L’année 2015 touche à sa fin et l’heure est désormais aux bilans. Entre top et flop, le sport algérien a été marqué dans l’ensemble par trois principaux événements.

Entre la désignation de la ville d‘Oran pour abriter les Jeux méditerranéens 2021, la qualification de la sélection algérienne des U -23 pour les prochains Jeux Olympiques de Rio 2016 et le retour du rugby algérien après 43 ans d‘absence, certaines autres disciplines ont marqué leur territoire au cours de cette année qui s‘achève.

Les Jeux méditerranéens reviennent 40 ans après.

Il aura fallu donc attendre 40 ans pour que les Jeux méditerranéens reviennent en Algérie à Oran 2021. L‘Algérie renoue donc avec les grands rendez-vous d‘envergure. La dernière compétition majeure date de 1990. 25 ans se sont donc écoulés sur la dernière Coupe d‘Afrique des nations, qui s‘est déroulée dans la capitale.

Une édition remportée par l‘Algérie devant 65 000 spectateurs, mais dans des circonstances difficiles. Après les Jeux méditerranéens d‘Alger en 1975, il aura donc fallu attendre 40 ans pour voir cette grande compétition sportive, qui rassemble 24 pays, revenir en Algérie à Oran plus précisément. L‘annonce a été faite, rappelons-le, en mois d‘août passé. Un moment fort qui met fin à une longue période de suspense.

« Une victoire politique », diront certains,« redorer l‘image du pays sur la scène internationale », affirment d‘autres. Cela confirme que l‘Algérie inspire plus de confiance et elle pourra abriter les grands rendezvous mondiaux en toute sécurité. Le choix de la ville d‘Oran, ville hôte pour abriter la 19e édition des Jeux méditerranéens de 2021, marque donc une nouvelle ère pour l‘Algérie post-terrorisme.

Les responsables du sport algérien confirment que le pays dispose de tous les moyens financiers et matériels pour réussir l‘événement. En matière d‘infrastructures, la ville d‘Oran sera dotée d‘un complexe olympique de nouvelle génération d‘une capacité de 40 000 places et d‘une salle omnisport de 6 000 places. Une chose est sûre, rien ne sera laissé au hasard
pour réussir un tel événement.

Après 43 ans d‘absence, le rugby revient en Algérie

Absent de la scène nationale depuis 1972, le rugby a retrouvé sa place en Algérie avec la naissance de la Fédération algérienne de rugby (FAR), désormais reconnue par le World Rugby, l‘organisme international qui gère le rugby. Cette fédération est présidée par Sofiane Benhassen, fondateur en 2008 du club pilote du Stade oranais.

Une équipe nationale de rugby est déjà née et elle-même disputé un match amical historique contre la Tunisie, à Oran. Si le football reste le sport roi, le rugby fait partie des sport en Algérie qui a connu cette discipline avant même l‘indépendance. Mais, l‘équipe nationale a été considérée comme étant débutante en ne faisant pas partie des grands rendezvous mondiaux.

Durant la période coloniale, le rugby avait ses adeptes, que ce soit à Guelma, à Oran, à Alger où à Annaba avec des clubs comme le RIJA, l‘USMA, El-Harrach, l‘ES Guelma ou encore le Stade oranais. Plusieurs joueurs algériens ont pu accomplir de belles carrières pour s‘offrir des contrats professionnels à l‘étranger, plus précisément en France, mais la discipline a disparu après l‘indépendance de l‘Algérie et n‘a pas pu se développer.

Mais désormais, les responsables de ce sport veulent aller de l‘avant en renouant avec les échéances internationales, à l‘instar de la Coupe du monde de rugby et la Coupe d‘Afrique des nations. Un sérieux travail attend donc les membres de l‘instance nationale du rugby avec à leur tête le président Sofiane Benhassen. Maintenant, il faut relancer ce sport en mettant en place tous les moyens nécessaires. A commencer bien sûr par les infrastructures qui devraient abriter les matchs, surtout que le championnat de rugby à dix sera lancé prochainement.

26 ans après, les U-23 se qualifient pour les Jeux Olympiques

Il a fallu attendre 26 ans pour voir la sélection algérienne des U-23 renouer avec les Jeux Olympiques. La sélection olympique algérienne de football a raté sa finale de la Coupe d‘Afrique au Sénégal contre le Nigéria, mais elle a réussi de fort belle manière à se qualifier pour les prochains Jeux Olympiques de Rio 2016.

