Visiblement, le football à Béjaïa n’est pas comme nous l’aurions souhaité. Les deux clubs de la capitale de la Soummam ne sont pas au mieux de leur forme. Ils dépriment. Qu’on en juge : le club phare de la vallée, la JSM Béjaïa, se morfond dans les profondeurs du classement du championnat de Division I où il occupe l’avant-dernière place. L’autre équipe, le MOB, qui évolue en seconde division, a complètement perdu pieds, en ce début de saison championnat, occupant la dernière place au classement de sa division. Comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est tout le football à Béjaïa qui est complètement absent de la ville, depuis la fermeture du stade de l’Unité Maghrébine pour des travaux de réfection. Et dire que la JSMB , le club cher à Boualem Tiab, jouait les premiers rôles ces dernières saisons où il s’est hissé, rappelons-le, à une dimension internationale et sortit, avec l’art et la manière, en décembre dernier, une solide équipe égyptienne de Port Saïd... Comment, bon sang, peut-on passer du bon au moins bon en si peu de temps?
Le MOB, pour sa part, a, certes évité la relégation. En effet, la saison écoulée, l’entraîneur Mahdaoui et ses joueurs ont réussi, de justesse, à maintenir le Mouloudia en Division II. Mais pour quelles ambitions ? Les dizaines de milliers d’amoureux des Vert et Noir n’arrivent toujours pas à comprendre ce qui arrive à leur club. Des joueurs sont toujours en grève, réclamant leur argent et le match de demain soir, face au Paradou AC, risque de ne pas se jouer s’il n’y a pas une amélioration de la situation. Des rumeurs persistantes, en provenance de la capitale de la sommam, indiquent même que ce sont les juniors qui vont effectuer le déplacement à Tizi Ouzou… A la JSMB, les dirigeants ont tendance à céder à la pression exercée par les «fanatiques» du club. Dès que quelque chose ne va pas, c’est le fusible, en l’ocurrence l’entraîneur, qui paye la facture. Sans pour autant que cela soit la bonne thérapie. Preuve en est, cet énième retour de Djamel Menad aux commandes de la barre technique. La défaite face à Blida a eu un effet dévastateur et poussé le président Boualem Tiab à rappeler Menad pour la troisième fois à la JSMB. Cette instabilité latente n’a pas rendu service aux Vert et Rouge, au contraire, elle a contribué à le fragiliser davantage.
D’une manière générale, la ville de Béjaïa et toute la région de la Soummam sont une région sportive par excellence. Le volley-ball, le judo, le handball et les arts martiaux sont profondément ancrés dans les traditions des jeunes et des moins jeunes. Le football ne pouvait pas échapper à cette dynamique. Sauf qu’en football, quand rien ne va plus, personne ne peut vous expliquer ce qui passe et pourquoi ça ne marche pas ! C’est précisément ce qui arrive à la JSMB et le MOB. Et ce serait vraiment dommage que ces deux clubs continuent à dégringoler. Les dirigeants, les joueurs et les staffs doivent réagir dans un sursaut d’orgueil pour entreprendre le sauvetage des deux clubs. Pour deux raisons : parce que cela relève du domaine du possible et tant qu’il est encore temps.