Les jeunes footballeurs oranais aiment se produire dans les tournois organisés en Espagne, cet engouement étant constaté depuis quelques années à ’’El Bahia’’ où le football local résonne de noms prestigieux.
Quatre équipes de poussins, benjamins, minimes et cadets devront prendre part durant ce printemps à des tournois internationaux de football à Girona, Valence et Bénidorm (Espagne), selon des dirigeants des associations sportives locales.
Plusieurs facteurs expliquent l’intérêt affiché pour ce genre de manifestations sportives de jeunes, organisées périodiquement en Espagne. "Les facilités d’obtention des visas nous encouragent à opter pour de telles escapades sportives, combien bénéfiques pour les bambins", souligne un dirigeant d’une des associations invitées en cette période de vacances scolaires. Des habitués de ces tournois se félicitent du bon accueil réservé aux participants, sans distinction. "Les promoteurs de tournois en Espagne sont très élégants et excellent dans l’art de l’organisation", dira l’un d’eux. "Les habitants des villes d’accueil sont sympathiques et aimables. Dans des sorties précédentes, nous n’avions guère senti un quelconque dépaysement", ajoute un autre. Un père d’un jeune retenu pour ces tournois de la ’’La liga’’, le championnat espagnol, est tout ’’enchanté’’ de voir son fils évoluer dans une ambiance festive où évoluent les Ronaldo, Messi, Eto’o et bien d’autres joueurs du championnat espagnol. Il explique la tendance des associations oranaises à préférer les tournois de jeunes en Espagne par ’’l’admiration vouée au championnat espagnol et ses stars’’.
Le Classico, très suivi à El bahia
Il est vrai, les grandes affiches de cette compétition emballent les sportifs et mordus de football oranais, qui n’hésitent pas à se parer des couleurs de leurs clubs favoris.
Le ’’classico’’ entre les "Meringué" et les "Blaugranas", jette des centaines de mordus de la liga dans les places d’Oran. Les maillots de ces deux clubs, qui se vendent comme des petits pains du côté d’El hamri ou de ’’la Bastille’’, se côtoient, les jours de match, dans les cafés d’Oran. On se croirait à "Las Ramblas" à Barcelone, ou à "Puerta Del sol" à Madrid dans la masse compacte de ces mordus qui troquent, l’espace d’une rencontre, leur amour pour le MCO ou l’ASMO contre les émotions fortes d’une rencontre jouée loin de là, au nord de la méditerranée.
C’est cette ferveur qui pousse les jeunes sportifs oranais à s’identifier aux vedettes du football ibérique et à s’affubler de surnoms évocateurs comme "Gutti", "Casillas", "Iniesta", "Raul" ou encore "Deco", des joueurs qui font rêver une masse de "socios" oranais de 7à 77 ans, qui se prennent au jeu au point de saupoudrer leurs discussions d’idiomes ibériques comme "hasta luego", "hola", pour se donner une contenance.
Cette "hispano-mania", est pour bon nombre de sociologues oranais "le résultat d’échanges séculaires entre les cultures arabe et espagnole’’. Pour eux, ’’elle n’est pas née aujourd’hui, mais s’est transmise avec le temps, de génération en génération et qui prend aujourd’hui une autre dimension avec l’engouement des jeunes oranais à aller faire étalage de leur savoir-faire footballistique en Espagne durant les vacances scolaires.