La commission de discipline souligne que "le joueur Kébé a fait l’objet d’injures racistes comme en atteste l’arbitre-assistant à la fois dans son rapport et à l’audience, considérant qu’il ne fait aucun doute que les dites injures provenaient de supporters bastiais". La commission a également pris en compte la récidive de supporteurs bastiais: "Dans un passé relativement récent, des supporters bastiais ont déjà eu des comportements de rejet vis à vis de joueurs de couleur, faisant pourtant partie de l’effectif du club insulaire". Avec cette sanction, Bastia, qui a la possibilité de faire appel, reste 8e mais compte désormais 16 points contre 17 auparavant. L’attaquant burkinabé Boubacar Kébé avait été exclu à la 85e minute de Libourne-Bastia (2-4) le 14 septembre pour un bras d’honneur à l’intention de supporteurs corses ayant fait le déplacement. Le joueur avait justifié son geste en expliquant avoir été victime d’insultes racistes de leur part. La LFP avait dans un premier temps recueilli le témoignage du joueur tout en maintenant sa suspension automatique après son carton rouge mais en confiant "le dossier" à un instructeur Arnaud Rouger. Si les règlements des instances du football français prévoient la responsabilité des clubs visiteurs avec des sanctions allant de matches à huis clos à des retraits de points en vertu d’une circulaire du 28 mars 2006 de la Fédération internationale de football (Fifa), le tribunal administratif de Paris avait, dans un arrêt du 16 mars, jugé "inconstitutionnel" ce point de règlement. La Fédération française de football (FFF) a fait appel de cette décision et attend l’avis du Conseil d’Etat avant, éventuellement, de modifier ses textes. L’affaire Kébé a suscité de multiples appels en faveur de l’arrêt des matches en cas d’incidents racistes, émanant notamment du président de l’UEFA Michel Platini ainsi que du Directeur technique national de l’arbitrage français, Marc Batta.