reprises son record du monde en plein air
(5,03 m, 5,04 et 5,05) qui restait figé à 5,01 m depuis août 2005.
- Les cinq autres records du monde battus cette année l’ont été par le Russe Denis Nizhnegorodov (3h34:14 sur 50 km marche), l’Ethiopienne Tirunesh Dibaba
(14:11.15 sur 5000 m), le Cubain Dayron Robles (12.87 sur 110 m haies), la Russe Gulnara Galkina-Samitova (8:58.81 sur 3000 m steeple) et la Tchèque Barbora Spotakova (72,28 m au javelot).
Vent de folie sur le 100 m.
Les messieurs ont accumulé le plus grand nombre de chronos sous les 10 sec de l’histoire (51), dans le sillage de Bolt et Powell, descendus respectivement 10 et 14 fois sous cette barrière en voie de banalisation.
Chez les femmes aussi, le niveau est exceptionnel, avec 34 chronos sous les 11 sec. Il faut remonter à 1998, année du record d’Europe de Christine Arron (10.73) et en pleine domination de la reine déchue Marion Jones, pour retrouver une plus grande densité dans la discipline (43 chronos sous les 11 sec).
Les progressions de certaines interpellent, à l’image de la championne olympique jamaïcaine Shelly-Ann Fraser qui a gagné une demi-seconde en un an (de 11.31 à 10.78).
L’ancien roi du sprint Carl Lewis s’interroge ouvertement sur les performances des Jamaïcains, après leur Grand Chelem en sprint court (100 m, 200 m) aux Jeux de Pékin. Il pointe notamment le manque de contrôle inopinés dans l’île. Les Jamaïcains parlent de jalousie de la part de l’Américain. Un seul sprinteur de second plan a été contrôlé positif cette année sur leur île.
Robles, l’horloger cubain.
Dayron Robles n’a pas usurpé son titre de champion olympique du 110 m haies, descendant à sept reprises cette année sous les 13 sec. Là aussi, c’est du jamais vu.
Jelimo décoiffe le 800 m. Inconnue au printemps, la jeune Kényane Pamela Jelimo a réussi une saison stupéfiante, courant à 8 reprises sous les 1 min 56, ce qu’aucune autre femme n’avait fait avant elle. Avec une performance de pointe en 1 min 54 sec 01, elle est en mesure d’améliorer rapidement le plus
vieux record du monde féminin, l’un des plus controversés aussi, établi en 1983 par la musculeuse Tchécoslovaque Jarmila Kratochvilova (1:53.28).