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Le Midi quatorze heures
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15 Juin 2010

16 juin. Un anniversaire pas comme les autres. Il l’est. Mais pas comme on aurait voulu qu’il soit pour notre sport-roi. On verra pourquoi. On le sait. L’Algérie aurait pu. Quoi ? Signer par exemple le premier succès d’un pays du continent dans le Mondial sud-africain. Raté. Après le pays organisateur, qui s’en tire quand même avec un nul heureux face au Mexique, le Nigeria, battu petitement par l’Argentine de Maradona et ses monstres sacrés menés par l’inimitable Messi, et le loupage algérien devant un modeste adversaire, il restait l’énigme ghanéenne et ses «Whites stars» (il paraît qu’il ne faut plus dire «blacks»), brillantes face à une école serbe connue pour être une des meilleures au monde en référence à l’ex-Yougoslavie dont la renommée sportive a fait plus que planer sur l’Europe à l’époque d’un bloc de l’Est bel et bien enterré avec la chute du mur de Berlin. Une Serbie qui viendra à Alger, en mars dernier, en «amical», montrer à Saâdane et son staff, le long chemin à parcourir pour espérer reprendre place dans une hiérarchie internationale peu ouverte aux surprises. En attendant l’entrée en lice du tandem Cameroun-Côte d’Ivoire promis à durer dans un tournoi où ils ont quelques arguments à faire valoir devant une forte adversité s’ils ne se sabordent pas bien sûr, les «Brésiliens» d’Afrique feront forte impression, tiendront bien leur rôle et décrochent, à l’arrivée, grâce à un penalty dans les ultimes instants d’une partie qu’ils sauront maîtriser tactiquement, l’honneur de célébrer une victoire plus que symbolique. Qui aurait pu revenir aux «Fennecs», désormais plus que fragilisés, dominateurs stériles d’une Slovénie heureuse de l’emporter sur une bourde – on ne remue pas le couteau dans la plaie- d’un Chaouchi trahi par le mauvais placement de son arrière-garde sur une action au départ sans réel danger. Asamoah était là pour avertir le reste du groupe qu’il faut compter avec leur football léché. Qu’ils ont grandi depuis la finale ratée de la dernière CAN face à une Egypte qui puisera dans sa grande expérience pour signer sa troisième consécration consécutive. La preuve par de bons débuts et un statut de leader loin d’être volé en compagnie des triples champions du monde. Une Allemagne remodelée de fond en comble. En passe de gagner son pari de la jeunesse. Toujours là. Imprenable. Gagnante à tous les coups. Face à des Australiens pris à la gorge, étouffés littéralement, la Manchaftt, inventive, fluide, multipliera les combinaisons dans l’axe et les couloirs avant de faire le plein de buts (04). Hissés déjà au rang de favoris (c’est une tradition), les Allemands restent cette sélection dominatrice. Presque sans défaut. Et peut prétendre, comme toujours, au titre mondial que suggère cette entrée idéale. L’Allemagne pour nous rappeler aussi, malheureusement, que notre football est resté figé à cet exploit sorti des pieds, il y a un peu moins de trente ans (28 pour être précis) d’une génération de surdoués que les moins jeunes n’ont pas connue. Ne veulent pas connaître sinon dans les livres d’histoire. Gijon, Espagne, 16 juin 82. Que c’est loin. Mais on y est toujours. Avant de descendre sur le terrain pour en découdre avec la Slovénie, Bougherra aura une belle pensée pour ses illustres prédécesseurs en affirmant, entre autres, en référence au scandale germano-autrichien, qu’ils sont là pour «réparer une injustice». Pourquoi ? Fâcheuse manie de refuser d’avancer. La preuve qu’on recule aussi. 16 juin 82-16 juin 2010. Assez ou suffisamment de temps pour rappeler que, depuis, le monde a changé. Qu’il n’est plus ce qu’il était, même si l’Allemagne est toujours là. Omniprésente. Dévorante d’ambitions et trustant les titres. Se souvenir qu’en 82, justement, Breitner et sa bande joyeuse, ont été jusqu’en finale. Que depuis, ils avancent à pas sûrs, sur les sommets mondiaux.
A force de progresser. A la veille d’un anniversaire qu’il ne sert plus à rien de «fêter», Saâdane nous assène qu’on est toujours «en phase d’apprentissage». Que depuis ce 16 juin 82, on n’a rien appris. Sauf à vivre sur les fantômes d’un succès maudit. Et si on tournait la page pour se mettre au travail ? Il est plus que temps.

Par : Abdelaziz Aziz

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