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Interview du gardien Camerounais Carlos
Kameni : "Gare au Cameroun en 2010 !»
6 Novembre 2007

Carlos Idriss Kameni est l’un des joueurs à la mode dans le championnat d’Espagne. Le gardien camerounais est l’une des pièces maîtresse de l’Espanyol de Barcelone, finaliste de la dernière Coupe de l’UEFA et actuel cinquième de la Liga. A seulement 23 ans, cet homme semble ne pas avoir de limites... Pourtant, le portier des Lions Indomptables camerounais n’a pas vraiment eu une vie facile. Parti en Europe à 15 ans, il a dû se battre contre les difficultés propres à son nouvel environnement. D’ailleurs, il ne s’est vraiment consolidé dans un club du Vieux Continent que lorsqu’il a atterri dans la Péninsule ibérique. Sympathique et ouvert, l’ancien Havrais a répondu avec enthousiasme aux questions de FIFA.com.

FIFA.com: Carlos, tout d’abord, parlez-nous justement de votre prénom. Dans un pays francophone comme le Cameroun, ça n’est pas vraiment un prénom commun... Est-ce un signe du destin ?
 
Carlos Kameni: Non non (rires). Ce qui se passe c’est que j’ai un oncle qui s’appelle comme ça. Du coup, mon père a décidé de me donner ce prénom en son honneur. Et puis, ce n’est pas un prénom si rare que ça chez moi. Il y a pas de mal de "Carlos" au Cameroun.
 
A 16 ans, vous remportez la médaille d’or au Tournoi Olympique de Football, Sydney 2000, précisément contre l’Espagne. Vous rêviez à cette époque de jouer en Liga ?
J’ai toujours voulu prendre part aux compétitions les plus importantes du monde. Je me nourris de mes espoirs et j’ai toujours été convaincu que je pouvais faire partie des meilleurs. Mais je ne pensais pas en particulier à l’Espagne. Je dois reconnaître que l’Angleterre et l’Italie m’attiraient tout autant.
 
Vous avez réussi à l’Espanyol après avoir connu quelques années difficiles en France, un pays qui est habituellement plus propice aux Camerounais...
Oui, j’ai eu du mal à m’adapter à la D1. J’ai passé quatre ans au Havre, mais on ne m’a jamais fait confiance. D’ailleurs, je n’y ai disputé aucun match ! En venant à l’Espanyol, ma priorité était surtout de jouer et de prouver que j’avais les moyens d’être parmi les meilleurs. Depuis que je suis ici, je pense avoir eu l’occasion de me faire une place et de réussir de bonnes prestations.
 
Vous aviez aussi une référence historique, le grand Thomas N’Kono, qui a marqué l’histoire de l’Espanyol...
Oui, bien sûr. Pour moi, c’est un véritable honneur d’être considéré comme l’héritier du meilleur gardien camerounais de l’histoire.
En plus, nous nous entendons très bien (ndr : N’Kono s’occupe actuellement de l’entraînement des gardiens à l’Espanyol).
C’est lui qui m’a servi de guide quand je suis arrivé à Barcelone. Ça m’a beaucoup aidé au début, ça a accéléré mon adaptation. En plus, il me donne beaucoup de conseils. Je ne pourrai jamais le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi. C’était une idole et maintenant c’est un ami. Que puis-je demander de plus ?
Parlons un peu de l’Espanyol, l’équipe révélation de la Liga. Jusqu’où pensez-vous pouvoir aller avec vos coéquipiers au cours de cette saison ?
Nous rêvons de la Ligue des champions... Je suis convaincu qu’il ne faut pas hésiter à croire en ses rêves. Ensuite, il faut tout donner pour qu’ils deviennent réalité. C’est pourquoi il ne me paraît pas insensé que nous soyons en fin d’année parmi les quatre premiers du classement.
 