Un rêve qui est devenu réalité grâce à certains nombre de paramètres. Un véritable exploit, estiment les observateurs, au vu du rapport de force prévalant avant le début de la Coupe d‘Afrique des nations au Sénégal pour laquelle l‘Algérie s‘est présentée dans la peau d‘outsider. Mais c‘était compter sans la détermination des jeunots, plus que jamais décidés à réhabiliter l‘image de marque du joueur local, après les acerbes critiques dont il a fait l‘objet de toutes parts depuis un bon bout de temps.

Le rendez-vous de Rio sera âprement disputé entre de grandes nations de football. Atteindre un niveau avancé dans cette grande compétition mondiale que sont les Jeux Olympiques de Rio De Janeiro, exige un groupe solide sur tous les plans. La sélection algérienne de football des moins de 23 ans qui a réussi à renouer avec les JO après 35 ans d‘absence, ne doit surtout pas se contenter d‘une simple figuration sur les terres brésiliennes.

Aller le plus loin possible, sera l‘objectif de la Fédération algérienne de football (FAF). Cette dernière mise désormais sur des performances plus importantes. L‘entraîneur, suisse André-Pierre Schürmann, aura suffisamment de temps pour bien choisir son effectif et apporter les réglages qui s‘imposent.

Jeux arabes : razzia des Algériens

La dernière participation algérienne aux Jeux arabes reste la meilleure dans l’histoire des participations arabes. Lors de la 11e édition des Jeux arabes, l’Algérie a réalisé la meilleure moisson dans l’histoire de ses participations en récoltant un total de 118 médailles dont 40 or, 42 argent et 36 bronze. La gymnastique a raflé à elle seule pas moins de 8 médailles ce rendez-vous arabe.

Une participation qui a enregistré l’émergence de deux talents comme Farah Boufadene et Mohamed-Abdeldjalil Bourguieg, qualifiés eux aussi aux prochaines Olympiades. Maintenant, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Les responsables du sport algérien, à leur tête le ministre Ould Ali El Hadi exhortent les athlètes à redoubler d’efforts et éviter de penser au travail accompli. Pour eux, le plus dur reste à faire.

L’Algérie perd l’organisation de la CAN 2017

L’échec de l’Algérie dans la course pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations a également marquée l’année 2015. Le choix porté sur le Gabon, en compétition avec l’Algérie et le Ghana, par la CAF, pour l’organisation de la 31e édition de la Coupe d’Afrique des nations en 2017, prévue initialement en Libye avant la chute de Kadhafi, avait provoqué une forte vague d’indignation de la part des politiques et des responsables du football algérien.

Les responsables du sport algérien ont même dénoncé le « jeu de coulisses », en confirmant que l’Algérie possède tous les moyens pour assurer une bonne organisation de cette compétition continentale. Le président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou, avait indiqué lors de sa visite en Algérie pour inspecter les infrastructures, que le pays compte les moyens nécessaires.

Mais, finalement les moyens n’étaient pas le principal paramètre qui influençait le choix de l’instance continentale. Sans revenir sur tout ce qui a émaillé cette désignation, la disqualification de l’Algérie avait engendré beaucoup de déception et de frustration pour tout le peuple algérien. Ce dernier n’est pas prêt à oublier facilement la façon avec laquelle l’Algérie a été trahie

L’USM Alger, finaliste malheureux de la LDC

L’USM Alger a échoué en finale de la prestigieuse compétition continentale, à savoir la Ligue des Champions, en s’inclinant face au TP Mazambe. Les Usmistes qui ont, pourtant, dominé la phase des poules, ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, alors qu’ils avaient la possibilité de réussir leur première finale continentale de l’histoire. Le représentant algérien a compromis ses chances au match aller.

Le sentiment de regret est partagé par l’ensemble des dirigeants du club, staff technique, joueurs et mêmes les supporters. C’est la première fois depuis sa création en 1937 que le club phare de Soustara arrive en finale de la Ligue des champions. Certes, le fait d’arriver à ce stade de la compétition est un exploit en lui-même, les Rouge et Noir auraient pu faire mieux, estiment les spécialistes en la matière.

