L’Australien Steve Hooker, qui a passé 6,06 m samedi lors de la réunion d’athlétisme en salle de Boston, est devenu le 2e homme le plus haut de l’histoire à la perche, plein air et salle confondus, derrière la légende de la discipline, l’Ukrainien Sergey Bubka. En salle, le champion olympique de Pékin a dépassé le Soviétique Radion Gataullin et ses 6,02 m, établis en 1989. Le deuxième performeur de l’histoire en plein air est le Russe Maksim Tarasov (6,05 m en 1999). L’exploit de l’Australien à Boston a été doublé d’une autre performance de tout premier choix à la perche, celle de l’Américaine Jennifer Stuczynski, qui a effacé 4,82 m pour devenir la troisième performeuse de l’histoire en salle, derrière les Russes Yelena Isibaeva et Svetlana Feofanova. Hooker et Stuczynski, poussés par le public, ont chacun tenté d’améliorer d’un centimètre le record du monde. L’Australien de 26 ans -dont le record en plein air est de 6 mètres- a ainsi demandé une barre à 6,16 m, au-dessus de la marque de référence de Bubka, qui tient depuis 1993, et par deux fois n’est pas passé loin. "Un de ces jours, ça va finir par arriver", a souligné Hooker, qui avait déjà tenté de battre le record de Bubka après avoir effacé 6,01 m le 31 janvier à New York lors des Millrose games, sa première compétition depuis son titre olympique à Pékin, arraché à 5,96 m. "J’ai juste besoin de petits réglages et de plus de compétitions", a ajouté celui qui s’envole maintenant pour l’Europe, où il doit s’aligner à la réunion de Donetsk (Ukraine), dont Bubka est l’organisateur. "Le public a été incroyable, derrière moi à chaque saut, a indiqué Hooker. Ces deux réunions (Millrose games et Boston) sont assurément les deux meilleures de la saison en salle. Je reviendrai la saison prochaine." L’athlète de Melbourne, qui s’entraîne à Perth, n’était pourtant pas arrivé aux Etats-Unis dans les meilleures dispositions. Il avait en effet abîmé sa perche favorite le mois dernier à l’entraînement et doutait de sa condition physique après s’être fait mal à un genou.
A Boston, l’Américaine Stuczynski a elle voulu effacer 4,96 m pour dépasser Isinbaeva, la Tsarine de cette très jeune discipline. La médaillée d’argent à Pékin avait pourtant passé 4,52 m, 4,62 m et 4,82 m à son premier essai et avait l’avantage de la fraîcheur mais les treize centimètres qui la séparent encore d’Isinbaeva restent un gouffre. Preuve de ses progrès, la New Yorkaise de tout juste 27 ans a chipé à Stacy Dragila, la pionnière de la perche féminine, médaillée d’or aux JO de Sydney, le record des Etats-Unis en salle, deux ans après l’avoir déjà dépassée en plein air. Les concours de la perche ont éclipsé les autres épreuves mais le 5000 m féminin a toutefois donné lieu à un mano à mano magnifique entre l’Ethiopienne Sentayehu Ejigu et l’Américaine Shalane Flanagan, qui ont franchi la ligne ensemble en 14:47.62 et ont dû être départagées à la photo finish. L’Ethiopienne a finalement été déclarée vainqueur pour 005/1000 de seconde, les deux athlètes devenant les 4e et 5e performeuses de l’histoire sur la distance en salle.