La saison dernière, votre équipe s’est inclinée en finale de la Coupe de l’UEFA, mais n’a pas réédité sa qualification pour l’Europe. Ce genre de matches vous manque ?
Ah oui, bien sûr ! Mais si nous ne nous sommes pas qualifiés pour l’Europe, c’est que nous ne le méritions pas. Cependant, c’est peut-être un mal pour un bien, parce que nous avons un effectif assez réduit. Cette année, nous pouvons mieux nous concentrer sur la Liga. Et puis il y a aussi la Copa del Rey, une épreuve très importante.
 
Au sein votre formation, il y a trois internationaux espagnols très à la mode en ce moment : Riera, Tamudo et Luis García. Que pouvez-vous nous dire à leur sujet ?
Déjà, que je suis ravi de les voir s’épanouir de cette façon et qu’il était temps que leur talent soit reconnu. Ce sont de grands joueurs et c’est grâce à eux que nous avons réussi un aussi bon départ. Je suis certain qu’ils auront la même réussite avec l’équipe d’Espagne.
 
Concernant le Cameroun, après la non-qualification pour Allemagne 2006, prenez-vous la compétition préliminaire pour Afrique du sud 2010 comme une sorte de revanche ?
Non, ce n’est pas une revancha, c’est l’occasion de disputer une Coupe du Monde en Afrique, c’est-à-dire à la maison. J’ai vraiment très envie d’y être, parce qu’en 2002, même si je faisais partie du groupe, j’avais suivi tous les matches depuis le banc et ça n’est pas la même chose. Cependant, il va d’abord falloir se qualifier et réussir avant une bonne Coupe d’Afrique 2008. Ce sera une compétition très relevée, mais nous donnerons tout pour aller au bout.
 
Roger Milla a dit récemment que c’était une belle occasion pour les équipes africaines. Partagez-vous son opinion ?
Ouh la, ça nous met une sacrée pression, ça (rires)... Je ne sais pas si une équipe africaine sera championne du monde, mais ce sera sans aucun doute un avantage de voir nos supporters dans les stades. D’ailleurs, à la place des grandes puissances, je me méfierais... En plus, il commence à y avoir beaucoup de formations très dangereuses en Afrique. Regardez par exemple le Togo, l’Angola ou la Côte d’Ivoire. La hiérarchie a un peu changé. Le Cameroun, l’Egypte et le Nigeria ont intérêt à se méfier s’ils ne veulent pas souffrir une cruelle désillusion.
 
Parlez-nous un peu de votre vie hors des terrains...
Je passe du temps avec femme et notre fille de trois ans et demi. Ma femme est enceinte en ce moment. J’essaie de les rejoindre dès que j’ai une seconde. Dès la fin des entraînements, je cours à la maison, je sors me promener un peu avec ma fille, on regarde un film et au lit.
 
Pas de football ? Vous ne prenez jamais un peu de temps pour regarder un petit match ?
Ah si ! Quand il y a un bon match de Ligue des champions, je me mets devant la télé. Avant, j’étais un fan invétéré. Je passais tout le samedi devant la télé. D’abord, la Bundesliga ; après, la Premier League, la Serie A, le championnat de France ; et puis la Liga. Mais ma femme ne trouvait pas ça très drôle ! (rires). Comme nous avons plusieurs postes à la maison, elle ne se plaignait pas énormément, non plus...
 
Pour conclure, comment aimeriez-vous vous voir dans cinq ans ?
Le début de ma carrière a été tellement compliqué que je suis vraiment très content de ce que je vis en ce moment. Cependant, j’ai aussi des rêves. Je me verrais bien disputer la Ligue des champions, gagner la Coupe du Monde et porter le maillot d’un grand club européen, comme Manchester, Arsenal, Milan, l’Inter, le Real Madrid ou le FC Barcelone. Ce serait un grand honneur.

Le Barça ? Mais les supporters de l’Espanyol ne vous le pardonneraient jamais !
(Rires) Ah oui, c’est vrai, je pense qu’ils n’apprécieraient pas beaucoup ! Mais je suis footballeur professionnel et le Barça est un grand club, donc si l’occasion se présentait, pourquoi pas ?


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