Ces derniers ont tenté de justifier l’échec de l’USM Alger par les blessures et les suspensions en cascade, mais le fait d’atteindre l’ultime étape de cette prestigieuse compétition continentale, est un grand exploit.

Plusieurs paramètres ont joué un mauvais tour à la formation algéroise, contrainte d’attendre encore pour s’adjuger sa première étoile africaine, mais cette participation donnera une dimension à ce club algérien. Cela permettra à l’USM Alger, à coup sûr, de gagner en maturité et de revenir encore plus forte lors de ses prochaines participations internationales.

Handball, un Mondial qatari à oublier

La plus grande désillusion cette année reste la participation catastrophique de la sélection algérienne de handball au Mondial-2015 à Doha. Les Verts n’ont fait que de la figuration dans cette édition organisée au Qatar. Les Algériens ont quitté la compétition par la petite porte. Avec cette 24e et dernière place au classement général de ce rendez-vous de Doha, les responsables de la petite balle algérienne doivent revoir leur copie.

Les handballeurs algériens se contentent de plus en plus d’une simple participation. Une situation qui devrait interpeler les consciences du mouvement sportif algérien. Le Sept national a ainsi touché le fond après avoir goûté au sacre africain en janvier 2014 lors de la CAN organisée à Alger. Énormément de choses restent à faire et à améliorer au fur et à mesure pour permettre à cette discipline de rivaliser avec les meilleures sélections de la planète.

Belaili et l’affaire de dopage

L’affaire de dopage de joueur de l’USM Alger, Youcef Belaili a fait vite le tour de la planète. Le natif d’Oran a été suspendu pour quatre ans, tout comme le sociétaire du RC Arbaâ Rafik Boussaid. La suspension du meilleur buteur des Rouge et Noir, Youcef Belaïli, contrôlé positif, est tombé comme une bombe au sein de la famille sportive nationale.

Cela a poussé la Fédération algérienne de football à prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre le dopage. 229 joueurs ont été contrôlés depuis le début de la saison en cours, dont deux cas positifs et 14 cas atypiques en cours d’investigations.

La boxe et le judo peuvent espérer mieux

La boxe et le judo restent deux disciplines qui continuent à réaliser de belles performances pour le sport algérien. Durant cette année qui touche à sa fin, ces deux disciplines se sont illustrées de fort belle manière. Fidèle à ses habitudes, le noble art a arraché une place sur le podium mondial. Mohamed Flissi dans la catégorie des 52kg, a arraché la médaille de bronze aux derniers championnats du monde 2015 à Doha. Ses partenaires Chadi Abdelkader dans la catégorie des 65kg et Ilyes Abbadi dans les 75kg se sont, pour leur part, contenté d’une qualification pour les prochains Jeux olympiques de Rio 2016.

Pour le judo, une nette amélioration a été constatée par les responsables de cette discipline. Plusieurs judokas ont brillé sur les tatamis aux Jeux africains 2015, abrités par la capitale du Congo, Brazzaville. Les techniciens ont la matière évoquent même d’une véritable razzia des judokas algériens lors de ce rendez-vous du Congo. Avec un total de 12 médailles dont 7 en or, le judo algérien peut espérer mieux.

Le 5-Juillet rouvre ses portes au grand bonheur des Algérois

Fermé depuis 2013, le stade du 5-Juillet a rouvert ses portes au bonheur des clubs algérois. Cependant, la sélection algérienne de football qui a disputé deux matchs amicaux, a refusé d’évoluer sur cette nouvelle pelouse qui, selon ses joueurs ne leur porte pas bonheur. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait procédé le 4 juillet dernier à la mise en service du stade du 5-Juillet, après sa rénovation.

Cette rénovation s’est scindée en trois étapes. La première a concerné les gradins et la pelouse. Des travaux de confortement et de consolidation qui ont coûté à l’Algérie presque huit milliards de DA. Il y a lieu de signaler que le stade du 5-Juillet a été fermé suite à l’effondrement d’une tribune qui avait coûté la vie à deux jeunes supporters de l’USM Alger, venus assister au grand derby algérois contre le MCA. Actuellement, ce stade constitue le théâtre des grands derbies algérois. La sélection nationale préfère plutôt le stade Mustapha-Tchaker de Blida.