Stéphane Mbia a beau répéter que son poste est milieu défensif, ses entraîneurs semblent davantage le percevoir comme un défenseur. Le Guen n’exclut pas de le faire jouer latéral droit lors de la Coupe du monde. Stéphane Mbia est un titulaire incontestable... à un poste qui ne l’emballe pas forcément. La nouvelle n’a probablement pas ravi Stéphane Mbia. Dans l’esprit de Paul Le Guen, la titularisation du Marseillais au poste de latéral droit contre l’Italie, le 3 mars dernier en amical, ne devrait pas rester un simple coup d’essai. En quête d’un onze type depuis la désillusion enregistrée lors de la dernière CAN (élimination en quart de finale), le technicien voit dans la polyvalence de l’ancien Rennais un atout dont il entend tirer profit. «Si je l’ai fait jouer là, c’est que j’ai évidemment une idée derrière la tête, a-t-il admis. C’est une vraie possibilité de le voir à ce poste par la suite». A ses débuts à Rennes, comme en sélection, aux Jeux Olympiques de 2008, Mbia avait déjà été utilisé dans ce registre. «Je déteste jouer derrière. J’ai l’impression de ne pas aider mon équipe, de ne pas contrôler le match, de ne pas participer au jeu.» La réflexion de Le Guen répond à une problématique très simple. S’il ne lui pas échappé qu’il a l’embarras du choix au milieu (Song, Makoun, Mandjeck, Enoh, Matip), la réciproque n’est pas vraie sur le flanc droit de sa défense. Lors de la dernière Coupe d’Afrique, Geremi et Mandjeck ont tour à tour occupé ce rôle sans parvenir à convaincre. A Louis-II, Mbia, lui, a été très bon, annihilant toutes les offensives italiennes pendant 75 minutes. Son cas soulève cependant un problème de taille. Acceptera-t-il de redescendre d’un cran sans rechigner ? Dans tous les clubs où il est passé, le joueur de 23 ans a toujours soutenu que son poste était milieu défensif. Dernièrement encore, il avait exprimé son ras-le-bol face à l’obligation de devoir dépanner en défense centrale. «Je déteste jouer derrière, a-t-il rappelé à de maintes reprises. J’ai l’impression de ne pas aider mon équipe, de ne pas contrôler le match, de ne pas participer au jeu». L’ennui, c’est qu’il a toujours donné satisfaction lorsqu’il a été ’’contraint et forcé’’ de le faire. Avec Mbia derrière, c’est toute la défense qui gagne en solidité et s’en retrouve sécurisée aussi bien au sol que dans les airs. «C’est un arbre auxquels les adversaires n’ont pas envie de se frotter», dit de lui José Anigo. Reste à Le Guen à le convaincre de mettre ses états d’âme de côté pour le bien de la patrie. A Marseille, Didier Deschamps a trouvé la solution. «S’il exige de jouer au milieu, je vais lui trouver une place tout de suite : il sera titulaire à côté de moi».