L’équipe du "Chabab Riadhi de Témouchent" (CRT) retrouve la division inter-régions ’’ouest’’ après avoir remporté, cette année, le titre de champion de division régionale ’’Une’’ où elle a rétrogradé une année auparavant. Même si son parcours n’a jamais été couronné d’une accession en nationale ’’Une’’, ce club a connu ses joies et ses gloires. L’histoire du CRT a commencé en mai 1961, prenant le relais du "Widad Athlétique de Témouchent" (WAT). Créé par un groupe de jeunes, le CRT garde en mémoire un match amical disputé à l’époque face à l’équipe de Médina J’dida d’Oran à l’occasion de la journée mondiale des travailleurs, le 1er mai 1961.
Quelques jours plus tard, la décision de création prit forme un 17 mai 1961. Le groupe de fondateurs était composé de Belghaba Mohradj, Attou Mohamed, Gourine Benamar, Yekhled Zenagui, Bouri Boumediène, Tagri Saïd, Yahiaoui Salem, Lalaoui Ahmed, Mahdaoui Ahmed et Abdene Ahmed. Cette naissance eut lieu après une longue hésitation à l’arrière boutique d’un estaminet, détenu alors par Hadjouti Ahmed, ex champion d’Afrique du Nord de boxe.
L’ombre de Sikki
Face à l’administration coloniale, ces sportifs avaient finalement surmonté la peur. Une fusion s’effectua avec l’équipe du WA Temouchent dont les joueurs rejoignèrent le CRT, entre autres Sikki et Saïd "gaucher". Le premier président actif de cette nouvelle formation fut Hadjeri Mohamed. Après l’indépendance, Bensahih Mankour lui succéda. Yahiaoui Salem occupa le poste d’entraîneur joueur. Les joueurs pionniers avaient pour noms Sikki, Benaïssa, Touati, Bennouar, Madani, Yekhlef, El-Kihli, Chouiref, Berrichi et Driss (l’impressionnant gardien de but). Le CRT s’enorgueillit surtout d’avoir enfanté le joueur talentueux Oucief Omar dit "Sikki", premier amateur à avoir joué en équipe nationale algérienne aux côtés des professionnels de l’époque, face à la Bulgarie le 6 janvier 1963 à Alger. La rencontre s’est soldée par une victoire des "verts" sur le score de 2 à 1. Sikki, un nom inoubliable à Témouchent, demeura fidèle au CRT jusqu’à la fin de sa carrière footbalistique, refusant plusieurs offres de grands clubs algériens et étrangers, entre autres l’O Nimes drivé par Kader Firoud et de l’AS Saint Etienne où évoluait Mekhloufi. D’autres enfants doués du CRT s’illustrèrent plus tard, à l’instar de Yahiaoui, Dahoumene, Merakchi, Mezouar et Daoud Bouabdallah qui avaient fait les beaux jours de grands clubs de l’élite, comme le MC Oran, l’ASM Oran et le CR Belouizdad. Côté entraîneurs, le Chabab a vu défiler à la barre technique de grands techniciens à commencer par les marocains Benbrahim et Filali, le portugais Carlos Gomes, le Français Hincker, Gorine, Chibani, Abdi Djilali et enfin Mâatallah, Medjadj, Bensaoula et Bendoukha. Après d’honorables saisons en seconde division, le CRT dut faire une descente aux enfers, sans pour autant perdre son ’’âme’’ et ses fidèles supporters, pour renaître de nouveau et s’éloigner, un tant soit peu, du purgatoire. "La remontée du Chabab s’est produite grâce aux sacrifices de l’équipe dirigeante, des joueurs et des supporters", dira l’actuel président Mezour Aziz. L’objectif primordial du CRT demeure toujours une place parmi l’élite. En attendant, l’équipe de Temouchent fait lentement son petit bonhomme de chemin, portée par une sympathique galerie d’inconditionnels.