En réunion hier, au siège du Ministère de la jeunesse et des sports, les membres du comité national de coordination intersectorielle pour la prévention de la violence dans les enceintes sportives avec les directeurs des Offices des parcs omnisports wilayales (OPOW) ont noté, avec regret, la recrudescence des actes de violence dans les stades. L’arsenal mis en place depuis le début de saison n’a pas produit l’effet dissuasif escompté. La preuve, des incidents étaient signalés chaque week-end. Cette semaine, la presse a fait état d’incidents dans au moins trois stades. Face à cette situation, les quelques recommandations émises par ce dit comité ont été débattues afin d’essayer de voir, avec les différents acteurs, leur applicabilité sur le terrain. Le comité a instruit les commissions des mesures à prendre pour endiguer le phénomène de la violence dans les stades. Et sévir à chaque fois qu’un incident se produit dans un stade. Dans cette phase importante dans la lutte contre la violence, la commission a un rôle important à jouer. Dans le contexte actuel, ce corps est prêt à tenir ce rôle. Saïd Bouamra, membre du comité dira que «même si ce phénomène n’est pas nouveau, néanmoins, il a connu un développement spectaculaire à partir des années 90». «Même depuis peu quelques autres disciplines ont emboîté le pas au football. Le Handball et le basket-ball qu’on croyait immunisés contre ce fléau ont été gangrenés. Ce qui ternit l’image du sport algérien», a-t-il ajouté. Selon lui, ce phénomène s’est davantage compliqué depuis que les différents rapports font état de «perturbateurs» issus de différents statut social contrairement au passé où ceux là était bien définis et connus . «Il y a même des personnes responsables d’incidents violents qui se trouvent dans les tribunes officielles», a-t-il indiqué. Dans la foulée, Bouamra l’ex-président de la FAHB, a déclaré que les principales sources de ce phénomène sont connues. A titre d’exemple, il citera les interminables queues devant les portes des enceintes pour se procurer le fameux sésame de l’accès au stade. Il proposa de mettre à la disposition du public avant le jour du match, un quota à l’équipe visiteuse et forcer les services fiscaux à les composter pour éviter la fraude », a-t-il signalé entre autre. Bouamra a également parlé de la nécessité de mettre le spectateur dans de bonnes conditions, en lui assurant, par exemple, les sanitaires et les buvettes, diversifier les points d’accès au stade, étudier les heures d’ouverture des portes, assurer des issus de secours, séparation des galeries des deux clubs, mettre en place un moyen pour la canalisation des supporters à l’entrée et pour l’évacuation à la fin de la rencontre il faut aussi. Il a jugé nécessaire l’équipement des terrains en infrastructures de base, imputant le phénomène aussi au manque de spectacles et d’animation lors des matchs.
Le phénomène s’est étendu aux autres sports
La violence est "un phénomène étranger" au sport algérien et son éradication dépasse le cadre sportif. Il convient donc de créer une "cellule des terrains" chargée de prendre les mesures qui s’imposent. Les intervenants ont également plaidé pour davantage de sensibilisation, notamment en direction des associations de supporters, et réclamé des mesures sévères contre les coupables. Ce colloque, selon les organisateurs, vise à diffuser les bonnes pratiques de prévention de la violence et à contribuer à la réflexion sur les moyens de lutte contre ce phénomène qui affecte non seulement le sport national mais aussi international.
Le colloque se veut aussi un outil encourager le fair-play au sein des supporters.A ce titre, le directeur de l’OPOW de Guelma a indiqué que le complexe qu’il gère, inauguré en 1986, ne dispose que d’un seul accès, ce qui rend difficile la gestion des matchs à risque qui drainent les grandes foules.
Concernant la mise à la disposition du public des billets avant le jour du match, plusieurs responsables de stades ont affirmé que cela n’est pas envisageable pour l’instant en raison du risque de «scannage» de ces derniers par quelques «trafiquants».
En tout état de cause, les différents intervenants ont exprimé leur disponibilité à faire tout ce qui est possible pour un meilleur accueil des supporters, et de ce fait, faire baisser, même un peu, le nombre de scènes de violences qui sont enregistrées dans nos stades périodiquement. Ces recommandations ont été également envoyées aux différents DJS et dirigeants des clubs de football. Si tous les délégués remplissaient proprement leur mission, il y aurait moins d’incidents et de dépassements autour de la main courante. La lutte contre la violence dans les stades n’est pas l’affaire des seuls services de maintien de l’ordre, mais de tous les acteurs de la société, en premier lieu les instances sportives, estiment les participants à ce colloque national sur les actes de vandalisme dans les terrains.
Les différentes interventions à ce colloque organisé, sous le thème "changeons de comportements pour un sport noble", ont été unanimes à constater que la violence dans les stades a atteint ces dernières années un "degré de gravité" et que l’approche sécuritaire est "insuffisante" pour juguler le phénomène.
Pour s’attaquer aux racines du problème, la réaction des présents n’a laissé aucun doute sur sa sincérité à combattre ce phénomène", précisant dans ce sens que depuis le début du championnat, plusieurs cas de suspension et de huis clos ont été prononcés par la LNF .
Ils ont également plaidé pour davantage de sensibilisation, notamment en direction des associations de supporters, et réclamé des mesures sévères contre les coupables. Ce colloque, selon les organisateurs, vise à diffuser les bonnes pratiques de prévention de la violence et à contribuer à la réflexion sur les moyens de lutte contre ce phénomène qui affecte non seulement le sport national mais aussi international.
W. A.