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Le Midi quatorze heures
L’envie d’y croire, le droit d’en douter
17 Juin 2010

Deux teams, deux objectifs diamétralement opposés et un match qui fait si peur à une rue algérienne désabusée. Qui veut toujours croire que tant qu’il y a de l’espoir… Croire qu’entre le raté slovène et cette mission virant presque à l’impossible face à un sacré numéro, les «Fennecs», dont on attend évidemment un petit plus que lors de leur entrée en piste dimanche dernier, peuvent, en foulant le jardin de Cape Town Stadium demain soir, nous convaincre qu’ils ont pu changer. Qu’il y aura des changements. Les «Verts» peuvent-ils mieux faire ? Verra-t-on une autre équipe algérienne ? On a envie d’y croire. Croire que ce deuxième test ne ressemblera pas au premier. Que l’on peut toujours faire confiance à Saâdane pour changer la donne. En espérant que les ajustements technico-tactiques promis ne tournent pas au fiasco devant cette impressionnante machine anglaise qu’on imagine fâchée par la réaction d’une presse locale faisant rarement dans le détail. Qui ne leur a fait aucun cadeau au lendemain d’un drawn au goût de défaite face à des Américains très à l’aise dans leur tout nouveau rôle de cauchemar des grands acquis en terres sud-africaines lors d’un Mundialito (lire Coupe des confédérations) où ils ont fait plus que surprendre. Qu’est-ce qui a pu changer en moins d’une semaine avant d’affronter l’ogre anglais ? Qui ferait qu’on peut espérer que Matmour et ses coéquipiers peuvent réellement rectifier le tir (avec quels arguments ?), que physiquement ils peuvent sortir le grand jeu, qu’ils se présenteront avec une mentalité de vainqueurs, un moral retapé à neuf après une défaite pas facile à digérer (si tant est qu’ils l’ont digérée sans gros dégâts). Qu’on peut compter sur eux pour entrer enfin dans leur Coupe du monde et nous inviter à un exploit. Algérie-Angleterre. Compliqué. Plateau déséquilibré. Est-il raisonnable d’y croire, croire à un renouveau ? Cinq petits jours pour changer dans un climat qu’on pourrait deviner de délétère au sortir d’un revers augurant d’une sortie par la petite porte. Face au peu d’infos rassurantes en provenance du camp de base de l’EN, la tendance (ce n’est pas du pessimisme exagéré) veut qu’on doute sérieusement du contenu de cette seconde sortie, intervenant dans un contexte difficile, devant un adversaire à très forte personnalité, venu pour casser la baraque. Qu’il diffère, comme par enchantement, sur un simple coup de baguette magique, du premier. On veut bien croire que les «Combattants du désert», blessés, retrouveront toutes leurs sensations, cet esprit qui a fait la différence à Oum Dourmane. Pour accoucher du meilleur. Nous éviter le pire. Eviter l’humiliation. Nous faire à nouveau croire qu’on peut, raisonnablement, leur demander de redevenir subitement ambitieux. En les sommant de faire le jeu dans un match où il leur faudra une sacrée dose de courage, de solidité et de solidarité pour espérer sortir indemnes du combat que s’apprête à leur imposer un vis-à-vis qui a pour lui non seulement l’expérience et la vista des grands tournois, mais aussi, et surtout, cette présence athlétique d’où l’on revient difficilement. Les «Verts» ont-ils les moyens de faire le jeu ? D’être tout simplement autrement plus efficaces que face à cette défense slovène tellement prenable? Dimanche dernier, à Polokwane, les Algériens ont pu s’ouvrir quelques espaces, se sont créé de belles phases offensives, eu de bons ballons qu’ils n’ont pas su transformer en but. N’ont pu réussir à contourner ou percer une arrière-garde slovène semblant prête à céder. Manque d’imagination, potentiel offensif limité? Les «Verts», c’est sûr, n’ont pas osé. On peut mettre ça sur le compte de la pression ou de choix tactiques réducteurs. Face à l’Angleterre, si on ne leur demande pas de gagner, on peut exiger un nul. Au pire, perdre et plaire. Ce n’est vraiment pas trop pour des «Verts» dos au mur. Qui nous doivent une revanche. En jouant bien. Au moins.

Par : Abdelaziz Azizi

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