Je commencerais par cette question : est- que nos joueurs de football sont à l’abri des traumatismes crâniens ? La réponse est bien sûr non !
Même dans un pays comme la France avec toute ses structures, le footballeur n’est pas à l’abri d’un traumatisme crânien : récemment à l’occasion de la 13éme journée de ligue 1 lors du match Bordeaux-Auxerre le gardien de but des girondins Mathieu Valvert a été sorti sur civière à la 44 éme minute de jeu et transporté à l’hôpital le plus proche, il souffrait d’un traumatisme crânien assez sérieux.
Chez nous, c’est plus SERIEUX. Avec l’état des terrains de football, le manque d’infrastructures, l’absence de médecins au sein même des grands clubs de division 1, à l’image d’un « soigneur » qui rentre chaque fois qu’il y a un blessé avec une bouteille d’eau minérale et une bonbonne d’anesthésique locale ou du service de la protection civile qui rentre avec une civière pour faire sortir un « blessé » pour que la partie reprenne.
Le plus beau, c’est que ce même joueur «blessé» retrouve comme par miracle toute sa santé pour demander à réintégrer le térrain en criant, aidé par l’entraineur, le soigneur, les remplaçants le long de la main courante comme si c’était la faute de l’arbitre qui a laissé leur équipe évoluer à 10.
Une partie de football n’est pas sans risque pour les 22 acteurs, une blessure est vite arrivée, le plus important c’est d’éviter les accidents graves qui peuvent coûter la vie à un joueur.
Qui a oublié le joueur de la JSK Gasmi décédé après un traumatisme cranien ou bien Amrous du MCA décédé lui aussi des années auparavant, sur le terrain du stade Hamadi non gazonné à l’époque après une chute.
La question qui revient à l’esprit, faut-il évacuer le blessé vers l’hôpital ou l’hôpital le mieux équipé ?
La réponse coule de source; il vaut mieux l’évacuer vers un hôpital où se trouve un service de radiologie équipé d’un scanner fonctionnel, et un service de réanimation ainsi qu’un autre de
neurochirurgie. Une équipe pluridisciplinaire.
Combien de fois un blessé est-il évacué par la protection civile vers l’hôpital le plus proche du stade mais malheureusement mal équipé ou parfois non équipé, et qui fait perdre un temps précieux au blessé et au médecin qui se retrouve obligé de réévacuer le patient vers une structure plus adéquate.
Une cartographie sanitaire des différents hôpitaux d’Alger et des 48 wilayas semble nécessaire afin de prendre en charge le footballeur quelle que soit sa blessure en l’orientant vers la structure la plus adéquate, la mieux équipée et la plus performante.
Dr A-K B.
Par : docteur Aït Kaci B.